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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

François Hollande, témoin au procès des attentats du 13 novembre 2015

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Agence France-Presse

2021-11-10T12:46:57Z
2021-11-10T20:03:54Z
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«On nous a fait la guerre, nous avons répondu»: l'ancien président de la République François Hollande était entendu mercredi au procès sous haute sécurité des attentats du 13 novembre 2015 qui ont endeuillé Paris, où il a été cité comme témoin par une association de victimes.

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Depuis le 8 septembre, la France juge 14 hommes accusés, à des degrés divers, d'avoir participé aux attentats du 13 novembre 2015 survenus à Paris et en proche banlieue, et revendiqués par le groupe État islamique (EI), qui ont causé la mort de 130 personnes.

Depuis l'ouverture du procès, son nom a résonné à plusieurs reprises dans la salle d'audience, notamment depuis le box, où Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos, a justifié les attaques jihadistes en les présentant comme une riposte à la politique étrangère de la France et de son président d'alors. 

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«Je suis présent devant la cour pour témoigner de ce que fut mon rôle en tant que chef de l’État lors de cette nuit funeste du 13 novembre 2015, et témoigner de ce que furent mes décisions dans les mois qui ont précédé et les mois qui ont suivi», a déclaré François Hollande à la barre de l'immense salle d'audience, comble.

«Nous ne savions pas où, quand...»

Assurant «(mesurer) la souffrance des victimes», le témoin certifie: «Hélas, nous n'avions pas l'information qui aurait été décisive pour empêcher les attentats». 

Depuis les attentats de janvier 2015 contre le journal irrévérencieux Charlie Hebdo, qui avait publié les caricatures de Mahomet, et le magasin Hypercaher, «chaque jour nous étions sous la menace. Nous savions qu'il y avait des opérations qui se préparaient, des individus qui se mêlaient aux flux de réfugiés, des chefs en Syrie. Nous savions tout cela», développe François Hollande. 

«Mais nous ne savions pas où, quand et comment ils allaient frapper», insiste-t-il à plusieurs reprises. 

Sans un regard vers le box des accusés à sa gauche, l'ancien président de la République répond aux explications du principal accusé, Salah Abdeslam, qui a justifié les attentats comme une riposte à l'intervention militaire française en Syrie. 

«François Hollande savait les risques qu'il prenait en attaquant l'État islamique en Syrie», avait lancé le Français de 32 ans, au sixième jour du procès, affirmant par ailleurs qu'il n'y avait «rien de personnel» dans le fait d'avoir «visé la France» et «des civils» le 13-Novembre.

«On nous a fait la guerre et nous avons répondu», s'est défendu François Hollande. À l'aise devant la cour, il rappelle que les frappes en Syrie n'ont débuté que le «27 septembre» 2015 - «ce qui veut dire que le commando s'était préparé bien avant», soutient-il. 

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L'État islamique «nous a frappés non pas pour nos modes d'action à l'étranger, mais pour nos modes de vie ici-même», souligne encore François Hollande

«La même chose»

Au terme de cinq semaines d'auditions de victimes, le nom de François Hollande avait encore retenti, cette fois dans la bouche des jihadistes du Bataclan - salle de spectacles dans l'est parisien - : un enregistreur laissé dans la salle avait capté toute l'attaque et notamment les revendications des assaillants. 

«Vous ne pouvez vous en prendre qu'à votre président François Hollande», entend-on plusieurs fois, entre deux tirs, dans l'extrait de quelques minutes de cet enregistrement audio qu'a diffusé la cour le 28 octobre. 

«Avez-vous écouté cette bande audio, comment l'avez-vous vécu ?», demande à l'ex-chef de l'État un avocat d'une partie civile.

Pour François Hollande, c'est «un message» pour nous «faire renoncer à nos interventions en Irak et en Syrie» et pour que «s'installe une rupture, une guerre de religion» entre les Français.

Le fait que son nom soit prononcé dans les revendications l'a «fait réfléchir à (sa) propre responsabilité», souligne-t-il. 

Mais, affirme-t-il, l'air grave: «Je ferais exactement la même chose» aujourd'hui. «Je le dis devant les parties civiles qui souffrent, ceux qui ont perdu des êtres chers», continue-t-il.

Assis dans le box, Salah Abdeslam - qui s'est octroyé la parole à plusieurs reprises depuis le début du procès - n'a pour l'instant manifesté aucune émotion.

La déposition de l'ancien chef de l'État se poursuivait en fin d'après-midi, avec les questions du ministère public et de la défense. 

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