Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Affaire Cédrika Provencher: l’ex-DG de la SQ sera questionné

Les audiences de cette semaine concernant la poursuite civile de Jonathan Bettez contre la Sûreté du Québec seront en grande partie publiques

L’ancien grand patron de la Sûreté du Québec Martin Prud’homme
L’ancien grand patron de la Sûreté du Québec Martin Prud’homme Photo d'archives, Chantal Poirier
Partager
Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2024-01-23T16:48:55Z
2024-01-23T16:55:28Z
Partager

L’ancien grand patron de la Sûreté du Québec Martin Prud’homme sera questionné par les avocats de Jonathan Bettez dans le cadre d’une poursuite civile de 10 millions $, a-t-on appris mardi après que le juge eut refusé que des audiences se tiennent totalement à huis clos.

• À lire aussi: Affaire Cédrika Provencher: Jonathan Bettez a «hâte» de témoigner

• À lire aussi: Meurtre de Cédrika Provencher: Jonathan Bettez écarté par des témoins oculaires

«Il n’a pas encore été interrogé», a souligné l’avocat du clan Bettez, Me Jessy Héroux, mardi, au palais de justice de Montréal.

L’avocat n’a pas indiqué quand l’ancien directeur général de la police provinciale sera appelé à parler, mais lorsque cela arrivera, tous les regards seront assurément portés sur lui, d’autant plus qu’il a pendant longtemps été responsable de l’enquête concernant la disparition et la mort de Cédrika Provencher. Jonathan Bettez est, selon la police, le «principal suspect» dans cette affaire.

Jonathan Bettez
Jonathan Bettez Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Prud’homme avait ensuite été nommé directeur général de la SQ, poste qu’il a occupé de 2014 à 2021. Il travaille maintenant à la Ville de Montréal à titre de directeur général adjoint à la sécurité urbaine.

  • Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin via QUB :
Publicité

Audiences publiques

Si l’on a appris cette information, c’est parce que le juge Gregory Moore a débouté le procureur général du Québec, qui réclamait que le public se tienne loin des audiences de cette semaine. Depuis hier, les parties débattent dans le cadre d’une poursuite civile intentée par Bettez et ses parents contre la Sûreté du Québec.

C’est que Bettez, qui est présent à la cour, est toujours considéré par la police comme le «principal suspect» dans la disparition et le meurtre de la petite Cédrika Provencher. L’affaire, survenue à l’été 2007, avait choqué tout le Québec. Les ossements de l’enfant de neuf ans avaient été découverts en 2015, mais malgré tous les efforts des policiers, personne n’a jamais été accusé.

Bettez avait alors été ciblé par une opération policière, mais s’il avait été accusé de pornographie juvénile, il avait été acquitté, car la preuve contre lui avait été recueillie de manière abusive. 

Publicité

Techniques d’enquête

Avec sa famille, Bettez avait répliqué avec une poursuite de 10 millions $ en soutenant que la police a tout fait pour convaincre la population qu’il serait un meurtrier et un pédophile.

«[Les policiers] l’ont suivi nuit et jour, ont fouillé ses ordinateurs, son cellulaire, surveillé ce qu’il faisait sur internet, l’ont mis sous écoute, interrogé pendant 14h... ils ont mis de la pression sur sa famille et ses amis... Comment expliquer qu’on n’a pas retrouvé d’éléments tangibles [pour l’inculper]?», a pesté son avocat, Me Jessy Héroux, hier.

Mais si le juge a refusé un huis clos total, il a quand même souligné l’importance de protéger des techniques d’enquête des policiers. Ainsi, il a opté pour une solution «sur-mesure» où les audiences seront publiques, mais avec des pans loin des regards, lorsque vraiment nécessaire. 

Par exemple, on a pu apprendre qu’un rapport de 52 pages sur le «profil social et criminel» de Jonathan Bettez a été produit par la SQ juste avant qu’il ne soit arrêté pour pornographie juvénile en 2016. Mais on ignore les détails du document, mis à part qu’il contenait entre autres des informations en lien avec la disparition de Cédrika Provencher et la découverte de ses ossements. 

Les audiences se poursuivent toute la semaine.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité