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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Norvège: une fête d’entreprise à Oslo devient un probable foyer du variant Omicron

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2021-12-03T10:15:28Z
2021-12-03T16:14:40Z
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OSLO | Sur 120 convives, tous étaient vaccinés et, pourtant, plus de la moitié ont ensuite été testés positif à la COVID-19... Une soirée festive à Oslo s’est transformée en foyer probable d’infection au variant Omicron, renforçant les craintes sur sa forte transmissibilité et sa résistance aux vaccins.

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Tout a commencé avec une fête d’entreprise le 26 novembre dans la capitale norvégienne : à l’invitation du producteur d’énergie solaire Scatec, quelque 120 personnes, dont une récemment revenue d’Afrique du Sud où le variant Omicron a d’abord été détecté, se retrouvent au restaurant Louise pour fêter Noël avant l’heure.

«Toutes avaient été vaccinées, aucune ne présentait de symptômes et elles avaient toutes réalisé un autotest» avant le repas, a indiqué vendredi à l’AFP une responsable des autorités sanitaires municipales, Tine Ravlo.

«Tout avait été fait en règle et aucune règle n’a été violée», a-t-elle souligné.

Pourtant, une semaine plus tard, l'ambiance n'est plus à la fête: 64 convives, soit une grosse moitié des quelque 120 participants, ont été testés positif à la COVID-19. Vendredi soir, le variant Omicron avait été confirmé dans 13 cas et était jugé probable pour d'autres. 

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Encore provisoires, ces chiffres sont susceptibles d’augmenter à mesure que les analyses des tests progressent.

Parmi les convives contaminés, aucun n’a pour l’instant développé de forme grave de la maladie, la plupart présentant des symptômes légers sous forme de maux de tête, inflammation de la gorge et de toux, selon Mme Ravlo.

Plus grande éclosion hors Afrique du Sud

«Notre hypothèse de travail est qu’au moins la moitié des 120 participants ont été infectés par le variant Omicron pendant la fête», a expliqué à l’AFP un haut responsable de l’Institut norvégien de santé publique, Preben Aavitsland. 

Cela en ferait «la plus grande éclosion d’Omicron en dehors de l’Afrique du Sud», a-t-il dit.

Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le nombre de cas connus de personnes contaminées avec ce variant dans les pays de l’Espace économique européen (Union européenne plus Norvège, Islande et Liechtenstein) était jeudi de 79.

«Il est encore trop tôt pour dire si cet événement est la preuve que le variant Omicron est plus infectieux que le variant Delta», a précisé M. Aavitsland. «Des épisodes de superpropagation se produisent également avec le variant Delta» actuellement dominant.

Trop tôt également, selon lui, «pour dire si le tableau clinique de la maladie est différent pour les infections Omicron que pour les infections Delta». 

Après l’apparition qu’il a qualifiée d’«inquiétante» de ce foyer présumé du variant Omicron, le gouvernement norvégien a annoncé jeudi une série de restrictions sanitaires à Oslo et dans sa région.

Depuis minuit (18 h heure du Québec), le port du masque est obligatoire à Oslo et alentour dans les transports en commun, taxis, centres commerciaux et boutiques où la distanciation est impossible.

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Digues vaccinales en danger

Le télétravail est aussi devenu la règle là où c’est possible, le nombre de personnes dans les événements privés en intérieur est plafonné à 100, et les clients des bars et restaurants doivent s’enregistrer, l’alcool devant leur être servi assis.

Repas de Noël généralement très arrosés et chers aux Norvégiens, les «julebord» — comme celui organisé par Scatec — ne sont pas interdits, mais plusieurs institutions et entreprises ont annulé les leurs.

«Ce que l’on voit, c’est qu’Omicron se propage très rapidement et très largement, malgré la vaccination. C’est une information consternante dans le cours de cette pandémie», explique l’épidémiologiste français Antoine Flahault.

Même dans une Europe où les gens sont assez largement vaccinés — 88% de la population adulte l’est en Norvège —, «cela peut laisser craindre que les digues vaccinales contre la progression du nouveau variant risquent de ne pas tenir», dit-il.

Du point de vue génétique, le variant Omicron possède un nombre de mutations inédit, dont une trentaine dans la protéine spike, la clé d’entrée du virus dans l’organisme. Certaines peuvent être associées à une plus grande transmissibilité et à une baisse d’efficacité des vaccins.

Selon l’ECDC, le variant Omicron risque de devenir majoritaire en Europe d’ici «les tout prochains mois».

Les festivités comme celles organisées par Scatec génèrent « des risques importants, connus depuis le début de la pandémie», souligne M. Flahault. «Elles devraient malheureusement être interdites en pleine période de vague épidémique».

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