Des allées de cocktails explosifs en face du parlement du Canada
Clara Loiseau | Journal de Montréal
Les campements improvisés par les manifestants au cœur d’Ottawa posent des risques pour la sécurité qui pourraient causer des accidents graves, s’inquiètent des experts.
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« Il y a des risques, c’est certain. On le voit que [les bombonnes de gaz, bidons d’essence et de diesel] ne sont pas entreposés adéquatement. Il y a des règles justement pour éviter que ça dégénère en déflagration et elles ne sont pas respectées », a constaté le directeur général de l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec, Sylvain Mireault.
Depuis plus d’une semaine maintenant, les opposants aux mesures sanitaires se sont installés devant le parlement, principalement dans la rue Wellington et les rues environnantes.
Près de l’hôtel de ville, une cabane de bois a même été bâtie par les manifestants, qui y distribuaient de la soupe vendredi.
Ils ont aussi pris soin d’apporter des cordes de bois dans un parc ainsi que des barils vides pour allumer des feux.
Les protestataires ont également érigé des étagères pour accueillir diverses denrées ainsi que du matériel.
Dans le parc de la Confédération, les structures pour cinq tipis ont été déposées au sol, prêtes à être dressées.
Au fil des jours, ce sont en fait de véritables campements qui se sont construits et qui continuent d’être érigés autour des dizaines de poids lourds. Au milieu des allées interminables de camions, on retrouve des feux à ciels ouverts, des barbecues qui côtoient des bombonnes de gaz, bidons d’essences ou de diesel.
Effet domino
Pour Sylvain Mireault, l’accumulation de produits inflammables pourrait créer un cocktail explosif si un feu se déclenchait.
« Des bombonnes de 20 livres, c’est correct quand on n’en a qu’une, mais quand on en a 40 l’une à côté de l’autre, c’est loin d’être la même chose », ajoute-t-il.
Selon lui, cette concentration de matières dangereuses pourrait provoquer un effet domino.
Pas si pire
De son côté, Sylvain Gariépy, ex-pompier de Laval, estime que les risques d’accidents graves demeurent quand même minimes, principalement parce que les pompiers d’Ottawa doivent avoir à l’œil toutes les constructions des manifestants.
« C’est sûr que ça ne rencontre pas les règles de l’art de la sécurité incendie, mais des camions et des voitures, ça n’explose pas comme dans les films, alors je ne crois pas qu’il pourrait y avoir des explosions », assure l’expert en incendie.
Association chefs des pompiers
Outre les incendies, ce sont surtout les risques d’intoxication au monoxyde de carbone qui inquiètent Sylvain Mireault.
« Quand des gens font des abris de fortune, il peut y avoir des chauffages d’appoint et les gens oublient certaines précautions et règles de base qui mènent à des intoxications au monoxyde de carbone », explique-t-il.