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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Vietnam: les autorités ont intensifié la répression des opposants

AFP
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AFP

22 avril à 2h14
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Les autorités vietnamiennes ont étendu ces dernières années la répression aux personnes qui ont exprimé en ligne des inquiétudes ou critiqué le pouvoir, a alerté l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié mardi. 

«Les autorités vietnamiennes recourent de manière abusive à la loi sur les atteintes aux intérêts de l'État», a déclaré Patricia Gossman, directrice adjointe de la division Asie chez HRW, citée dans le communiqué.

La répression ne vise pas seulement les opposants politiques, elle cible désormais des «citoyens ordinaires qui se plaignent de services publics de mauvaise qualité, ou dénoncent des abus policiers», a-t-elle constaté.

Entre 2018 et février 2025, le Vietnam a condamné au moins 124 personnes à de «lourdes» peines de prison en vertu de l'article 331 du Code pénal sur les atteintes aux intérêts de l'État, et que le pouvoir aurait détourné pour étouffer toute voix dissidente, a calculé HRW.

Ce total est plus de quatre fois supérieur à celui constaté dans la période entre 2011 et 2017 (28 cas) pour des faits similaires, d'après le rapport.

Le ministère vietnamien des Affaires étrangères n'a pas répondu à une demande de commentaire envoyée par l'AFP.

Le parti communiste dirige d'une main de fer le pays de 100 millions d'habitants, et ne tolère aucune critique ni discours contraire au sien, sur la liberté religieuse ou les droits humains, par exemple.

Le rapport évoque le cas de Nay Y Blang, activiste d'une minorité ethnique des Hauts Plateaux du centre, condamné en 2024 à quatre ans et demi de prison pour sa participation à des événements d'une église évangélique interdite. Il a aussi rencontré des diplomates étrangers, selon HRW.

Le tribunal lui a reproché de vouloir «inciter à la sécession, à l'autonomie et à l'établissement d'un État distinct pour les minorités ethniques des Hauts Plateaux du centre du pays», a rapporté un média d'État.

La justice vietnamienne a aussi condamné, en 2023, à deux de prison Dao Ba Cuong, un ferronnier qui avait organisé chez lui un rassemblement - retransmis sur les réseaux sociaux par un membre de sa famille - pour protester contre le décès de son fils lors d'une garde à vue.

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