Accident mortel en Montérégie: une infirmière morte sur une route dangereuse qu’elle craignait
Sa famille endeuillée a lancé une pétition pour sécuriser la route 221
Olivier Faucher
Une infirmière et mère de famille de la Montérégie a perdu la vie sur une route dangereuse qu’elle détestait, selon son conjoint dévasté, qui demande aux autorités de sécuriser le tronçon.
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«Ce qui me fait de la peine, c’est que si ça change, ça va être à cause du décès de ma femme. Ça me fait chier que ça se soit rendu jusque-là», souffle au bout du fil Luc Bergeron.
Sa conjointe, Josée Grisé, revenait vers leur maison de Saint-Rémi après un spectacle d’humour jeudi soir dernier, lorsqu’elle aurait tenté de changer de voie avant de subir une violente collision frontale sur la route 221, à Saint-Isidore, peu avant 23h.
L’accident n’a laissé aucune chance à l’infirmière de 46 ans qui travaillait pour l’Hôpital Anna-Laberge et dont le décès a été constaté sur place. De son côté, la conductrice de l’autre véhicule a subi de graves blessures, mais qui n’ont pas mis sa vie en danger.
Luc Bergeron et les deux enfants du couple, dans la vingtaine, ont été réveillés dans la nuit par les policiers qui leur ont annoncé l’horrible nouvelle.
«Des fois je crie, des fois je pleure», confie d’une voix tremblante M. Bergeron à propos des derniers jours.
Sur la route qu'elle craignait
C’est la deuxième fois depuis le début du mois qu’un grave accident survient sur la route 221: une femme de 28 ans avait été gravement blessée dans une collision le 4 octobre dernier. Lundi, la Sûreté du Québec a indiqué au Journal que celle-ci était finalement décédée à l'hôpital. Les policiers ont été avisés du décès le 8 octobre.
Josée Grisé «détestait» cette route qui a été le théâtre de plusieurs décès au cours des dernières années, explique M. Bergeron.
«Chaque fois qu’il y avait un accident, elle était en maudit et elle m’en parlait. Elle disait qu’il fallait faire quelque chose.»
Mal éclairée, glissante l’hiver, conducteurs qui roulent vite et qui dépassent de façon téméraire: les dangers sur la route 221 sont multiples et redoutés à Saint-Rémi, ajoute-t-il.
«Ils devraient mettre des terre-pleins au milieu pour empêcher les dépassements, réduire la limite de vitesse et ajouter de l’éclairage», demande M. Bergeron, qui a mis en ligne une pétition en ce sens dimanche.
Sylvain Payant, maire de Saint-Isidore, implore le ministère des Transports et de la Mobilité durable, depuis «quatre ou cinq ans», d’agir pour sécuriser cette route.
«Ils nous disent que ce n’est pas assez dangereux et que les décès sont dus à l’inattention ou l’inexpérience des conducteurs», déplore-t-il.
«Ses enfants, c’était sa vie»
Luc Bergeron était en couple avec Josée Grisé depuis 27 ans. Il se souviendra d’elle comme d’une mère dédiée pour qui «ses enfants, c’était sa vie».
«Partout où elle passait, le monde la remarquait. C’est une personne toujours souriante, toujours de bonne humeur, qui faisait passer les autres avant elle», poursuit M. Bergeron.
Les hommages de proches, d’amis et de collègues se sont multipliés sur les réseaux sociaux, au cours des derniers jours.
«Notre belle collègue Josée Grisé était l’incarnation même de l’humour et de la bienveillance», a notamment écrit l’une de ses collègues.