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Culture

Après un déménagement éclair en Estrie, Fabienne Larouche et son conjoint sont de retour dans les Laurentides

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Pascale Wilhelmy

2024-01-16T11:00:00Z
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À 65 ans, elle ne croit pas aux résolutions, pas plus qu’à la modération, parce qu’elle l’avoue: avec elle, c’est tout ou rien! Encore aujourd’hui, à l’âge où plusieurs choisissent la retraite, Fabienne Larouche s’investit avec cœur dans son métier et nous inspire dans sa manière de toujours avancer. Sans envie d’arrêter. Passionnée, toujours.

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Cette fois, il sera très peu question de travail, de ses projets professionnels, de toutes ses séries qui nous ont marqués et qui nous marquent encore. Ce serait tentant, parce que Fabienne Larouche a une feuille de route impressionnante. Depuis près de 30 ans, elle cumule les succès, sans négliger la qualité. Difficile de tout mentionner, mais pensons à Fortier et à Virginie, ainsi qu’aux Bougon, à District 31, à Unité 9, à STAT et à tant d’autres. Et elle a fait entrer dans notre petit écran des histoires et des personnages que nous n’oublierons pas. En fait, on peut l’admirer pour tout ce qu’elle a réalisé dans le milieu télévisuel, les portes qu’elle a ouvertes, mais, lorsqu’on la regarde aller, c’est aussi la femme qu’elle est qui nous inspire, celle qui ne cache pas son âge, 65 ans, qu’elle porte fièrement et en beauté! Pour y arriver, elle mise d’abord sur un mode de vie sans excès pour maintenir le rythme. Et aussi sur l’ importance de prendre soin de soi, de s’entourer de gens qu’on aime et d’avoir des passions. Des passions qu’ il ne faut surtout pas abandonner. Qu’ il faut continuer à cultiver.  

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Karine Lévesque
Karine Lévesque

Fabienne, on est au début d’une nouvelle année. Est-ce que tu as pris des résolutions?

Non. Et jamais je ne le ferai! Je ne sais même pas ce que ça veut dire «prendre des résolutions»! (rires) D’abord, lorsqu’on en prend, trop souvent, on ne les tient pas. Je n’en prends pas, parce que dans le fond, une résolution, ça veut dire quoi? Ça veut dire qu’il y a quelque chose que tu n’as pas fait, qu’il y a une faille dans ta vie, une faiblesse que tu n’aimes pas de toi. Alors, je me dis que ce n’est pas parce que le Premier de l’an arrive que là, je devrais prendre des résolutions — aller au gym, marcher ou voir des gens que je n’ai pas vus depuis trop longtemps — et que tout d’un coup ça va se produire. Que subitement tout va changer et que tu vas trouver du temps pour tout ça. Non, non. Ça se fait au fur et à mesure, sinon je ne crois pas à ça! (rires) Mais c’est quelque chose qui est personnel. Moi, je n’en ai jamais pris. Sinon, une résolution au quotidien, c’est de prendre soin de moi. 

Photo : Patrick Seguin / TVA Pu
Photo : Patrick Seguin / TVA Pu

Et ça concerne aussi ta santé, ce besoin de garder ton énergie. Tu m’as déjà raconté dans une précédente entrevue que tu marchais 5 km par jour. As-tu conservé cette belle habitude?

En ce moment, c’est un peu compliqué. La dernière fois qu’on s’est parlé, Michel et moi, on venait de quitter les Laurentides pour l’Estrie. Et là, on est de retour dans les Laurentides, en montagne. Et comme j’ai de bonnes années de travail — parce que je commence à être bonne dans ma job! (rires) —, j’ai moins de temps pour les longues marches quotidiennes. Je réalise qu’en vieillissant, les journées passent plus vite. Elles se remplissent sans qu’on le réalise. Mais ma santé a toujours été importante pour moi: j’y fais attention. J’ai été entourée de plein de personnes inspirantes, dont ma mère qui a toujours été en forme. Elle est en santé, elle mange bien, elle marche, elle a des activités sociales, elle est fière. Elle et ma grand-mère appartiennent à ce type de femmes qui n’ont jamais lâché prise. En même temps, c’est une chance d’avoir la santé. Et si c’est une chance, bien, tu en profites et tu la préserves. Tu manges bien et tu fais de l’exercice. C’est ce que je fais. Je fais du ski, je vais au gym, je suis active.

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Et pour l’esprit?

D’abord, je commence mes journées en faisant cinq mots croisés différents. J’adore les mots croisés! J’en fais tous les matins, sans exception. Aussi, je fais du yoga et de la méditation. 

Tu sembles tellement active! Es-tu capable d’arrêter?

Bien oui, je suis capable d’arrêter! Il le faut. Tu sais, dans une journée, arrêter 20 minutes, ça peut faire toute la différence, même le temps d’une courte sieste. À un moment donné, j’avais commencé ça avec Michel. Faire une sieste de 20 minutes, ça te remet d’aplomb! Mais là, je fais du yoga et de la méditation. C’est aussi important pour moi, surtout le soir quand je me couche. Avec mon métier, les idées n’arrêtent pas de défiler dans ma tête! Alors, je médite et je m’endors. C’est important, le sommeil, il ne faut pas le négliger. Non seulement il faut prendre soin de soi, bien manger et bien dormir, mais encore faut-il avoir des passions! Et mon travail est une passion. Il me rend très heureuse. C’est pour ça que je continue à travailler. J’ai des amies autour de moi qui sont parties à la retraite. Pour certaines, le travail leur pesait, mais pour d’autres, au bout d’un an, le temps est devenu long. Je veux rester dans l’action. Et j’ai la chance que mon travail soit un grand bonheur pour moi! Je travaille beaucoup, sur de belles séries et de beaux projets. J’accompagne des auteurs et des autrices, et j’adore ça! 

Karine Lévesque
Karine Lévesque

Justement, en préparant l’entrevue, je me disais que tu avais réalisé plein de belles choses et que tu avais ouvert la voie à bien des gens. En fait, que tu étais une source d’inspiration pour plusieurs...  

Ah! c’est gentil, mais je ne me vois pas comme ça. Toutefois, maintenant, lorsque je reçois de beaux commentaires, je les accepte. Par exemple, je travaille avec Marie-Andrée Labbé, l’autrice de la quotidienne STAT. Un jour, elle m’a dit: «C’est plus facile pour moi aujourd’hui, parce que t’étais là avant.» Et ça fait plaisir. Mais je n’attends pas les compliments. Moi, j’ai décidé un jour que je produirais des séries. J’ai ouvert des portes et, surtout au début, crois-moi, ça n’a pas été facile! J’ai rencontré des misogynes et des paternalistes qui voulaient soi-disant me protéger. J’étais jeune quand j’ai commencé. Il a fallu que je me batte, mais tout ça m’a servi. Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, et c’est vrai. J’ai vécu de la colère et j’ai été blessée, mais je suis passée au travers. Ceci dit, la misogynie est toujours très présente. Ce qui m’a peut-être aidée, c’est que je n’ai jamais eu peur de la discussion et de la confrontation. Parfois, c’était intense, mais je revendiquais mon droit à exercer mon travail et à bien le faire. 

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Et manifestement, ça a fonctionné...

Oui. Et au-delà de ma détermination, il y a des gens qui m’ont aidée et qui m’ont fait confiance, notamment quand j’ai créé la maison de production Aetios avec Michel,
il y a plus de 20 ans. Aujourd’hui, j’accompagne des créateurs talentueux, et je pense qu’ils ont confiance moi. On partage quelque chose, on fait un travail de création exigeant, on veut que ça fonctionne bien pour tous et que chacun soit heureux. 

Parlant de bonheur, qu’est-ce qui aujourd’hui te rend heureuse dans la vie?

C’est simple: Michel, ça, c’est sûr. Michel, c’est mon alter ego, c’est mon moi auxiliaire. En juillet 2024, ça va faire 25 ans qu’on est mariés. On est un team, un vrai! Alors oui, Michel est essentiel à mon bonheur. Ensuite, il y a mes beaux-enfants et mes nièces. J’ai une filleule, Gabrielle, qui est chirurgienne, qui me rend bien fière, tout comme mon autre nièce, Florence, qui va devenir avocate. Puis, il y a aussi mes beaux-enfants, les enfants de Michel. Évelyne, qui est avocate à Genève, et Rémi, c’est mon ti-loup. Il est ingénieur et il a amassé son argent pour se partir une start-up. Ils sont tous beaux à voir, et ça me touche parce qu’ils ont travaillé fort. C’est faux que les jeunes sont paresseux, c’est un cliché déplorable. C’est sûr qu’on se rencontre et qu’on se fait des fêtes. Je n’ai pas eu d’enfants, mais j’ai eu la chance d’avoir ces enfants autour de moi qui me rendent heureuse et fière. Tu vois, je te parle beaucoup de la famille. C’est précieux pour moi. 

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Il y a aussi celle que tu appelles «ta famille professionnelle»...

Oui, et elle est aussi importante. Quand je te dis que je n’ai jamais autant travaillé, c’est vrai, mais les créateurs viennent nous voir pour qu’on travaille ensemble. Chez Aetios, il y a de grosses pointures outre Marie-Andrée. Je pense à Luc Dionne, Danielle Trottier, François Avard, Jean-Philippe Duval, sans parler de toutes les vedettes montantes. J’essaie que ce soit le fun. Il y a une compétence, une expérience, un partage aussi. Et c’est bon. Le partage, c’est un mot que j’utilise beaucoup, parce que ça m’a beaucoup manqué à une certaine époque dans ma carrière. J’aurais voulu pouvoir échanger et partager des choses, mais ça n’a pas été le cas. J’ai eu des critiques très virulentes et très dures qui n’étaient pas toujours méritées, et j’en garde un certain sentiment d’injustice que je ne peux pas effacer. Mais il y a aussi de la beauté. Il y a beaucoup de bienveillance: un super mot à la mode, mais qui est réel. Et je sens maintenant quelque chose de différent dans le regard des gens avec qui je travaille: du respect et de l’estime. Et c’est précieux. 

En terminant, que te souhaites-tu en 2024?

Je n’invente rien, mais je me souhaite d’abord la santé. Ça, c’est essentiel. Puis... (Elle hésite...) La sérénité, je te dirais. Je suis rendue là. Je veux continuer à travailler avec des gens enthousiastes et ouverts. C’est pas mal ça. C’est assez gros en fait comme souhait! Et sur un plan plus large, je nous souhaite à tous la paix. La paix, ça, c’est sûr. Ça semble simple, mais c’est énorme. À un moment donné, on va devoir avoir une grande conversation sociale. Il va falloir qu’on se regarde tout le monde dans nos miroirs et qu’on se dise collectivement qu’on peut faire mieux. On est dans une époque où on est très individualistes. «Ce sont mes droits, c’est ma vie!» Mais on devrait se soucier un peu plus de l’autre. Oui, prendre soin les uns des autres et être à l’écoute. On peut faire mieux... 

Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu
Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu

Le bonheur est diffusée le mercredi à 21 h, à TVA. La quotidienne STAT est diffusée du lundi au jeudi, à 19 h, sur les ondes de Radio-Canada, de même que les séries Doute raisonnable, À cœur battant et Sans rendez-vous, respectivement le lundi à 21 h, le mardi à 20 h et le mercredi à 21 h.

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