Alouettes : reconquérir un partisan à la fois
Philippe Asselin
Le moins que l’on puisse dire, c'est que le président des Alouettes, Mario Cecchini, ne chôme pas.
Embauché quelques semaines après l’arrivée d’un nouveau propriétaire en 2020, il a comme mission principale de rehausser la cote de popularité de son club auprès des Montréalais et des Québécois. Après les années de gloire des Moineaux dans la première décennie du siècle, les amateurs ont délaissé le club après plusieurs mauvaises campagnes consécutives. La mission reconquête suit toujours son cours et les initiatives semblent porter leurs fruits.
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«Tous nos indicateurs sont en progression, que ce soit au niveau de la vente de billets de saison ou de billets individuels. [...] Les cotes d’écoute à la télé et les parts de marché à la radio sont également en hausse», a révélé Cecchini lors d’un généreux entretien.
Le gros défi du président et de son équipe est toutefois aux guichets, puisque les amateurs sont encore loin de remplir le Stade Percival-Molson à sa pleine capacité, qui est de 23 420 spectateurs. Pendant les trois premiers matchs à domicile de la présente campagne, les Alouettes ont attiré 16 416 personnes en moyenne par partie.
«C’est sûr que nous aimerions aller plus vite concernant notre progression à ce chapitre», n’a pas caché Cecchini, soulignant que les partisans sont davantage au rendez-vous que dans les deux saisons précédentes.
Résultats importants
Pour attirer plus de spectateurs au Stade Percival-Molson, le président est dépendant des résultats de son équipe sur le terrain. Ce n’est pas un secret que les amateurs de sports de la grande région de Montréal sont d’abord et avant tout attirés par les clubs gagnants.
«J’étais sur un panel avec Geoff Molson [président et chef de la direction du Canadien de Montréal] et Gabriel Gervais [président et chef de la direction du CF Montréal] il y a quelques mois, a raconté Cecchini. C’est Geoff qui a été le premier à dire que le meilleur marketing est la victoire.»
«Imaginez si cela a un impact sur le Canadien, comme c’est encore plus vrai pour le CF ou nous...»
«Nous avons une fiche de 3-6 au moment où nous nous parlons, mais nous sommes pleins d’optimisme.»
Un propriétaire pressé
Cecchini doit aussi composer avec un propriétaire qui a déclaré à de nombreuses reprises - sur son compte Twitter - qu’il voulait voir le stade plein à craquer quand son équipe y joue.
Gary Stern multiplie les frasques sur le réseau social depuis le début de la saison. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’il interpelle directement son président pour lui demander d'agir à propos d'une situation X qu’un partisan évoque.
Comment Cecchini vit avec la possibilité d’être sollicité de la sorte à toute heure de la journée et même de la nuit?
«Je ne vois pas vraiment ça comme de la pression supplémentaire, a-t-il répondu. Les gens qui me connaissent le savent, je n’ai besoin d’aucune pression extérieure pour aller au maximum.»
S’il avoue ne pas trop raffoler de Twitter, Cecchini se fait tout de même un devoir de répondre aux amateurs qui lui posent des questions sur sa page Facebook. Il s’assure aussi d’être à l’écoute lorsqu’il croise un partisan à un entraînement ou lors des 5 à 7 organisés avec les détenteurs de billets de saison.
«J’aime que nous ayons une proximité avec nos partisans. Dès que j’en ai l’occasion, je leur demande ce qu’ils pensent que nous devrions améliorer. Ils en ont, des choses à me dire, et nous les écoutons.»
Comme quoi la mission de reconquête de Cecchini peut parfois se faire un partisan à la fois.