Crainte d’attentats en France: le Louvre et Versailles évacués après des alertes
Agence France-Presse
Au lendemain d’une attaque islamiste à Arras, la France vit dans la crainte d’attentats: deux des monuments les plus connus au monde, le musée du Louvre et le château de Versailles, ont été évacués et fermés après de fausses alertes, samedi.
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«Il n’y avait pas de menace réelle, il ne s’agissait pas ni de pose de bombe ni de passage à l’acte», a souligné le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en fin de journée, alors que la France est en alerte «urgence attentat» après l’attaque de vendredi.
Dans les deux cas, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des visiteurs sortant des salles au son de sirènes d’alarme, dans une ambiance visiblement fébrile.
Après le musée du Louvre ce matin, évacuation en cours au Château de #Versailles. La raison reste pour l'heure Inconnue. Tout se passe dans le calme. pic.twitter.com/TLz3DMn8zQ
— Charles Ducrocq (@DucrocqCharles) October 14, 2023
C’est d’abord le Louvre, le plus grand musée du monde, situé au cœur de Paris, qui a annoncé, vers midi, qu’il devait exceptionnellement fermer «pour raisons de sécurité». En fin de journée, il a indiqué qu’il rouvrirait «selon les horaires habituels» dimanche.
«Le Louvre a reçu un message écrit faisant état d’un risque pour le musée et pour ses visiteurs», a précisé une porte-parole à l’AFP.
«Nous avons choisi, dans le contexte national actuel de passage en alerte "urgence attentat", de l’évacuer et de le fermer pour la journée [de samedi], le temps de procéder aux vérifications indispensables», a ajouté la porte-parole du musée, qui abrite le tableau le plus célèbre du monde, La Joconde, de Léonard de Vinci.
Un périmètre de sécurité a été installé par les forces de l’ordre tout autour de l’établissement. Le centre commercial adjacent, le Carrousel du Louvre, a également été fermé, ce qui a entraîné l’annulation en soirée d’une pièce de théâtre qui devait être jouée dans l’une des salles de la Comédie-Française, toute proche, a annoncé cette dernière.
Le Louvre n’a pas été en mesure de préciser combien de personnes avaient été évacuées du musée. En 2022, il a accueilli 7,8 millions de visiteurs.
Lever les doutes
Quelques heures plus tard, dans l’après-midi, c’est le château de Versailles, à quelques kilomètres de la capitale, qui a à son tour été évacué après une alerte à la bombe, a appris l’AFP de source policière.
Cette alerte à la bombe est passée par un message anonyme sur le site moncommissariat.fr, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Cette même source a indiqué que le monument ne rouvrirait pas samedi.
Selon l’une des sources policières, l’évacuation avait pour but de procéder à des vérifications pour lever les doutes.
Contacté par l’AFP, le service de presse du château a confirmé l’évacuation, sans toutefois en préciser le motif.
Cette intervention «concerne l’ensemble du château et du domaine», a ajouté cette source. À cette époque de fin de haute saison touristique, «environ 15 000 visiteurs, essentiellement français», fréquentent l’ensemble du vaste site où se trouve le château du roi Louis XIV, selon le service de presse.
Vendredi soir, la France est passée en alerte «urgence attentat», le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate, après l’assassinat d’un enseignant, Dominique Bernard, poignardé à mort par un ancien élève radicalisé devant un collège-lycée d’Arras.
Cet acte relève du «terrorisme islamiste», selon le président de la République, Emmanuel Macron.
Samedi, l’Élysée a annoncé le déploiement de 7000 soldats sur le territoire. Ces soldats «seront déployés d’ici à lundi soir et jusqu’à nouvel ordre», a précisé l’Élysée dans un contexte marqué par les craintes d’importation en France du conflit entre le Hamas et Israël.
Toujours à Paris, l’un des halls de la gare de Lyon, d’où partent notamment les grandes lignes ferroviaires à destination du sud-est de la France, a été évacué en raison d’un bagage abandonné.
Après le passage des démineurs, «la zone a été sécurisée» sans incident, a indiqué une porte-parole de la SNCF en soulignant qu’il s’agissait d’une «procédure habituelle».