Attaque de l’Iran: doit-on s’attendre à une riposte d’Israël?
TVA Nouvelles
Bien que l’Iran estime que son attaque de samedi soir contre Israël a été perpétrée en riposte à une frappe ayant détruit son consulat à Damas, peut-on s’attendre à ce que Tel-Aviv attaque Téhéran en retour?
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En entrevue à LCN, le membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand, Guillaume Lavoie, indique que bien qu’aucune possibilité ne soit encore écartée, certains facteurs font en sorte qu’Israël pourrait voir l’interception de la quasi-totalité des projectiles envoyés par l’Iran comme une victoire en soi.
«Tous les scénarios sont de l’ordre des possibles, dit-il. D’avoir été capable d’arrêter avec le concours d’alliés une attaque de ce type-là, ça permet à l’Iran de faire semblant qu’ils ont eu une victoire, c’est ce qu’il recherchait. Le fait qu’il n’y ait pas de riposte sur le terrain au moment où on se parle, c’est déjà dans le contexte une petite victoire contre l’embrasement.»
«Le fait que sur la pluie de drones, il n’y ait eu sur le sol israélien, bien qu’il y ait une petite fille de 7 ans qui lutte pour sa vie, des dommages en proportions pratiquement limitées, ça rajoute du poids au camp de l’espoir que ça pourrait se calmer», ajoute-t-il.
À la suite de l’attaque, plusieurs craignent également un embrasement dans la région.
M. Lavoie estime que la pression politique aura un rôle clé pour la suite des choses.
«L’Iran est un peu tout seul, indique-t-il. Il y a beaucoup de gens qui n’ont rien à gagner d’un embrasement, en commençant par certains partenaires importants de l’Iran comme la Chine. La pression va être extraordinairement forte. Le camp de l’appel au calme reste vastement majoritaire, en commençant par les États-Unis, qui utilisent justement le succès d’hier soir comme une raison de ne pas avoir besoin d’une riposte outre mesure.»
L’expert ne doute pas de la capacité d’Israël à mener sa guerre contre le Hamas et à déployer une force de frappe également sur le front de l’Iran s’il le souhaite.
«C’est une pression importante, mais il faut savoir qu’Israël, malgré qu’elle a été prise par surprise par les attaques du 7 octobre, Israël vit toujours dans un contexte où ils savent que plusieurs de leurs voisins souhaitent leur destruction», explique-t-il.
«La majorité de la population active fait partie des forces armées de manière active, ou sinon dans la réserve, continue-t-il. On a un petit État avec des moyens militaires surdimensionnés et des alliés, à commencer par la Grande-Bretagne, ou encore la France, ou encore les États-Unis, au plan militaire, qui sont extrêmement importants et imposants.»
La complexité de la situation dans cette région du monde amène toutefois énormément d’incertitude.
«Je pense qu’on peut avoir de l’espoir, mais de s’imaginer qu’il ne puisse pas y avoir de dérapage, ça, c’est plutôt de la naïveté», soutient l’expert.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus