Air Canada va se soumettre à la Loi 96
Agence QMI
Quelques jours après le Canadien National, c’est au tour d’Air Canada de se soumettre à la Loi 96 sur la protection du français.
L’entreprise a annoncé «son inscription volontaire auprès de l'Office québécois de la langue française en vertu de la Charte de la langue française, à la suite de plusieurs mois de discussions avec l'Office», dans un bref communiqué émis lundi.
Le transporteur aérien emboîte ainsi le pas à la compagnie des chemins de fers nationaux, qui a pris la même décision jeudi dernier.
Les deux entreprises se trouvaient dans une situation particulière, étant assujetties à la Loi sur les langues officielles du Canada, en vertu de sa loi constitutive.
Or, la loi 96 adoptée par Québec pour renforcer la loi 101 sur le français oblige désormais les entreprises de charte fédérale à adopter des mesures de francisation.
En novembre dernier Air Canada avait déclaré être déjà contrainte par la législation fédérale «d’assurer au quotidien l’application de ses obligations linguistiques». Le transporteur canadien disait également vouloir «un régime uniforme et cohérent» pour que ses obligations linguistiques soient partagées avec l’ensemble des lignes aériennes.
Air Canada avait théoriquement jusqu’au 1er décembre dernier pour obtempérer et s’était fait rappeler à l’ordre, tout comme le CN.
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Ainsi, les discussions des derniers mois ont porté fruit, et l’entreprise se dit maintenant «fière de son engagement à l’égard de la langue française au Québec et à l’échelle de son réseau mondial.»
«Le geste supplémentaire que pose aujourd’hui la Société reflète sa volonté de contribuer à la protection, à la promotion et au rayonnement de la langue française», est-il indiqué dans le communiqué.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a salué la décision de la compagnie de s’inscrire à la démarche de francisation.
«En cette journée internationale de la Francophonie, je me réjouis de voir Air Canada s’inscrire au processus de francisation de l’OQLF. Je salue ce geste posé par une importante entreprise ayant son siège social à Montréal. Tous ensemble pour le français!» a-t-il écrit.
Au cours des dernières années, la compagnie aérienne s’était retrouvée engluée dans diverses polémiques linguistiques dont la plus marquante fut, sans conteste, l’unilinguisme assumé de son président et chef de la direction, Michael Rousseau.
Ce dernier avait suscité un tollé au Québec en 2021 en affirmant qu’il vivait seulement en anglais depuis qu’il s’était installé à Montréal une quinzaine d’années auparavant. Il avait ensuite dû présenter ses excuses et s’était engagé à apprendre le français.