Alouettes : place au football!
Marc-Antoine Malo
Maintenant que les négociations pour la nouvelle convention collective semblent bel et bien derrière, les Alouettes de Montréal sont mûrs pour un peu de football. L’entraîneur-chef Khari Jones se prépare d’ailleurs à lancer ses hommes en matchs préparatoires pour la première fois depuis 2019.
«C’est mon premier match préparatoire en tant qu’entraîneur-chef, ce qui est bizarre après trois ans, a-t-il avoué au bout du fil, vendredi. J’ai hâte de ressentir le jeu et observer tous nos nouveaux joueurs. Nous avons beaucoup de gars qui compétitionnent fort et certains joueront potentiellement pour nous.»
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Les Moineaux se mesureront aux Tiger-Cats, à Hamilton, samedi. C’est d’ailleurs l’équipe ontarienne qui avait mis fin à leur saison 2021, au premier tour des éliminatoires.
«C’est toujours agréable de batailler avec Hamilton. Ils ont été à la Coupe Grey lors des deux dernières années. Je sais que c’est la présaison, mais nous voulons jouer dur et montrer de quel bois on se chauffe», a laissé savoir Jones, qui fera jouer tous ses hommes en uniforme.
Certains, comme le quart-arrière Vernon Adams fils, seront laissés de côté face aux «Ti-Cats». Ils verront plutôt de l’action contre le Rouge et Noir d’Ottawa, vendredi prochain.
«Nous essaierons d’étaler ça sur les deux matchs pour voir tout le monde. Nous voudrons donner plus de minutes à certains, les avoir sur le terrain plus longtemps. Et à la deuxième partie, nous aurons d’autres gars», a confirmé le pilote américain.
Un soulagement
Jeudi soir, l’Association des joueurs de la Ligue canadienne de football a ratifié l’entente de convention collective proposée par le circuit Ambrosie. Après que le camp d’entraînement eut été momentanément mis sur pause, c’est avec beaucoup d’appréhension que certains ont accueilli cette nouvelle.
«J’avais la foi. Je sentais que nous étions proches. J’espérais qu’il y ait résolution et je suis heureux qu’ils l’aient fait. Je n’avais pas vraiment de plan B, je n’y pensais pas», a avoué Jones.
«Déjà, on n’avait pas eu de matchs préparatoires en 2020 pour se préparer comme il le faut et avoir un bon camp d’entraînement. C’est sûr que c’est un soulagement. Je crois que ça avait lieu d’être parce qu’on avait un besoin de négociations, et je pense que les deux clans sont heureux maintenant», a quant à lui réagi le joueur de ligne défensive Vincent Desjardins.
En raison de la pluie, les Alouettes se sont entraînés à l’intérieur au Complexe sportif Alphonse-Desjardins de Trois-Rivières. Les joueurs se déplaceront bientôt vers Hamilton, avec la ferme intention de prouver leur valeur.
«Ils étaient plus silencieux aujourd’hui [vendredi], ce sont les nerfs qui embarquent, a expliqué l’entraîneur. Ils sont prêts. Tu les regardes dans les yeux et tu vois qu’ils sont prêts à jouer au football.»
Vincent Desjardins emballé par le défi
Après deux saisons loin de la maison chez les Stampeders de Calgary, Vincent Desjardins amorcera un nouveau chapitre de sa carrière avec les Alouettes de Montréal, au plus grand plaisir de ses proches.
Le joueur de ligne défensive de 27 ans a accepté un contrat d’une saison en février. Il portera l’uniforme des Moineaux pour la première fois en situation de match, samedi à Hamilton, contre les Tiger-Cats.
«J’ai grandi en regardant les Alouettes, et de revêtir leur gilet, c’est un honneur pour moi. J’ai eu hâte pendant toute la saison morte de pouvoir le porter et de jouer un match devant mes partisans et mes parents, qui vont regarder à la télévision», a confié Desjardins au téléphone, vendredi.
«Je pense que mes parents et mes amis étaient encore plus excités que moi, a-t-il ajouté. Quand j’étais à Calgary, ils ne pouvaient pas regarder les matchs au complet.»
Dans un rôle de soutien, le natif de Québec a disputé 20 parties avec les Stampeders en 2019 et 2021. Il entend forcer la main de l’entraîneur Khari Jones et obtenir beaucoup de temps de jeu cette saison.
«Je suis un joueur travaillant, je vais me présenter à chaque partie. Mes objectifs, c’est de percer la formation des joueurs habillés et de jouer tous les matchs. Je veux être une ressource. Je veux qu’on puisse compter sur moi», a affirmé Desjardins, qui devrait jouer un rôle sur les unités spéciales, entre autres.
Pour le Québec
Le produit québécois et l’appartenance à la Belle Province sont les mots d’ordre de la dernière saison morte chez les Alouettes. Plus que jamais, ils sont déterminés à devenir l’équipe du Québec et c’est un message qu’approuve grandement Vincent Desjardins.
«On ressent beaucoup l’engouement des partisans, ici à Trois-Rivières. Les gens sont présents. Ils sont fiers de leur équipe et on peut dire que c’est l’équipe des Québécois. Les autres clubs, comme Toronto, ils représentent une ville. Nous, c’est vraiment la province», a-t-il indiqué.
Sur le terrain, le produit local sera aussi mis en valeur. Desjardins est un ancien du Rouge et Or de l’Université Laval, avec qui il a remporté deux fois la Coupe Vanier. Il est heureux de voir que plusieurs de ses anciens coéquipiers et adversaires dans les rangs universitaires sont à nouveau réunis chez les professionnels.
«Ça fait vraiment une belle ambiance. C’est bon pour l’esprit d’équipe», a-t-il résumé.