Anthony Mantha : 77 matchs et 30 buts
Jean-François Chaumont
«Bonjour, comment ça va? Je parle aussi un peu français, mais pas aussi bien que Moe.» En ce samedi matin au complexe d’entraînement des Capitals à Arlington en Virginie, Evgeny Kuznetsov s’amuse avec son coéquipier et voisin de trois ou quatre casiers, Anthony Mantha.
Kuznetsov a déjà suivi des cours de français en Russie, mais il se doutait qu’il ne représenterait pas le point de mire des journalistes du Québec à quelques heures de la visite du Canadien dans la capitale américaine.
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Moe, c’est le surnom de Mantha, un clin d’œil à l’ancien défenseur des Jets de Winnipeg et des Penguins de Pittsburgh dans les années 80.
Mantha a rapidement donné le ton à la conversation. Pour cette saison 2022-2023, le gros ailier de 28 ans voudra à tout prix éviter l’infirmerie.
«La santé, c’est très important pour moi cette année, a-t-il reconnu. Mon but est de jouer 77 matchs et plus. À 77 matchs, on parle d’une saison pas mal complète. C’est une longue année, je me souhaite vraiment de rester en santé.»
C’est assez rare de voir un joueur de la LNH chiffrer directement un objectif à atteindre. C’est encore plus rare de voir un joueur parler de 77 rencontres.
«J’aime ce numéro! Il l’a probablement dit pour me faire plaisir, a répliqué l’ailier T.J. Oshie qui porte le 77 avec les Caps. J’ai eu ma part de blessures depuis mes débuts dans la LNH et je peux comprendre sa réalité. Il a raison de se souhaiter de la santé. C’est cliché, mais la meilleure façon d’éviter les blessures reste de jouer en ne cherchant pas à éviter une blessure.»
Quatre mois
Opéré à une épaule au début du mois de novembre l’an dernier, Mantha s’est absenté pour une longue période de 45 matchs.
«L’an dernier, c’était ma blessure la plus difficile, a souligné l’ancien choix de premier tour des Red Wings de Detroit en 2013. Je me suis absenté pour quatre mois, dont trois mois où je ne voyageais pas avec les gars. Je me déplaçais entre la maison et l’aréna, mais je ne voyais pratiquement pas mes coéquipiers puisque je faisais mes exercices pour la rééducation avant ou après les entraînements.»
«J’ai bien joué pour les 20 derniers matchs de la saison et je trouvais que j’avais du jus en séries. Mentalement, c’est difficile quand tu restes longtemps sans jouer. Physiquement, tu dois travailler vraiment fort pour revenir d’une opération.»
Un marqueur
Mantha n’a pas juste les yeux sur une saison pratiquement complète, il veut aussi remplir le filet. Depuis ses débuts dans la LNH, on le décrit comme un ailier avec le potentiel de marquer 30 buts et plus. Il a connu des saisons de 24 et 25 buts avec les Wings, mais il n’a jamais atteint la trentaine.
«Une saison de 30 buts, c’est mon but aussi, a-t-il répliqué. Je ne mentirai pas. Est-ce que c’est réalisable? Si je reste en santé, je crois que oui. Il faut juste que je demeure en santé. Et j’aurai besoin d’y croire.»
Aux yeux d’Oshie, Mantha a le talent pour y arriver.
«Je crois réellement qu’il peut marquer 30 buts, a mentionné l’Américain de 35 ans. S’il est en santé pour une saison au complet, le plateau des 30 buts représente plus le plancher que le plafond pour Moe.»
Famille Mantha: un frère et une sœur dans la LNH?
Dans un avenir assez rapproché, il pourrait y avoir plus qu’un membre de la famille Mantha au sein de la LNH. Première femme à arbitrer un match dans la LHJMQ l’an dernier, Élizabeth Mantha pourrait fracasser d’autres barrières prochainement.
Mantha a déjà sorti son sifflet pour des matchs de la Ligue américaine, mais pas encore au niveau de la LNH.
Questionné à savoir s’il aimerait jouer assez longtemps dans la LNH pour partager ce rêve en même temps que sa petite sœur, Anthony ne pouvait s’empêcher de sourire.
«Ha ha ha, c’est combien d’années ça? Je ne sais pas, mais ce serait vraiment le fun. Ma sœur a arbitré le match intra-équipe du CH au Centre Bell lors du camp. Mon père est arrivé ici vendredi et il m’a raconté le match de ma sœur. Il me disait qu’elle était stressée quand les partisans ont commencé à faire la vague. Elle se demandait ce qui se passait.»
«J’aimerais vraiment ça la voir dans la LNH. Mais je ne pense pas qu’on aurait le droit d’être du même match.»
Le numéro 39 des Capitals prend une petite pause et il y va de cette déclaration en pensant au travail de sa sœur.
«Je crois qu’on voudrait éviter un conflit d’intérêts, mais comme je connais ma sœur, elle serait encore plus sévère avec moi si elle devait arbitrer un de mes matchs, a-t-il répliqué. J’aurais besoin de me tenir tranquille!»