[SONDAGE] Tannés des nombreuses pannes, les Québécois veulent qu'Hydro-Québec enfouisse les fils
Les Québécois veulent enfouir les fils électriques
![Photo portrait de David Descôteaux](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FDavid_Descoteaux55d359b9-539e-43ba-8c2b-58eb1d569c79_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
David Descôteaux
Alors que la météo se déchaîne, les Québécois s'attendent à des pannes plus fréquentes et plus longues et souhaitent qu’Hydro-Québec dépense des milliards pour enfouir les fils électriques, afin de réduire les risques.
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C’est ce qui ressort d’un sondage Léger qui prend le pouls des Québécois sur la récente panne d’électricité. Plus de 1000 personnes ont donné leur opinion sur la panne due au verglas, mais aussi sur l’avenir de la société d’État.
Entre autres résultats, 70% des gens sondés ne sont pas prêts à payer 5% de plus sur leur facture d’électricité, même si cet argent pouvait servir à investir dans le réseau et à diminuer le nombre de pannes. Et pourtant, ils sont 61% à avoir l’impression que les pannes d’électricité sont plus fréquentes ces dernières années, et 55% à trouver que le temps pour rétablir les pannes est plus long qu’auparavant.
«Les Québécois sont conscients que les pannes risquent d'être de plus en plus nombreuses, mais ils sont à la limite financière. Avec la hausse des taux d'intérêt, de l'inflation et des coûts d'électricité, ils ne sont pas prêts à en rajouter. C'est un message au gouvernement et à Hydro: les Québécois en veulent plus pour leur argent et souhaitent qu’on gère cet argent de façon plus efficace», explique Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing.
- Écoutez la chronique économique avec Yves Daoust, directeur de la section Argent du journal de Montréal et du Journal de Québec au micro de Richard Martineau via QUB radio :
Enfouir les fils
Cependant, la majorité des Québécois (61%) sont d’accord pour qu’Hydro-Québec investisse des dizaines de milliards pour enfouir les fils électriques afin de diminuer les risques de pannes électriques.
Rappelons qu’en entrevue à TVA le 6 avril, le ministre Pierre Fitzgibbon avait dit ceci: «Allons-nous mettre 100 milliards pour l’enfouissement global au Québec? La réponse est non. Ce ne serait pas raisonnable parce qu’Hydro-Québec a déjà 90 milliards sur son bilan d’actifs. Il faudrait doubler le nombre d’actifs.»
Pour ce qui est de la fréquence et la durée des pannes, la perception des Québécois rejoint maintenant la réalité, note le sondeur. Selon les propres rapports d'Hydro-Québec et de la vérificatrice générale, les pannes sont effectivement plus nombreuses et le courant, plus long à rétablir. En 2022, la durée des pannes par client a augmenté de 82%, pour atteindre 230 minutes d’interruption, selon le bilan 2022 déposé récemment par Hydro-Québec à la Régie de l’énergie.
Des exportations qui divisent
Le sondage montre que les Québécois sont divisés sur la question des exportations d’électricité aux États-Unis. En effet, 53% trouvent que c’est une bonne idée qu’Hydro-Québec exporte une partie de notre électricité aux États-Unis, alors que 47% sont contre.
«Normalement, les Québécois sont favorables à cette idée. Mais dans un moment critique comme aujourd'hui, où on entend à répétition que nous allons peut-être manquer d’électricité, c'est déjà surprenant de voir qu’une faible majorité trouve toujours que c'est une bonne idée d'exporter l'électricité», dit M. Léger.
Le Journal rapportait hier qu’en raison de la pénurie d’électricité qui se dessine dans la province, Québec ferme désormais la porte à tout nouveau contrat d’exportation.
Un PDG indépendant, SVP
Près de deux tiers des Québécois (63%) sont unanimes: le prochain PDG d’Hydro-Québec, qui succédera à Sophie Brochu et que Québec devrait nommer d’ici quelques semaines, devrait n’avoir aucun lien personnel ou d’affaires avec le ministre de l’Énergie Pierre Fitzgibbon.
«Les gens veulent que ce soit un vrai PDG qui prenne la barre, pas juste un ami de l’autre. Hydro-Québec et le gouvernement ont une responsabilité à cet égard. L'image d'Hydro-Québec va s’améliorer par la compétence de son dirigeant. Si on va chercher quelqu'un où le critère de compétence est juste un parmi d'autres, là l'image globale d'Hydro-Québec pourrait être perturbée.»