Maintien en poste d’employés positifs: «Attention qu’il n’y ait pas d’abus»
TVA Nouvelles
Le maintien en poste de travailleurs de la santé déclarés positifs à la COVID-19, mais asymptomatiques annoncé mardi par le ministre de la Santé Christian Dubé crée de l’incertitude parmi les employés.
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«Ça soulève beaucoup de questions et il va falloir qu’on ait beaucoup plus de clarifications pour appliquer ça», lance d’emblée la Dre Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec.
La médecin craint entre autres que cette mesure ouvre la porte à des abus.
«Il va falloir faire vraiment attention qu’il n’y ait pas d’abus dans ce contexte-là», prévient-elle en entrevue à LCN.
«On dit déjà que le temps supplémentaire obligatoire, ce n’est pas humain. Eh bien, la dernière chose qu’on voudrait faire, c’est en rajouter sur les épaules du personnel pour les faire rentrer alors qu’ils sont malades, qu’ils ne sont pas bien, qu’ils sont symptomatiques», ajoute la Dre Morris.
Elle s’inquiète aussi des risques de transmission du virus aux patients et de potentielles éclosions dans les milieux de soins.
«On n’est pas plus avancés s’il y a des éclosions qui surviennent suite à ça», souligne-t-elle.
Réduire la période d’isolement?
Alors que les États-Unis ont annoncé, lundi, qu’ils font passer de 10 à 5 jours la période d’isolement pour les personnes positives à la COVID-19, mais asymptomatiques, la Dre Judy Morris n’est pas certaine qu’il faut les imiter.
«Eux, ils ont pris cette décision-là, je crois, parce qu’ils sont aussi sous pression. On n’est pas certains que cette décision a été prise avec beaucoup de littérature en dessous de ça», explique-t-elle.
Elle propose plutôt d’envisager un modèle comme celui de la Grande-Bretagne, «qui parlait de sept jours et de tests avant le retour».
«Ça, ça pourrait peut-être être plus intéressant comme avenue. Mais j’ai bon espoir qu’on va savoir s’ajuster au fur et à mesure qu’on avance et qu’on ne mettra ni les travailleurs ni les patients en danger face à ces décisions-là», dit-elle.
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