Après des années plus tranquilles, Jean-Nicolas Verreault ne craint plus de manquer de travail
Michèle Lemieux
Le temps nous bonifie, semble-t-il. Il y a quelques années, Jean-Nicolas Verreault composait plus difficilement avec les périodes tranquilles sur le plan professionnel. Acteur recherché, il a acquis une certaine sérénité face à son métier. Par bonheur, même lorsque les projets sont nombreux et que l’horaire est costaud, il peut toujours compter sur sa blonde, Jannie-Karina Gagné. Mais l’inverse est aussi vrai.
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Jean-Nicolas, tu multiplies les projets. Commençons par Aller simple. Que nous réserve la deuxième saison?
Notre couple, formé par Anick Lemay et moi-même, est à la campagne parce que le patron de ma blonde nous a prêté sa maison. Pendant qu’elle travaille, je m’emmerde et je me mets à épier les voisins, une gang de jeunes autosuffisants qui vivent sur une fermette. Je commence à les trouver louches...
Dans À coeur battant, ton personnage est toujours au coeur d’une famille dysfonctionnelle?
Oui, et ça n’ira pas pour le mieux... Avec son passé, avec ce qu’il a vécu, mon personnage peut difficilement avoir une relation saine. Il essaie d’avoir une blonde dans la nouvelle saison et de fonder une famille trop rapidement. Ses défauts et son insécurité ressortent. On est dans l’intensité de cette famille dysfonctionnelle et malheureusement, Patrick n’est pas très sain d’esprit.
C’est parfois difficile à tourner?
Retomber dans les souliers d’un personnage intense comme celui-là, ce n’est pas toujours évident. C’est assez exigeant. En vieillissant, je me rends compte que je suis un acteur un peu plus teinté par ses personnages que lorsque j’étais jeune. On dirait que certaines choses m’affectent plus. Ces personnages mijotent en moi. Malheureusement, ça teinte ma personnalité. Évidemment, si je joue un tueur, je ne deviens pas un tueur! Mais je joue avec mon coeur, ma vérité. Je suis de moins en moins dans la fabrication. Il y a de plus en plus de choses qui me touchent. C’est donc difficile d’aller jouer Patrick. Il m’habite quelques jours avant que j’aille le jouer. C’est un drôle de métier...
Tu reprends aussi ton personnage de Gabriel dans STAT. C’est un beau défi?
D’abord, il y a une part de défi sur le plan de l’écriture: on apprend souvent les choses en les lisant. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre, et ça fait des personnages intéressants. Il y a du mystère autour de Gabriel. Nous sommes trois mois plus tard, il est sorti du coma. Il y a de belles choses à jouer, notamment parce que ça laisse certaines séquelles pendant un moment.
As-tu commencé les tournages de la deuxième saison de Nuit blanche?
Oui, j’ai commencé en août. Nous sommes dans l’intrigue totale, alors je ne peux rien dévoiler. Mon personnage sera plus présent cette saison-ci, et les gens comprendront pourquoi. C’est intéressant de savoir que la deuxième saison n’était pas prévue, mais les gens ont fait une pétition pour que la série soit de retour.
Lequel de ces personnages te ressemble le plus?
Ça peut te sembler étrange, mais c’est mon papa dans Je voudrais qu’on m’efface qui me ressemble le plus. C’est un papa qui veut beaucoup pour ses enfants, qui se bat. Il est plus démuni que moi, mais parfois, ça m’arrive aussi de me sentir démuni par rapport à la situation autour. Il y a quelque chose qui me ressemble beaucoup là-dedans. C’est peut-être pour cette raison que j’ai gagné un Gémeaux et que j’étais encore en nomination. Quand je le joue, je n’ai pas le sentiment de construire grand-chose. Je n’ai qu’à être là et à vouloir le mieux pour ma fille. Même si je n’ai pas la même vie, pour ce qui est du coeur, c’est le personnage qui me ressemble le plus. J’ai l’impression que si mon chemin de vie avait été le sien, je lui ressemblerais.
Cet aspect rejoint l’homme dévoué que tu es. Sur ce plan, tu es une inspiration à plusieurs égards.
Dans le quotidien, je ne me trouve pas toujours très bon. Mais ça, c’est une autre histoire... (rires) Entre ce qu’on dégage et ce qu’on vit chaque jour, on est loin de la perfection...
Il y a quelques années, c’était plus tranquille dans ta carrière, et tu craignais de manquer de travail. Manifestement, tu n’en es plus là.
Je n’en suis plus là, mais je suis toujours près de tomber sur une année très tranquille. On ne sait jamais. Avec le temps, je m’en fais moins. À une certaine période, avec nos enfants à besoins particuliers, ma blonde devait rester à la maison. C’était plus insécurisant. L’insécurité n’est jamais un bon véhicule. Parfois, on veut tellement, et les choses ne se présentent pas. Je ne cours pas après les projets. J’aime mieux bien faire les choses avec le cœur. Mon casting a quand même changé. J’ai 56 ans, mais je me tiens en forme. J’ai plus d’années derrière moi que devant. Je veux que les choses soient calmes.
À travers tous tes projets, il y a une blonde compréhensive derrière toi qui t’aide à concilier tous tes mandats?
Oui. Ma blonde travaille beaucoup. À une période de ma vie, j’ai eu besoin d’une blonde derrière moi, mais j’ai souvent l’impression que ma blonde est beaucoup devant moi! Nous sommes le plus possible présent l’un pour l’autre. Quand nous n’avions pas d’enfant, ma blonde me maternait un peu plus. J’étais le classique comédien qui revenait à la maison et qui avait besoin
de «débriefer». Nous n’avons plus le temps pour ça! Je ne veux pas imposer ça à ma blonde. Nous avons nos hauts et nos bas, mais nous sommes encore là l’un pour l’autre après toutes ces années.
Elle est présente pour toi, mais l’inverse est aussi vrai?
Oui, et à certaines périodes, elle travaille énormément. Quand je ne travaille pas, j’en prends plus, car elle est très occupée.
As-tu eu le temps de profiter de l’été?
Oui, nous sommes partis deux semaines à Sandbanks. Nous faisons de la plage. J’adore la plage! J’ai été élevé dans le Maine et je suis un maniaque de beach, de sable, de baignades. C’est agréable de pouvoir s’arrêter.
Le temps passé en famille est important?
Oui. Je ne serai jamais le king de l’organisation d’activités, mais je suis toujours là, près de nos filles. Les deux plus jeunes font de l’équitation. Elles en sont passionnées! Elles ont des responsabilités à l’écurie, elles adorent ça! Elles parlent constamment de chevaux.
Alors, les filles vont bien?
Oui. Elles ont aussi leurs défis, mais elles vont bien.
As-tu des moments juste à toi?
Oui, j’ai mes moments de gars. J’ai ma gang de joueurs de jeux de société compliqués. Nous sommes maniaques de board games. J’ai mes quatre chums avec lesquels j’arrive à prévoir une soirée, et parfois même un week-end. J’arrive à m’arrêter. Sinon, à part m’entraîner et être dans mon monde à préparer un personnage, c’est rare que je m’arrête tout seul. Pendant l’année, il y a tellement de choses à régler avec les enfants que même si je ne travaille pas beaucoup, j’ai plein de choses à faire. Avec les devoirs, l’horaire est serré. Je n’ai pas encore atteint l’équilibre...
STAT, du lundi au jeudi, 19 h, à Radio-Canada. À cœur battant, mardi 20 h, à Radio-Canada. Aller Simple: Survivre, mercredi 20 h, à Noovo. Je voudrais qu’on m’efface est disponible sur Tou.tv. La 2e saison de Nuit blanche sera disponible prochainement sur Prime Video et Séries Plus.
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