Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Aide de Québec pour répondre aux tarifs de Trump: les entreprises américaines qui emploient des Québécois vont aussi toucher chacune 50 M$

Le premier ministre François Legault, qui a visité l’usine du Groupe ADF à Terrebonne, lundi, a lancé un programme d’aide aux entreprises qui offrira 50M$ en prêt aux entreprises américaines installées au Québec.
Le premier ministre François Legault, qui a visité l’usine du Groupe ADF à Terrebonne, lundi, a lancé un programme d’aide aux entreprises qui offrira 50M$ en prêt aux entreprises américaines installées au Québec. Capture d'écran TVA Nouvelles
Partager
Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

11 mars
Partager

Le programme d’aide de 50M$ par entreprise du gouvernement Legault va aussi profiter aux entreprises américaines installées ici.

• À lire aussi: Québec sort le chéquier et punit ses fournisseurs américains

«C’est le bout du bout si ça sert à renforcer la position des grandes entreprises américaines», met en garde le v.-p. Québec de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, François Vincent.

Au ministère de l’Économie, on s’active à lancer FRONTIERE, le programme d’aide adopté mardi dernier lors d’un Conseil des ministres spécial.

Un prêt de jusqu’à 50M$ sera offert à chacune des entreprises installées au Québec dont le chiffre d’affaires est d’au moins 3M$ et dont les exportations sont assujetties aux tarifs douaniers américains.

Québec va aussi pénaliser les entreprises américaines qui tentent de remporter ses appels d’offres. Seules 4% des entreprises qui les gagnent sont étrangères, toutefois, puisque la majorité a des antennes au Canada.

Pratt & Whitney à Longueuil ou Alstom à La Pocatière sont ainsi québécoises, selon le Conseil du trésor. Ce sera la même chose à l’Économie avec le programme FRONTIERE, a confirmé le ministère au Journal lundi.

En avril, lors du prochain mélodrame de tarifs, le fabricant de moteurs d’avion américain ou le constructeur de trains français seront admissibles, comme IBM et d’autres, à un prêt de 50M$ de Québec.

Publicité

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Lecture refusée
Ce contenu n’est actuellement pas disponible dans votre pays.

Des entreprises d’ici... et de là

On savait déjà, dit la FCEI, que le programme allait aider les grandes entreprises avant les petites. Ce qu’il faut, martèle le lobby, c’est de baisser les impôts des PME.

Très bien, répond l’association qui parle au nom des usines du Québec, mais il ne faut pas oublier que des milliers d’emplois dépendent des entreprises étrangères, américaines ou non.

«C’est des jobs dans nos régions, mais c’est aussi de la recherche et développement, des investissements et de l’innovation», illustre Julie White, de Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ).

FRONTIERE doit évidemment aider les entreprises à propriété québécoise, dit-elle, mais le tissu manufacturier du Québec ne se résume pas qu’à elles.

Quand on construit un hôpital, un TGV ou une centrale hydroélectrique, on doit favoriser les produits d’ici, répète MEQ, ce qui veut dire ceux des entreprises de propriété étrangère installées au Québec.

C’est le temps

C’est aussi le mantra du ministère de l’Économie, qui répète que «Québec a mis en place des mesures pour protéger son économie et les travailleurs québécois».

Publicité

Au cabinet de la ministre Christine Fréchette, on ajoute que le programme est «flexible». «Nous devons faire mal à M. Trump, on va le faire intelligemment pour éviter les dommages collatéraux», a indiqué le cabinet. 

Cette guerre des tarifs est l’occasion de favoriser pour vrai les produits fabriqués au Québec et au Canada, insiste Julie White.

«On n’a pas appris avec la pandémie, c’est le temps de donner un grand coup», dit-elle.

MEQ demande d’ailleurs à Québec et à Hydro de réintroduire des exigences de contenu canadien et québécois dans leurs appels d’offres dans le cadre du projet de loi 69.

Pas pareil à la Caisse

Les mesures de soutien mises en place par la Caisse de dépôt ne visent que les entreprises québécoises et ne sont pas destinées aux entreprises de propriété étrangère présentes au Québec. Ce sera la même chose pour un programme bientôt offert en collaboration avec Vooban, le spécialiste de la transformation numérique. 

Les entreprises étrangères présentes au Québec qui embauchent des gens ici sont invitées à contacter la Caisse pour du soutien. 

«Elles seront dirigées vers la bonne équipe d’investissement», indique une porte-parole.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse jdm-scoop@quebecormedia.com ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité