Après Galchenyuk, Kotkaniemi?
Michaël Fréchette
Qui l'eût cru, les Canadiens de Montréal ne sont qu’à un simple trait de crayon de se départir, pour une deuxième fois en un peu plus de trois ans, d’un joueur qu’ils ont eux-même repêché dans le sélect «top trois» d’un repêchage.
Après Alex Galchenyuk, échangé en juin 2018, c’est maintenant Jesperi Kotkaniemi qui pourrait aboutir sous d’autres cieux, lui qui a accepté l’offre hostile soumise par les Hurricanes de la Caroline samedi, évaluée à 6,1 M$, et ce, pour une durée d’une seule saison.
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Le directeur général du Tricolore Marc Bergevin a une semaine afin de s’aligner sur l’offre des «Canes», sans quoi le numéro 15 évoluera en Caroline du Nord la saison prochaine. Si l’état-major montréalais prend la décision de laisser aller «KK», l’organisation se verra offrir un choix de premier tour ainsi qu’un autre de troisième tour en guise de compensation.
Seulement neuf hockeyeurs sélectionnés parmi le fameux «top trois» des dix derniers encans n’évoluent plus au sein de l’équipe qui leur a donné une première chance dans le circuit Bettman.
Il s’agit de Jonathan Drouin, Alex Galchenyuk, Pierre-Luc Dubois, Patrik Laine, Sam Reinhart, Nail Yakupov, Ryan Murray, Dylan Strome et Nolan Patrick.
À titre comparatif, voici ce qu’ont dû offrir les différents clubs de la LNH afin de s’offrir les services de ses joueurs destinés à un grand avenir.
Jonathan Drouin 3e au total (2013) transigé aux Canadiens de Montréal en retour de Mikhail Sergachev.
Alex Galchenyuk 3e au total (2012) transigé aux Coyotes de l’Arizona en retour de Max Domi.
Pierre-Luc Dubois 3e au total (2016) transigé aux Jets de Winnipeg en compagnie d’un choix de troisième tour en retour de Patrik Laine 2e au total (2016) ainsi que Jack Roslovic.
Sam Reinhart 2e au total (2014) transigé aux Panthers de la Floride en retour de Devon Levi et d’un choix de premier tour.
Nail Yakupov 1er au total (2012) transigé aux Blues de St. Louis en retour de Zach Pochiro en plus d’un choix conditionnel de troisième tour devenu Cameron Crotty.
Ryan Murray 2e au total (2012) transigé aux Devils du New Jersey en retour d’un choix de cinquième tour.
Dylan Strome 3e au total (2015) transigé aux Blackhawks de Chicago en compagnie de Brendan Perlini en retour de Nick Schmaltz.
Nolan Patrick 2e au total (2017) transigé aux Predators de Nashville en plus de Philippe Myers en retour de Ryan Ellis. À noter que les Predators l’ont ensuite échangé aux Golden Knights de Vegas contre Cody Glass.
On entend régulièrement que les bonnes équipes repêchent, mais surtout développent bien. Avoir la chance de sélectionner le futur d'une franchise parmi les trois meilleurs joueurs de hockey d'une même cuvée est une opportunité en or et qui ne se présente pas souvent. Ainsi, bien rares sont les organisations qui ont le luxe de se tromper.
Parlant de se tromper, si on prend le temps d'analyser le sort des huit différentes organisations qui ont transigé les joueurs évoqués ci-haut, il est possible de déceler que pour la plupart, elles éprouvent toujours certaines difficultés, mis à part le Lightning de Tampa Bay.
Sans dire pour autant qu'elles ne sont pas compétitives, le fait que ces espoirs n'aient pas éclos comme prévu a en quelque sorte chamboulé les plans.
Les Canadiens, Blue Jackets, Sabres, Oilers, Coyotes et Flyers auraient un visage bien différent si leurs investissements avaient rapporté davantage. Malgré que la Sainte-Flanelle en a surpris plusieurs la saison dernière en accédant à la finale de la Coupe Stanley, seront-ils des séries éliminatoires lors de la prochaine campagne? La question est légitime considérant la plus récente saison morte que l'on pourrait qualifier de mouvementée.
Les Blue Jackets sont en restructuration, eux qui se sont départis du défenseur étoile Seth Jones et de l'attaquant Cam Atkison, entre autres. Selon plusieurs, ils ne devraient pas être de la prochaine danse printanière.
Chaque saison, les Sabres aspirent à un meilleur sort, mais force est d'admettre que ça regarde mal encore une fois à Buffalo. Plus encore, la délicate situation entourant Jack Eichel ne laisse rien présager de bon.
Les Oilers ont toute une machine offensive, mais pourront-ils accéder au prochain niveau et devenir une équipe prétendante aux grands honneurs? Les nombreux faux pas lors des derniers repêchages viennent compliquer le cheminement de la formation albertaine.
Les Coyotes ont quant à eux manqué les séries d'après-saison à huit reprises lors des dix dernières campagnes. Cette saison ne s'annonce pas de tout repos puisque la formation de l'Arizona a laissé aller une pièce maîtresse de son alignement en Oliver Ekman-Larsson, il y a quelques semaines.
Les Flyers pourraient connaître du succès cette année, toutefois leur directeur général a joué d'audace cet été en réalisant plusieurs transactions concédant plusieurs choix et espoirs de qualité. Rien ne prédit un succès assuré, et dans le cas où la chimie ne s'installerait pas, les années futures pourraient s'annoncer sombres.