Antoine Pruneau s’adapte à son nouveau rôle
Mathieu Boulay
Antoine Pruneau a toujours aimé les défis durant sa carrière. Il en a un qui demande de l’humilité depuis la fin du camp d’entraînement du Rouge et Noir d’Ottawa.
«Je suis rentré dans une situation un peu différente cette année, a mentionné le Québécois après l’entraînement de son équipe mercredi. On m’a averti que je ne serais pas partant en défensive.
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«On m’avait ramené surtout pour mes habiletés sur les unités spéciales. On me voyait comme remplaçant en défensive s’il y avait des blessures. Il aurait fallu que je connaisse un camp extraordinaire pour que ça change l’ordre établi. C’était un beau défi.»
Toutefois, il n’est pas tombé en bas de sa chaise en apprenant les plans du groupe d’entraîneurs du Rouge et Noir à son égard.
«J’aurais pris la même décision avec la saison que j’ai connue en 2021, a mentionné Pruneau avec sa franchise habituelle. Je ne blâme personne pour cela. C’est pour ça que j’ai accepté ce nouveau contrat.
«En raison d’une blessure à l’épaule droite, j’ai eu un peu de la misère à suivre l’an dernier. Je sentais que je n’étais pas moi-même sur le terrain. J’avais de la misère à faire des plaqués de routine. Je n’étais pas à mon niveau habituel.»
Motivé comme jamais
Pruneau a pris cette situation du bon côté. Au lieu de s’apitoyer sur son sort, il a décidé de relever la tête et de foncer droit devant lui. C’est dans sa personnalité de guerrier.
«Je ne pensais pas que je méritais quoi que ce soit, a souligné le maraudeur. Je ne pense pas que j’avais besoin d’un -traitement privilégié.
«J’aime l’idée de me rendre ici et d’avoir à refaire mes preuves. J’accepte la situation. Je suis content d’avoir à rétablir ma relation de confiance avec mes entraîneurs.»
Depuis le premier jour de la saison régulière, il s’est mis dans la tête de prouver à ses entraîneurs qu’il mérite du temps de jeu en défensive.
«Si une blessure se présente, je veux qu’ils sachent que je serai là pour faire le travail. Jusqu’à maintenant, je suis vraiment satisfait de mon rendement. Je veux tenter d’éviter les blessures pendant 18 matchs.»
Sa patience a été récompensée. Il était le maraudeur partant samedi soir contre les Alouettes.
Dur sur le mental
Le Québécois en est à sa huitième saison dans la LCF. Pruneau a subi plusieurs blessures importantes. Il ne songe pas à la retraite pour autant.
«L’aspect physique, c’est l’excuse facile, a souligné Pruneau. C’est un métier qui est aussi difficile sur le plan mental. C’est très stressant. Tu te bats pour ton travail tous les jours.
«Tous tes mouvements sont analysés. Ton éthique est toujours sous la loupe. Je trouve ça quand même drainant. Ça me tire beaucoup d’énergie. Par contre, ma passion pour le football vient compenser cet aspect-là.
«Un jour, si je prends la décision d’arrêter le football, ce ne sera pas pour une raison physique. Je ne suis pas encore à ce point-là.»