Lane Hutson serait fou de ne pas viser 4 ans
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Nicolas Cloutier
Lane Hutson est un bon petit gars qui ne demande qu’à jouer au hockey. Pas du tout le genre de joueur qui voudrait entrer en guerre contractuelle avec le Canadien de Montréal. Mais la réalité est la suivante: s’il veut gagner le plus d’argent possible, il serait fou de ne pas viser une entente de quatre ans.
En discutant avec quelques sources dans le milieu, on constate que les négociations promettent d’être fort intéressantes – si Hutson entend être gourmand, bien entendu.
Hutson pourra signer une prolongation de contrat avec le Tricolore dès le 1er juillet. Il aura des arguments massue, lesquels seront: finaliste au trophée Calder ou récipiendaire de celui-ci, récolte de 63 points (au rythme actuel), moyenne de temps de jeu supérieure à 22 minutes et le fait qu'il est le quart-arrière de l’avantage numérique à 21 ans.
Le directeur général du Tricolore, Kent Hughes, n’est pas du genre à laisser traîner ce genre de dossier. À la première occasion, il avait mis sous contrat pour huit ans Juraj Slafkovsky l’été dernier. Il a attendu un peu plus longtemps dans le cas de Cole Caufield, mais c’était notamment en raison d’une blessure à une épaule.
La conjoncture n’était pas la même quand Caufield et Slafkovsky ont signé leurs contrats respectifs; le plafond salarial est resté figé à 81,5 millions $ pendant des années avant d’augmenter légèrement, de 2 millions $, de 2022 à 2024, puis de 4,5 millions $ pour 2024-2025.
La LNH a publié le 31 janvier des estimations qui prédisent un plafond grimpant jusqu’à 113,5 millions $ en 2027-2028, et, selon l’informateur Chris Johnston, les dirigeants du circuit croient que le plafond atteindra 120 millions $ dans quatre ans.

Les craintes reliées aux tarifs pourraient être très rapidement dissipées par l’injection massive d’argent que représenteraient deux expansions. Rappelons que le très influent agent Allan Walsh a prédit au TVASports.ca que la LNH ira à Houston et à Atlanta. D’après Elliotte Friedman, la LNH aurait indiqué au syndicat qu’une expansion est à nos portes.
Jakob Chychrun ne constitue pas un point de comparaison valide pour Hutson, mais le contrat de 72 millions $ sur huit ans qu’il a signé avec les Capitals de Washington témoigne des nouveaux prix pour les défenseurs sur le marché avec une hausse du plafond qui s’annonce substantielle.
Mais si Hutson s’engage immédiatement pour huit ans avec le Canadien, il ne profitera pas pleinement du party qui s’en vient.
Pourquoi quatre ans?
S’il veut faire beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent, Hutson et son agent Sean Coffey, qui travaille pour l’ancienne boîte de Kent Hughes, Quartexx, viseront un contrat de quatre ans.
Avec son agent Judd Moldaver, Auston Matthews avait bien joué ses cartes à 21 ans en signant avec les Maple Leafs de Toronto un contrat de cinq ans et 58,2 millions $ qui le voyait devenir libre comme l’air à l’échéance en 2024. Il mettait ainsi la table pour un autre contrat très onéreux de 53 millions $ sur quatre ans, signé le 23 août 2023.
Matthews a obtenu une augmentation de valeur annuelle moyenne de près de 2 millions $ sur son plus récent contrat alors que le plafond salarial n’avait monté que de 2 millions $ entre 2019 et 2023. Imaginez l’augmentation salariale qui serait à la portée de Hutson pour son deuxième contrat avec une hausse de 24,5 millions $ du plafond – de 95,5 millions $ en 2025-2026 à 120 millions $ en 2028-2029. Mais, dans un monde idéal, Hutson ne devrait pas viser cinq ans comme Matthews.
«Quatre ans seraient encore mieux que cinq», a noté une source sous le couvert de l’anonymat.
«Je suis d’accord, a corroboré un autre intervenant. Plus court [que cinq ans], c’est mieux.»

En paraphant une prolongation de quatre ans, Hutson pourrait devenir joueur autonome avec compensation à l’été 2030, à seulement une année de l’autonomie complète.
En étant admissible à une offre hostile en plus d’avoir des droits d’arbitrage, Hutson profiterait d’un levier incroyable dans ses négociations avec le Canadien. Il pourrait signer une nouvelle prolongation de contrat dès le 1er juillet 2028, juste avant la troisième année de l’entente, et aurait de multiples options, notamment: un contrat passerelle qui mettrait la table pour un autre contrat onéreux ou une entente à long terme très lucrative qui achèterait plusieurs années d’autonomie.
Le facteur Hughes et la culture
Le scénario qu’on vient d’exposer, il avantage une seule personne. En fait, non, deux: Lane Hutson et l’agent de Lane Hutson.
Il met le CH dans une position hasardeuse lorsque viendrait le temps de renégocier son joueur étoile à la hausse, au sommet de sa carrière, et il ne permet pas à l’organisation de miser sur un contrat à long terme qui deviendrait de plus en plus raisonnable au fil des années.

Kent Hughes a été agent. Un très bon agent même; on vous suggère de jeter un coup d’œil au contrat signé par Darnell Nurse. Il connaît le métier et on ne pourra lui en passer une p’tite vite.
D’ailleurs, le clan de Kaiden Guhle avait tenté de soutirer un contrat de cinq ans au CH qui aurait permis au numéro 21 de devenir joueur autonome sans compensation à 28 ans, mais «Kent ne voulait pas aller là», nous avait confié l’agent de Guhle, Allain Roy.
Alors, quatre ans, Kent Hughes ne voudra pas du tout «aller là». Le DG du CH fera tout en son pouvoir pour s’assurer des services de Hutson pour les huit prochaines années.
Or, si le clan Hutson veut batailler ferme, il dépeindra le contrat de huit ans comme une concession énorme par rapport à une entente plus courte, considérant la conjoncture des états financiers de la Ligue. L’agent de Hutson, Sean Coffey, pourrait utiliser cette réalité comme levier pour faire grimper, au-delà de ce qui était normalement prévu, le salaire annuel de son client sur une entente de huit ans.
Au bout du compte, cependant, Coffey travaille pour Hutson. Si ce dernier ne veut pas de négociations compliquées et veut boucler rapidement le dossier, il n’aura pas le choix d’acquiescer aux exigences de son client.
Sous Hughes et Jeff Gorton, le CH est en train de bâtir une culture et un environnement qui ont convaincu Jake Evans de faire des concessions au lieu de profiter de sa pleine valeur sur le marché des joueurs autonomes.
En passant, même si Hutson ne peut signer une prolongation avant le 1er juillet, rien n’empêche les deux parties de commencer à négocier. Restez aux aguets dès l’ouverture du marché cet été.