«Adolescence» sur Netflix: un drame aussi fascinant que bouleversant


Bruno Lapointe
La série britannique Adolescence est dure. Troublante. Bouleversante, même. Mais elle est surtout un fascinant tour de force visuel qui nous garde scotchés à nos écrans durant quatre heures.
C’est sans tambour ni trompette que Netflix a ajouté la série britannique Adolescence à son catalogue, le 13 mars dernier. Si le géant américain a l’habitude de titiller ses abonnés durant des mois – voire des années – avant de lancer ses gros canons de la trempe de Stranger Things, il s’est fait étonnamment économe d’énergie dans ce cas-ci. Rien ne semble indiquer qu’il s’attendait à ce que cette production enflamme la planète entière, s’invitant rapidement dans toutes les conversations.
Mais c’est pourtant ce qui est arrivé. Dans les jours suivant sa mise en ligne, Adolescence s’est hissé au sommet de la liste des contenus les plus visionnés sur Netflix. Et pour cause.
Crime violent
Car c’est un véritable bijou télévisuel qu’on nous propose avec cette intrigue enlevante, scindée en quatre épisodes d’environ une heure chacun. On y fait la connaissance de Jamie Miller, un adolescent de 13 ans sans histoire accusé d’avoir tué une camarade de classe en la poignardant à sept reprises. Sa famille, bien évidemment, est sous le choc, tout comme les étudiants de son collège. Et sa culpabilité ne fait aucun doute, une caméra de surveillance ayant documenté l’assaut et le crime.
Reste toutefois à trouver le mobile. Et c’est là que les choses se corsent, en plus de rendre Adolescence encore plus actuel. Sans rien divulgâcher, disons que l’intrigue (fictive, précisons-le) pige dans les manchettes américaines où les mouvances misogynes et masculinistes gagnent du terrain, soufflées par les propos d’influenceurs comme Andrew Tate.
Des interprètes de talent
Et si Adolescence est si poignant, c’est en majeure partie grâce au talent de ses interprètes, tous brillants et parfaitement incarnés. Le jeune Owen Cooper nous trouble par son naturel et son talent dans son tout premier rôle à l’écran, jetant indubitablement les bases d’une carrière prometteuse.
On se souviendra également de Stephen Graham, bien après le dernier générique déroulé. L’acteur – également co-créateur et co-scénaristes du projet – livre dans la peau du père éprouvé une performance si nuancée et bouleversante qu’elle marquera au fer rouge sa carrière déjà fort enviable.

Mais Adolescence brille autant par son fond que par sa forme; les quatre épisodes permettent en effet au réalisateur, Philip Barantini, de démontrer tout son génie et son savoir-faire technique. Chacun de ces chapitres est tourné en plan-séquence – donc sans aucun effet, coupure ou montage –, un procédé qui vient ajouter encore davantage de réalisme à l’intrigue.
La série semble même être en voie de faire œuvre utile en Grande-Bretagne; Jack Thorne, co-créateur de la série, a en effet suggéré qu’elle soit diffusée dans toutes les écoles d’Angleterre. Son initiative a depuis reçu l’appui de bon nombre de figures importantes, incluant celui de Keir Starmer, le premier ministre du Royaume-Uni.
D’ici là, les fans se croisent les doigts pour que le succès-surprise d’Adolescence pousse Netflix à commander une seconde saison de la série. À suivre...
La série Adolescence est disponible sur Netflix.