Anne-Élisabeth Bossé révèle ce qui attend son personnage dans la prochaine saison d’Indéfendable
Samuel Pradier
Anne-Élisabeth Bossé est particulièrement sollicitée depuis quelques années. Outre son rôle d'avocate dans Indéfendable, la quotidienne de TVA, elle est à l'affiche, cet été, du très attendu film Nos belles-sœurs, inspiré de la pièce de Michel Tremblay et réalisé par René Richard Cyr. Elle sera aussi, l'an prochain, dans le film Menteuse, la suite de Menteur, d'Émile Gaudreault.
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Lorsque la comédie musicale Belles-sœurs — signée par René Richard Cyr, avec les chansons de Daniel Bélanger — a été montée il y a près de 15 ans, Anne-Élisabeth Bossé n’avait pas passé les auditions et pensait qu’elle ne jouerait jamais dans cette pièce mythique de Michel Tremblay. «Je me disais que ça ne serait jamais remonté et que je n’aurais jamais la chance de jouer ces mots-là. Juste d’avoir eu de la chance de participer à l’histoire de cette pièce, c’est quelque chose de grand pour moi.»
Passer une audition pour décrocher un rôle dans le film reste un souvenir gravé dans sa mémoire. «J’étais tellement nerveuse. Je tournais dans Indéfendable en même temps. J’ai vraiment tout fait pour me préparer le mieux possible, mais j’étais super occupée à ce moment-là. J’avais répété et répété pour l’audition. J’étais super fatiguée et je suis arrivée en état de grande vulnérabilité. Mais j’ai été très franche. J’ai dit que je voulais avoir le rôle et que ça me rendait vraiment bizarre. J’étais encore plus nerveuse à cause du fait de vouloir à tout prix ce rôle.»
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Quand la production l’a finalement rejointe pour lui annoncer la bonne nouvelle qu’elle allait jouer le personnage de Rose Ouimet, la sœur de Germaine Lauzon, c’était un rêve qui devenait réalité pour la comédienne. «J’ai braillé en l’apprenant. Je voulais tellement jouer du Michel Tremblay! J’ai lu tous ses romans quand j’étais jeune, j’ai une aquarelle de lui chez nous. Je suis vraiment fan. C’était quelque chose pour moi, j’ai touché du bout des doigts à quelque chose, c'est un grand accomplissement.»
Au départ, Anne-Élisabeth a passé les auditions pour trois rôles différents, mais c'est vraiment celui de Rose Ouimet qui lui tenait à cœur. «Je trouve que c'est le personnage le plus riche, parce que c'est la plus drôle et la plus triste en même temps. C'est elle qui a le drame le plus fort, à part Germaine, même si elles ont toutes des drames personnels extrêmements forts. Elle porte une douleur particulière, assez intense à jouer, et en même temps, elle a des répliques vraiment très drôles.» Comique, extravertie, et n'ayant pas la langue dans sa poche, Rose Ouimet doit aussi composer avec un mari à la libido débridée et très active. Elle raconte notamment, dans la chanson Maudit cul de la comédie musicale, qu'elle doit faire son devoir conjugal, matin et soir, depuis le jour de son mariage.
DES THÈMES ACTUELS
Si le texte original de la pièce de Michel Tremblay est encore adapté et arrive à séduire de nouveaux publics, c’est d’abord parce que les thèmes qu’il aborde sont toujours actuels. «C’est quand même triste d’un certain côté, puisque c’est au plus fort la poche. La solidarité est une illusion, tout le monde se retourne contre celle qui a flashé ses richesses. Ça rend très amer quand on y pense. Mais ça reste, selon moi, une pièce qui parle plus du passé que du présent. J’ai l’impression que la réalité des femmes a changé, de nos jours, par rapport à cette époque.»
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En même temps, il y a des choses qui ne changent pas, comme la réalité de l’avortement, par exemple. «Le personnage de la fille de Germaine veut se faire avorter, un peu dans le dos de sa mère. J’ai parfois l’impression que, dans notre société, on n’est pas loin de reculer sur certains problèmes. Il faut être vigilant.»
UNE SORORITÉ ENTIÈRE
Le tournage du film Nos belles-sœurs, sous la houlette de René Richard Cyr, semble avoir été un moment de pur bonheur pour les comédiens, et notamment pour Anne-Élisabeth. «Je pense que René Richard a vraiment un don pour réunir des personnes qui vont bien s'entendre. D'abord, je dois dire que c'est rare de participer à un projet avec autant de personnes, à huis clos, tous les jours, et où il n’y a aucune anicroche. Je connaissais pas mal de comédiennes sur le film, comme Pierrette Robitaille, Debbie Lynch-White, Geneviève Schmidt et Guylaine Tremblay... Mais il y en a d’autres que j’ai découvertes durant le tournage, comme Ariane Moffatt et Valérie Blais. Elles sont vraiment devenues deux amies; je trouve ça drôle de se faire de nouveaux amis à 40 ans. Mais ce sont des filles avec qui je me suis tellement bien entendue! Personne ne jugeait personne. On se trouvait toutes bonnes. C’était franchement un tournage de rêve.»
Les comédiennes ont toutefois dû donner de leur personne sur le tournage de ce film musical, qui contient son lot de chorégraphies, imaginées par Team White, les gagnants de la première saison de Révolution. «C’était vraiment drôle de voir toute cette bande de femmes essayer d’apprendre les pas, qui étaient quand même compliqués. C’était aussi super d’enregistrer les chansons en studio avec Daniel Bélanger. J’ai vraiment vécu quelque chose d’incroyable. Chanter n’est pas mon métier à la base, je ne suis pas appelée à chanter et danser très souvent dans ma vie, mais c’était vraiment le fun. En plus, on était toutes au même point là-dessus, même si certaines étaient meilleures que d’autres. C’était rigolo.»
Après avoir vu le film en avant-première, Anne-Élisabeth Bossé se dit très fière du résultat. «Cette pièce est un chef-d’œuvre. Je pense que les gens vont réaliser à quel point elle était avant-gardiste. C’est parfaitement écrit, parfaitement calibré. Tous les personnages sont bien développés, ils sont à la fois tragiques et complètement comiques. Il y a tellement d'émotions qui se côtoient dans le même texte!
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RETOUR À LA COUR
Au début du mois de mai, la comédienne a commencé les tournages de la nouvelle saison d’Indéfendable. «J’ai commencé presque en même temps le tournage de Menteuse, une suite du film Menteur, avec Louis-José Houde, mais on va aller complètement ailleurs. C’est mon personnage qui va mentir cette fois-ci.» Elle va s’octroyer quelques petites vacances d’ici à la fin de juillet. «Je vais me promener avec des amis, je vais aller faire un petit tour aux États-Unis. Ça va être le fun.»
Ensuite, ce sera un retour sur le plateau de la quotidienne. «On sait que mon personnage a quitté le cabinet avec grand fracas pour devenir procureure de la couronne, parce qu’elle n’a plus foi en la capacité de réhabilitation des criminels. Bien entendu, ça ne fait pas l’affaire de ses anciens collègues. Pour son premier procès, elle va se retrouver face à Léo Macdonald. On va voir l’envers de la médaille de la défense dans la prochaine saison, on va découvrir davantage l’angle des procureurs.»
Le film Nos belles-sœurs, de René Richard Cyr, est sur tous les écrans depuis le 11 juillet.