«Aidez-nous, nous voulons vivre!», implorent les civils coincés à Azovstal
TVA Nouvelles avec AFP
Des images filmées à l’intérieur de l’immense complexe métallurgique Azovstal où seraient retranchés près de 1000 civils ont été diffusées par le bataillon Azov, dimanche.
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«Au nom de tous les habitants de Marioupol, je lance un appel au monde. Aidez-nous s'il vous plaît! Nous voulons vivre ! Nous voulons vivre dans notre ville, dans notre pays. Nous voulons vivre normalement, sereinement. Nous en avons assez de ces bombardements, de ces frappes aériennes incessantes sur nos terres. Combien de temps cela va-t-il durer? Aidez-nous! Arrêtez l'agression de la Fédération de Russie contre mon pays ! Mon pays est tout simplement en train de mourir, ma ville est complètement détruite, il n'y a pas un seul endroit vivant. Tout a été complètement bombardé. Les enfants qui sont ici, ils pleurent tout le temps, ils veulent jouer, ils veulent vivre» lance dans un cri du cœur une civile coincée dans les souterrains d’Azovstal près de Marioupol.
Les images montrent les installations souterraines, des lits improvisés au sol, des cordes à linge installées pour faire sécher les vêtements.
Privés de produits d’hygiène, on montre un enfant qui dort en portant un sac de plastique à la place d’une couche.
«Nous n'avons même aucun moyen de sortir d'ici. Nous ne sortons même pas, nos enfants n'ont pas vu la lumière du soleil depuis un mois et demi!», ajoute une autre dame.
«Nous ne sommes pas allés dehors depuis deux mois, ni les enfants, personne ne va dehors. Il nous reste de l’eau et de la nourriture pour une semaine environ», fait savoir une autre civile coincée sous terre.
«Si ce n’était pas de l’armée ukrainienne, je ne sais pas si nous aurions quelque chose à boire ou à manger.»
Des soldats sont vus en train de remettre des objets aux civils dans le bunker et la vidéo montre des personnes portant des manteaux Azovstal, ce qui correspond aux images d'archives de l'entreprise.
On peut voir un soldat portant un écusson d'épaule du bataillon Azov.
Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante où et quand la vidéo a été tournée.
Le bataillon Azov a été créé en 2014 en tant que groupe composé de volontaires nationalistes pro-ukrainiens qui ont combattu les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.
Kiev a ensuite incorporé les combattants d'Azov en tant que régiment dans sa garde nationale. La Russie accuse le groupe d'être une organisation néonazie, une allégation que l'Ukraine rejette.
Moscou a annoncé son intention de cesser les hostilités lundi afin qu'il puisse être procédé à l'évacuation des civils demeurant avec des combattants ukrainiens dans le complexe métallurgique assiégé d'Azovstal à Marioupol, le dernier réduit contrôlé par les forces de Kiev.
Les militaires russes et leurs supplétifs ukrainiens prorusses se sont engagées à «cesser unilatéralement les hostilités à 14 heures, heure de Moscou (11H00 GMT), retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ» des civils «dans la direction de leur choix», a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué, précisant que les catégories de personnes autorisées à sortir sont les femmes, les enfants et le personnel de l'usine.
Mais Kiev a démenti qu'un accord ait été conclu à cette fin. «Je déclare officiellement et publiquement que, malheureusement, il n'y a aucun accord concernant un couloir humanitaire depuis Azovstal aujourd'hui», a écrit sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Selon l'état-major ukrainien, près de 1 000 civils sont retranchés à Azovstal. Au total, au moins 100 000 civils seraient encore pris à Marioupol.