Au début de sa cinquantaine, Mélanie Maynard vit de grands changements dans sa vie.
Michèle Lemieux
Après une longue accalmie télévisuelle dans sa vie professionnelle, Mélanie Maynard reprend le collier en menant deux projets de front. Cette pause aura été pour elle l’occasion de prendre du recul, de se reprendre en main et de dresser le bilan de sa vie. Car, à 52 ans, l’animatrice constate que ses rôles changent, notamment celui de mère, puisque ses deux enfants sont rendus adultes. C’est avec optimisme qu’elle aborde ces changements.
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Mélanie, l’été sera particulièrement chargé pour toi, semble-t-il...
Oui, je commencerai bientôt Sucré salé et je tournerai la nouvelle saison des Enfants de la télé; c’est ma troisième année sur ce plateau. André (Robitaille) et moi, nous nous entendons et nous nous complétons super bien. C’est très agréable. Quand on coanime, il faut savoir où est notre place. J’apprécie de ne pas avoir à porter tout le poids de l’émission. Pour le 15e anniversaire des Enfants de la télé, nous avons envie de célébrer des retrouvailles, de recevoir des têtes d’affiche et quelques trios réguliers, puis de continuer à découvrir de nouveaux visages.
Et tu reprends la barre de Sucré salé pour une deuxième saison...
Oui. Pour l’une des premières entrevues de la saison, je suis allée rejoindre Lara Fabian en Turquie. J’ai fait un aller-retour à Istanbul. Avec Sucré salé, nous essayons d’être en mouvement car, pour ma part, refaire toujours la même formule, ça ne me convient pas. J’aime rebrasser les cartes! L’année dernière, c’était une nouvelle production, une nouvelle animatrice et une nouvelle moitié d’équipe.
Quels sont les changements que tu comptes apporter cette année?
Il y aura un peu plus de la saveur Mélanie Maynard. Lors des entrevues, je veux qu’on oublie qu’il y a des caméras. Cela a d’ailleurs été l’une de mes premières demandes à mon équipe: on ne m’arrête jamais, même si je me suis trompée. Je veux qu’on me laisse aller. Je peux en rire plus tard dans l’entrevue. Je préfère avoir l’air folle, mais que ce soit vrai. C’est mon petit côté brouillon...
Peux-tu nous donner un avant-goût des gens qui ont accepté de faire partie de l’émission?
Guy Jodoin, qui est ma valeur sûre et mon porte-bonheur. C’est aussi mon ami. Je recevrai aussi Boucar Diouf, Clodine Desrochers, Christian Bégin, Stéphane Bellevance, Sandrine Bisson, Marc Labrèche... Ce sont des gens que je n’ai jamais rencontrés en entrevue. Je débuterai la saison avec Soeur Angèle. Ça fait des années que je l’ai interviewée! Je suis contente parce, puisque j’ai été fine l’année passée, TVA me laisse carte blanche! (sourire) J’ai aussi de nouveaux collaborateurs, dont Guylaine Tremblay. Je suis tellement honorée!
Manifestement, tu n’auras pas beaucoup de temps libre cet été!
Effectivement, mais je suis en vacances le reste de l’année. Il y a deux mois, j’aurais pu te parler de mes nouvelles passions pour le potager et les «peutes». J’ai eu tellement de temps à moi que j’ai consulté tous les spécialistes qui finissent en «eutes» que je pouvais consulter: physiothérapeute, massothérapeute, psychothérapeute. Cette année, je me suis sentie un peu comme une préretraitée. J’ai un peu paniqué, alors je suis allée consulter en thérapie. Ça faisait longtemps que j’en avais fait une.
Mélanie, pardonne ma question, mais ta carrière va bien, tout comme tes amours et ta vie familiale. Qu’est-ce qui t’amène à consulter?
Je pourrais te sortir une très longue liste! Se sentir bien, ce n’est pas un état permanent. Le bonheur est un choix, mais il faut toujours y travailler. Il y a inévitablement des creux. Personnellement, c’était la première fois depuis huit ans que je n’avais pas de rentrée radio. Il fallait que je sache pourquoi je me levais. Cela m’a replongée dans mes doutes: suis-je encore capable? Suis-je encore désirée? Et quand on m’appelait, au lieu de me dire que j’ai de la valeur, j’avais l’impression qu’on me faisait une faveur. C’est toujours à recommencer. Je recommande la thérapie à tout le monde. Si vous avez du temps... et de bonnes assurances! (rires) Moi, ça m’a fait beaucoup de bien. Et le début de la cinquantaine n’est pas banal.
C’est une période de redéfinition à plusieurs égards?
Oui, et il faut se concentrer sur les gains plutôt que sur les pertes. J’étais la féministe contente de ne plus être sur le meat market, de ne plus avoir à jouer la séduction, mais je n’étais pas prête à devenir invisible pour autant. J’avais arrêté de m’entraîner... jusqu’à ce que j’aie mon wake-up call. Heureusement, je suis revenue à la vie. C’est le combat de ma vie de départager ce qui m’appartient et ce qui appartient au regard des autres. Je travaille avec des gens qui sont tous plus jeunes que moi; certains sont des fans de Dans une galaxie près de chez vous! Je me dis que je suis vraiment rendue dans les respectables... (rires) C’est particulier. Comme ma fille fait le même métier que moi, je me suis dit qu’il fallait peut-être que je commence à m’effacer un peu.
Alors que ce que vous offrez l’une et l’autre ne se compare pas: vous avez chacune votre place.
Je le sais... Mais j’ai un deuil à faire: mes enfants sont devenus adultes et autonomes. Mon fils est rendu à 19 ans. Il va quitter incessamment... et ce n’est pas un message que je lui envoie! (rires) Je dois me redéfinir sans mon rôle de mère, qui a été particulièrement important. L’automne dernier, j’étais contente d’avoir plus de temps à moi, mais à avoir l’agenda plutôt vide de responsabilités professionnelles, j’ai vécu une perte de repères. J’ai regardé toutes les séries qui me tombaient sous la main. Je n’avais jamais fait ça de ma vie! Avant, je me sentais trop mal de m’asseoir et de juste regarder la télé... Alors j’ai fait du rattrapage, mais en faisant du repassage pour être un peu occupée! C’est un apprentissage.
Es-tu fière de voir ta Rosalie avoir une si belle carrière?
Oui, et elle est bien élevée. Elle est parfaite! Nous nous perdons un peu de vue par moments, mais il faut que je la laisse aller. Quand j’arrive à réunir les enfants, c’est comme un cadeau qu’ils me font. Nous avons fait notre souper du jour de l’An à Pâques! Nous sommes un peu décalés... Vient un moment où nos parents deviennent un peu secondaires dans notre vie. Je suis devenue un peu secondaire dans la sienne, et c’est normal.
Et ton fils, Louis-Thomas?
Il sera à l’université en musique numérique l’an prochain. Il est en cinéma cette année. J’ai joué dans son projet de fin d’année au cégep. Pour lui aussi, ça va super bien. Je suis inquiète qu’il s’en aille en musique, comme toute maman qui ne connaît pas le milieu vers lequel son enfant se dirige. J’ai l’impression que c’est plus difficile en musique. Et, malheureusement, je ne peux même pas apprécier ou non ce qu’il fait. Je pense que c’est bon... (sourire) Je suis devenue une mère différente avec le temps. Je suis maintenant une mère psychologue: j’écoute les problèmes de couple de mes enfants. La famille s’est agrandie avec le chum et la blonde. C’est très agréable. Cette année, je me suis rendu compte que c’est moi le pivot de cette famille. C’est rassurant pour moi de savoir qu’ils ont tout de même un point d’ancrage malgré les nombreux changements d’adresse que je leur ai fait subir. Ceci étant dit, je suis quand même prête à déménager, j’ai encore la bougeotte...
Comment ont-ils accueilli ton projet?
Ça fait sept ans que je suis dans ma maison. Je n’ai jamais été au même endroit aussi longtemps. Rosalie souhaite que je la garde. Elle a vécu ici deux ans. Elle a encore ses objets ici. Peut-être qu’elle ne souhaite pas devoir sortir son vieux stock... Nous avons eu sept beaux Noëls ici. Il y a quand même des souvenirs rattachés à cette maison. Rosalie aimerait que je m’enracine. Mon chum est aussi un gars qui a besoin de racines, alors il ne veut rien savoir de déménager. La vie me calme...
Qu’est-ce qui t’appelle dans le fait de déménager?
J’ai le fantasme de dénicher un chalet à la campagne. Nous pourrions nous promener entre la ville et la campagne. Mais nous avons deux chiens et un chat, alors c’est un peu plus compliqué de bouger. Tous les soirs, avant de me coucher, je regarde les sites à la recherche d’une maison de campagne, dans le coin où vivent mes amis. Je trouve ça important en vieillissant. Je pense beaucoup «en vieillissant». J’ai encore une soeur à Granby, et ma mère y est aussi. Je la visite toujours, mais je ne fais plus de vidéo avec elle. Je sais qu’elle n’en a plus pour très longtemps. Chaque fois qu’elle attrape un virus, nous nous disons que c’est la fin, mais elle est toujours là. Le corps est en forme, mais la tête n’y est plus. Sa qualité de vie est grandement diminuée. Elle est au dernier stade...
De la maladie d’Alzheimer?
Oui, et nous espérons qu’elle ne traînera pas trop longtemps. Elle aura 93 ans. Ça fait déjà 13 ans qu’elle n’est plus autonome. C’est tellement difficile. Ce que je trouve le plus éprouvant, ce n’est pas d’aller voir ma mère, mais de voir tous ces gens seuls qui ne reçoivent jamais de visite. Les préposés sont si dévoués: ils sont peu nombreux pour s’occuper de plusieurs personnes. Il y a plein de gestes que je ne peux pas poser pour ma mère.
Cela t’inspire-t-il à préparer la suite des choses pour toi, à t’organiser pour vieillir en santé?
Oui, je suis rendue à une autre étape. Je n’ai plus envie de courir comme une folle. J’ai toujours aimé me projeter dans l’avenir — à 25 ans, j’avais hâte d’en avoir 30; à 35 ans, j’avais hâte d’en avoir 40 —, mais là, je suis un peu plus calme. (rires) Je trouve quand même la cinquantaine réjouissante dans le sens où on se repositionne, on se réoriente avec ses acquis et on décide de ce qu’on a envie pour la suite. Nous avons plus de pouvoir à 50 ans. L’année dernière, j’avais mal partout. Finalement, j’ai commencé à m’entraîner et tout est rentré dans l’ordre. Le bonheur est revenu, et l’énergie aussi.
C’est ta manière de prendre soin de toi?
Oui, parce que j’ai essayé l’autre extrême: être anti-santé, antientraînement. Je n’aimais pas le diktat de la santé, qu’on m’oblige à faire quelque chose. C’est mon côté rebelle. J’ai mangé ce que je voulais et j’ai pris du vin tous les jours. Au bout de six mois, j’ai constaté que je n’étais pas en forme, que j’étais déprimée et que je dormais mal. Il fallait que je l’expérimente. Finalement, j’aime mieux avoir un bon mode de vie. Pas pour durer plus longtemps, mais au moins, pour rendre le voyage plus agréable!
Sucré salé à Istanbul!
Pour l'une des premières entrevues de la saison, Mélanie est allée en Turquie rejoindre Lara Fabian. «Avec Sucré salé, nous essayons d’être en mouvement car, pour ma part, refaire toujours la même formule, ça ne me convient pas. J’aime rebrasser les cartes!»
Sucré salé, du lundi au vendredi à 18 h 30, dès le 20 mai, à TVA. L’émission Les enfants de la télé sera de retour à l’automne à Radio-Canada.
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