Après une période de grands bouleversements, Christian Bégin n’a jamais été aussi heureux
Michèle Lemieux
Certaines années sont particulièrement bien remplies. Pour Christian Bégin, 2023 restera inoubliable à bien des égards. L’acteur et animateur a célébré ses 60 ans de vie, a rencontré l’amour et a subi une intervention chirurgicale pour une tumeur au cerveau. Qu’on se rassure: l’homme se porte à merveille et a conservé tous les engagements qui lui tiennent à cœur, notamment l’animation de La nuit de la déprime!
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Christian, pour ceux et celles qui ne savent pas ce qu’est La nuit de la déprime, pouvez-vous nous dire de quoi il s’agit?
C’est un concept qui a été créé à Paris. Ce sont les sœurs Rozon qui l’ont amené ici. Il a été décrété que la troisième semaine de janvier est une des périodes de l’année où les gens sont le plus déprimés. C’est la période d’après les fêtes, les cartes de crédit sont remplies et il fait noir de bonne heure. Tout ça fait en sorte que les gens atteignent un certain niveau d’écœurantite! La nuit de la déprime a été créée pour faire un irrévérencieux et tendre doigt d’honneur à la morosité des temps. C’est la quatrième année que je l’anime et c’est une soirée qui fait un bien énorme!
Qui sont les artistes réunis pour cette édition?
Nous serons 19 sur scène, ce qui fait une soirée extrêmement variée. La multiplication des numéros crée une soirée infiniment libératrice et drôle. Les gens rient, les gens pleurent. Au nom de ce désir de nous libérer de tout ce qui pèse sur nous, tout est permis. La soirée se déroulera sous la direction musicale d’Antoine Gratton.
Vous arrive-t-il d’être déprimé?
Complètement! J’ai mes zones d’ombre, comme tout le monde. On peut avoir l’impression que j’ai le bonheur facile, une joie de vivre inébranlable, mais ce n’est pas le cas. J’ai trop besoin de tout expliquer. Je suis un over thinker. Ça me met parfois dans des zones d’inconfort. Alors moi aussi, je tire profit de cette soirée. En plus, c’est une soirée-bénéfice au profit de la Fondation Ronald-Denis.
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Lorsque vous êtes déprimé, quel est votre réflexe pour aller mieux?
Souvent, je vais manger au restaurant. Je remercie la vie de pouvoir le faire... C’est quelque chose qui me fait beaucoup de bien. La restauration à Montréal, c’est ma deuxième famille. Je connais tout le monde. Les restaurants me font du bien, ce sont toujours des lieux pour fraterniser. Si je n’étais pas comédien, je serais restaurateur ou serveur. Je l’ai d’ailleurs été au début de ma vie professionnelle et j’ai adoré ça! Sinon, je viens à Kamouraska. Avoir un horizon, pouvoir voir loin, ça aussi, c’est un privilège. Ma blonde me disait que les neurosciences confirment que la possibilité de voir loin apaise. Le contact avec ce territoire de Kamouraska me fait un bien énorme.
Parlez-nous de votre santé...
Récemment, j’ai subi une IRM pour l’ensemble de ma colonne vertébrale, du cerveau au coccyx, pour s’assurer qu’il n’y avait pas de métastases. Tout va bien. Je ne porte pas de séquelles jusqu’à présent. Je suis en pleine forme. J’ai eu un gros automne, à mon grand plaisir. Depuis ma convalescence, il n’y a pas eu de retour progressif. Ça s’est vécu la pédale au fond. Je suis arrivé à Kamouraska avec la nécessité de prendre des vacances. Je crois que la seule séquelle, c’est que je me fatigue plus vite. À cause de l’opération au cerveau, on a sectionné des muscles dans mon cou. Je ressens beaucoup de tension à cet endroit. Mais comme mes tournages ne reprendront qu’à la fin février, j’ai du temps pour me reposer.
Est-ce que tout cela donne une autre saveur à votre vie?
Ne pas avoir de séquelles fait en sorte qu’il n’y a pas eu un avant et un après pour moi. Je n’ai pas eu à combattre une maladie dégénérative ou à faire face à un cancer. Ce n’est pas le même genre d’impact. Ça s’est cristallisé en un moment. Quand on a découvert ça, on a eu peur. L’opération aurait pu être dangereuse. La tumeur était facilement accessible, mais très mal placée, c’est-à-dire appuyée sur mon cortex cérébral. C’était donc délicat d’aller l’enlever, car on aurait pu accrocher quelque chose qui aurait pu me rendre paralysé ou aveugle. Pour cette raison, on n’a pas pu gratter la tumeur au complet. Elle va repousser éventuellement, mais on ne sait pas à quel rythme. Alors je ne peux pas dire qu’il y a eu une épiphanie. Je ne suis pas devenu un autre homme. Je vais toujours rester celui qui aime multiplier les projets. Ça ne m’est pas arrivé parce que j’en prends trop. Il n’y a pas de cause à effet. C’est une loterie. Je n’étais pas en burnout, j’ai eu une tumeur. Ce n’est pas pareil. Je continue de travailler au même rythme, car la vie est généreuse à mon égard sur ce plan. Je continue de recevoir de belles propositions.
Avez-vous quand même ralenti un peu?
C’est évident qu’après ma convalescence, j’ai fait le tour de mon horaire avec mon agent et que nous avons retiré certaines choses. Y’a du monde à messe et Curieux Bégin sont toujours en ondes. Chaque année, je finis toujours par décrocher un rôle à la télé. Je viens de finir La médiatrice. J’accueille tout ça avec beaucoup de reconnaissance. Être actif me garde vivant.
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Que peut-on vous souhaiter pour 2024?
Que les choses continuent et que je tende vers un plus grand équilibre. L’arrivée de quelqu’un dans ma vie fait en sorte que je partage mon temps différemment. J’ai eu 60 ans en 2023, il y a eu l’opération; c’était une année vraiment intense, mais je n’ai jamais eu l’impression d’être aussi nourri à tous égards. Je n’ai jamais été aussi heureux. Je suis bien sur tous les plans. Mon noyau familial va bien, mon fils va bien. Je suis à une bonne place dans ma vie...
La nuit de la déprime sera présentée le 22 janvier à l’Espace St-Denis. Parmi les invités: France Castel, Anne Dorval, Marie-Eve Janvier, Laurent Paquin, Nathalie Simard et Guylaine Tanguay.
On s’informe sur la Fondation Ronald-Denis.
Voyez Curieux Bégin les vendredis 20 h, à Télé-Québec.
Y’a du monde à messe reviendra en 2024 pour une huitième saison.