Alex Anthopoulos ému par la vague d'amour
Benoît Rioux
Même s’il n’éprouve aucun symptôme relié à la COVID-19, le Québécois Alex Anthopoulos, directeur général des Braves d’Atlanta, a paru un peu ébranlé, jeudi, en vidéoconférence.
Ébranlé par tous les messages de félicitations qu’il reçoit depuis que son équipe a enlevé les honneurs de la Série mondiale contre les Astros de Houston, mardi soir.
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«Je reçois ces appuis de Montréal et d’ailleurs au Canada et j’en suis ému, a confié celui qui est devenu le premier directeur général canadien à remporter la Série mondiale du baseball majeur. Je suis soufflé par tout ça, honnêtement.»
«C’est tellement incroyable tous les témoignages que j’ai reçus, a ajouté l’homme de baseball de 44 ans, originaire de Ville Mont-Royal. Je ne peux pas nommer une personne en particulier, mais j’ai pu parler avec la famille, les amis. Les gens sont fiers et sont contents.»
Cette conquête tant espérée par Anthopoulos n’a peut-être pas été vécue comme il l’avait imaginée. Rappelons que le DG a été déclaré positif à la COVID-19 samedi dernier. Ainsi, il n’a pu célébrer sur le terrain à Houston, avec les autres membres des Braves. Anthopoulos était plutôt resté à la maison, dans l’État de la Géorgie, et il a regardé le match en famille, avec sa femme Cristina et ses enfants Julia, 11 ans, et John, 9 ans.
«J’ai reçu un courriel d’un homme qui travaillait avec mon père John, a par ailleurs noté Anthopoulos, lui dont le paternel est malheureusement décédé d’une crise cardiaque, en 1998, lorsque le directeur général des Braves n’avait que 20 ans. Je l’ai montré à mes frères [George et Bill]. Je ne sais pas ce qu’il penserait de tout ça, aujourd’hui.»
«Je pense à lui tout le temps, mais peut-être encore plus ces jours-ci, a ajouté Anthopoulos, à propos de son père, avec qui il a lui-même travaillé un peu au sein de l’entreprise familiale dans le domaine du chauffage et de la ventilation. Je parle de lui à mes enfants.»
Le directeur général en discute notamment à son fils John, qui porte d’ailleurs le même prénom, selon la tradition grecque.
Un inspirant discours
Interrogé à savoir s’il avait un conseil à donner à tout jeune qui rêverait de suivre ses traces, Anthopoulos a enchaîné avec un touchant discours, pas nécessairement relié au baseball.
«Fais quelque chose que tu aimes, sois humble et sois un bon coéquipier, a-t-il formulé, rappelant que c’est son parcours de passionné qui l’a mené d’un emploi de soutien chez les Expos de Montréal jusqu’à une conquête de la Série mondiale à titre de directeur général. Si tu aimes ce que tu fais, tu vas être bon, et si tu es un bon coéquipier, il y aura des gens qui vont être là pour t’aider sur ta route.»
En retraçant son début de carrière à Montréal, où il a d’abord répondu au courrier des partisans et servi de commissionnaire sur la galerie de presse, Anthopoulos en a profité pour nommer Claude Delorme, qui l’a aidé à obtenir son premier emploi dans le milieu. Il a ensuite soulevé le nom de son mentor Dana Brown, qu’il a d’abord connu chez les Expos avant de lui retourner le balancier en l’attirant avec lui à Toronto, puis plus récemment, à Atlanta, à titre de vice-président du recrutement.
Présent à la parade
Vendredi, au moment de la traditionnelle parade dans les rues d’Atlanta, Anthopoulos sera isolé avec sa famille dans une voiture, en raison de la COVID-19. Mais c’est probablement une partie de sa vie qu’il verra défiler en même temps que les joueurs et entraîneurs des Braves.
«Au moins, je vais en faire partie, c’est important pour moi», a-t-il dit, concernant la parade.
Plus tard, pendant la période des Fêtes, Anthopoulos compte bien venir faire un tour à Montréal célébrer avec ses frères George et Bill. Avec un trophée de champions sous le sapin, ils auront sans doute une raison supplémentaire de fêter Noël.