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Culture

Ariane Moffatt revient sur ses premiers pas au cinéma

Dominic Gouin / TVA Publications
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Patrick Delisle-Crevier

21 juillet à 6h
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La chanteuse Ariane Moffatt fait le saut au cinéma aux côtés de grosses pointures. Elle chausse les souliers d’Yvette Longpré, l’une des belles-soeurs du film Nos belles-soeurs, actuellement à l’affiche. Nous nous sommes entretenus avec l’artiste à propos de sa première expérience au cinéma, de ses projets à venir et de son été avec sa conjointe et leurs trois fils.

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Ariane, te voici au cinéma dans la peau d’une des belles-soeurs de Michel Tremblay. Ce n’est pas rien comme premier rôle...

Ce n’est pas banal, effectivement. Quelle aventure! Quand ce projet est arrivé, j’ai été surprise. Au petit matin, ma soeur Stéphanie, qui est aussi ma gérante, m’a dit que la productrice Denise Robert voulait que j’aille passer une audition pour jouer l’une des belles-soeurs de Michel Tremblay. Je me suis d’abord étouffée dans mon café et ça a pris du temps avant que j’y croie. J’ai auditionné pour trois personnages, avec trois chansons et trois textes différents. Je suis passée à travers tout le processus des auditions. On ne m’a pas offert le rôle tout de suite. Ç’a donc été un processus qui m’a rendue d’abord vulnérable, car je n’avais aucun repère; j’étais dans un univers complètement nouveau. Mais je suis contente d’avoir passé ces étapes parce que la récompense au bout de tout ça, ç’a été une aventure humaine incroyable.

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Quand on reçoit l’appel disant qu’on a le rôle, est-ce que le stress embarque?

Oui, pas mal! Quand j’ai eu la confirmation, j’ai eu le réflexe de me poser la question à savoir quels étaient les éléments que je pouvais contrôler pour être le mieux préparée possible dans ce que moi, je connais. Aussi, je ne voulais pas me mettre dans une situation où j’allais commencer à me sentir comme un imposteur tous les jours, car je ne pense pas que je serais arrivée à jouer ce rôle. On m’a fait confiance, et je me suis lancée. Comme pour ma chanson La noce, dans laquelle j’énumère des noms l’un après l’autre. Je l’ai pratiquée dans la voiture pendant des mois, au point où mes enfants la connaissent par coeur. Je voulais arriver prête à souhait, car le premier jour du tournage, nous allions ajouter des actions à tout ça. Aussi, le fait que ce soit un film choral facilite le tout pour moi, car le long métrage ne repose pas uniquement sur mes épaules. J’ai vite senti qu’on y croyait et que j’y arriverais. J’ai aimé ma Yvette, qui est un peu pas vite. Je me suis attachée à elle.

Est-ce qu’on se pince quand on a un tel premier rôle au cinéma?

Oui, surtout que Les belles-soeurs, c’est une oeuvre mythique au Québec. René Richard Cyr voulait créer quelque chose de nouveau avec ce mythe-là, et il a voulu arriver avec quelque chose qui était actuel. Je n’avais pas la prétention de croire que je faisais partie d’un bassin d’actrices qui pouvaient jouer Les belles-soeurs, car je n’avais aucune expérience de jeu. Mais, de pouvoir jouer un personnage appartenant à notre univers collectif comme toute première expérience au cinéma, c’est inouï. Les belles-soeurs, c’est un grand texte qui a été traduit partout dans le monde. J’ai travaillé avec une super équipe, une grande production et de grandes actrices. Alors oui, je me pince quand je pense à tout ça. Je ne pouvais pas espérer mieux.

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As-tu eu l’impression à un moment donné de prendre la place, le rôle d’une véritable actrice?

Oui, j’en ai même parlé avec plusieurs acteurs et actrices de mon entourage qui avaient auditionné pour l’un des rôles. Au final, je ne pense pas que ça sert à grand-chose d’avoir le syndrome de l’imposteur. Je suis chanteuse, et le jeu est un autre canal d’expression artistique. C’en est un que je ne maîtrise pas de façon formelle, tout comme la musique. Mais ce n’est pas moi qui ai couru après ce rôle. On m’a proposé de faire une audition, et je suis passée à travers toutes les étapes. C’était aussi important pour moi de vérifier auprès de Denise Robert qu’elle me choisissait pour les bonnes raisons, pour mon jeu et non pour mon nom.

Envisageais-tu un jour de faire le saut vers le jeu?

Peut-être un petit peu, dans mon for intérieur. C’est un univers qui m’intéressait! Je suis fascinée par l’être humain et je suis observatrice. Ma sensibilité s’attache énormément à tous les types d’humains et je pense que ça peut se transposer dans l’acte de jouer des personnages. Je n’avais pas cette idée de jouer sur une liste concrète, et ce n’était pas un but dans ma carrière de progresser vers le jeu. Mais si une occasion se présente à nouveau, je serai ouverte, car l’expérience n’a pas été traumatisante... bien au contraire! J’ai vécu, et appris, tant de belles choses. Valérie Blais m’a coachée et elle m’a beaucoup aidée. Et de voir ces grandes actrices à l’oeuvre, ça m’a permis d’apprendre le jeu avec elles.

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Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour toi?

Ç’a été de comprendre qui était ma Yvette. C’est une femme qui n’est «pas vite vite» parfois. Sa grande fierté, ce sont ses enfants. Je me souviens quand je partais de la maison pour aller tourner, à 5 h du matin, et que je mettais la table pour le déjeuner de mes fils. Je me suis rendu compte qu’il y avait un peu d’Yvette en moi, finalement. J’ai aussi appris rapidement que les horaires du cinéma et les horaires de musique sont diamétralement opposés. Tourner au cinéma avec trois jeunes enfants, ce n’est pas toujours simple. Mais les jumeaux ont 11 ans et le petit a 7 ans, alors ce n’est pas si mal. Mais je ne pense pas que j’aurais pu faire ça il y a cinq ans. En ce moment, ils sont au camp de vacances et ensuite, nous partons aux îles de la Madeleine en famille. Ce sont des vacances bien méritées après plein de projets.

Justement, qu’est-il arrivé ces derniers mois, qui se sont déroulés plus dans l’ombre?

J’ai terminé mon baccalauréat en musique cet automne. C’était important pour moi. J’avais deux années de faites sur trois avant de commencer à accompagner Daniel Bélanger sur scène. Ensuite, j’ai enseigné l’écriture de chanson en anglais à l’Université Concordia. J’ai adoré croiser cette nouvelle génération de créateurs. Ça fait du bien de se rapprocher de cette belle jeunesse-là. Je dirais même que ça nourrit la flamme. Puis, il y a eu 40 000 projets, dont le spectacle hommage à Ferland. J’ai aussi fait un spectacle de marionnettes pour enfants. J’ai fait la musique d’un documentaire et j’ai fait le thème de l’émission Zénith. Ç’a été des mois d’exploration et ça m’a fait le plus grand bien. J’avais le goût de faire autre chose pendant un petit bout et de passer du temps dans mon studio.

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Et ton été va ressembler à quoi?

À des vacances avec ma conjointe, Florence, et nos trois fils, Henri, Paul et Georges. En ce moment, ils mènent leurs vies de petits garçons au camp de vacances et ensuite, je vais me remettre à plancher sur de nouvelles chansons dans mon nouveau studio. Georges, mon petit dernier, a vraiment un amour pour la musique. Il vient avec moi en studio pour faire des remixes de chansons. Dernièrement, il voulait mixer une chanson de Sia. Il me dit quoi faire: d’ajouter du beat là et de la voix à tel endroit. Je réalise que mon fils est vraiment tombé dans cette belle marmite. On verra pour la suite.

Peut-on s’attendre à un nouveau disque prochainement?

Oui, la flamme est allumée, mais je ne vais pas en dire plus. Je tiens le prochain projet, mais je le garde secret. Disons que je vais arrêter de faire mille choses pour me consacrer à la création de ce nouvel album. Ça m’a fait du bien de travailler dans l’univers d’autres personnes. Je ne peux pas être tout le temps une chanteuse en tournée, c’est rendu plus difficile avec la vie de famille. J’avais besoin de prendre des petites bouffées d’air et de réfléchir à ce que j’avais à dire pour la suite. Je ne voulais pas être sur le pilote automatique. J’ai trouvé la nouvelle étincelle et un disque va naître de ça bientôt...

Le film Nos belles-soeurs, réalisé par René Richard Cyr, est actuellement à l’affiche. Pour en savoir plus sur les activités à venir d’Ariane, rendez-vous sur son site: arianemoffatt.com.

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