Arme à feu lors d’une fête: elle paye pour ses mauvaises fréquentations
L'accusée aura un casier judiciaire, mais évite la prison ferme


Michael Nguyen
Une jeune Montréalaise qui s’était fait prendre lors d’une fête avec une arme à feu dans sa sacoche paiera cher ses mauvaises fréquentations, puisque cela lui a valu un casier judiciaire, même si elle a évité la prison.
«Il est essentiel de conscientiser le public en général, tout comme l’accusée, face à la gravité des crimes commis en l’occurrence», a récemment affirmé la juge Guylaine Rivest en condamnant Jahdeesa Hall au palais de justice de Montréal.
Car même si la jeune femme de 22 ans n’a absolument pas un profil criminel, elle devait quand même payer pour avoir eu en sa possession un pistolet chargé en octobre 2020.
À l’époque, le Québec était plongé en pleine pandémie, avec une interdiction de rassemblement. Or, ce jour-là, Hall avait décidé d’aller faire la fête dans un appartement loué sur Airbnb.
Sur place se trouvaient des individus reliés aux gangs de rue et au proxénétisme et les gens faisaient tellement de bruit que la police a débarqué. Et en regardant dans la sacoche ouverte que la jeune femme portait à la main, un agent a vu le pistolet.

«Il a alors procédé à son arrestation pour divers chefs liés à la possession d’arme à feu», a expliqué la magistrate.
Reprise en main
Lors du procès, Hall avait juré que c’était la faute de quelqu’un d’autre. Or, la juge l’avait quand même déclarée coupable d’avoir entre autres été en possession d’une arme à feu prohibée et chargée.
«La société ne peut aucunement tolérer que [ce genre d’armes] soit librement en circulation, a dit la juge. Ce genre de comportement doit être dénoncé.»

Or, depuis les événements, il semble que Hall s’est reprise en main. En plus d’avoir coupé tous ses liens avec ses mauvaises fréquentations, elle a terminé des études et en a entamé d’autres, en plus de travailler dans un centre récréatif et culturel.
«L’accusée précise n’avoir aucun point en commun avec ce type d’individus et qu’elle n’a pas besoin d’être entourée d’eux, peut-on lire dans le jugement. Elle préfère travailler avec des gens positifs, comme ses deux amies, sa sœur et les gens avec qui elle travaille.»
Des proches sont également venus témoigner de la belle reprise en main de la jeune femme, ainsi que de son dévouement au travail.
Dans la collectivité
Mais cela n’empêche pas qu’elle doive être condamnée pour son crime. La Couronne réclamait deux ans de prison ferme, mais dans ce cas-ci, la juge a plutôt penché en faveur de Me Mathieu Farazandeh, qui a plaidé que sa cliente avait le bon profil pour bénéficier de la prison à domicile.
Hall a ainsi écopé d’un peu plus de 21 mois «à purger dans la collectivité», de 120 heures de travaux communautaires et d’une probation de 2 ans durant laquelle elle devra entreprendre un suivi psychologique.
«Le tribunal est convaincu que l’accusée tirera des bénéfices importants qui sauront enrichir son processus de réinsertion sociale en cours», a conclu la juge.
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