Abonnements controversés sur Instagram: une lutte serrée dans Longueuil-Saint-Hubert malgré la polémique entourant le candidat libéral
This is a modal window.
Playback Denied: Location
Amanda Moisan
Un candidat libéral - meneur dans la circonscription de Longueuil – Saint-Hubert selon de récentes projections – s’est excusé après avoir nié une controverse entourant sa page Instagram. Il souhaite passer à autre chose et estime que cette « erreur » n’a pas nui à sa campagne.
Sur sa page Instagram personnelle, Natilien Joseph était abonné à des comptes au contenu sexuellement explicite, avait d’abord révélé le Courrier du Sud au début avril. Il avait d’abord dit au média local que sa page avait été piratée. Le candidat s’était ensuite rétracté en avouant sa faute en s’excusant.
«J’ai fait une erreur, je l’admets. J’ai blessé des gens. Je m’excuse à toutes les femmes que j’ai pu offenser», a insisté mercredi le candidat libéral dans la circonscription qui a élu un candidat bloquiste aux deux derniers scrutins.

Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Longueuil avait demandé au candidat de se retirer de la course. Le candidat s’était ensuite engagé à devenir «un allié plus fort, plus lucide et profondément engagé».
«C'est le candidat qui nous posait problème. Parce qu'on trouvait que ce n'était pas un candidat qui était respectueux, dans le fond, pour la cause du CALACS», a affirmé mercredi Ariel Trickey-Masse, présidente du C.A. du CALACS de Longueuil au micro de Benoît Dutrizac.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Rencontré mercredi dans une petite épicerie africaine à Longueuil avec trois membres de son équipe libérale, l'homme de 44 ans estime que la polémique n’a pas teinté sa campagne. «Au contraire», affirme le candidat en entrevue avec l’Agence QMI, elle lui a donné «plus de force», souligne-t-il.
«Je n’ai jamais voulu abandonner. Ce serait abandonner ses rêves, les gens de Longueuil-Saint-Hubert, nos aînés, l’itinérance, les petites entreprises», explique M. Joseph, qui a été conducteur de camion lourd et courtier immobilier, avant de se réorienter vers le transport adapté.
Ce sont d'ailleurs ses expériences passées en relations d'aide qui l'ont mené à s'impliquer en politique. «Je croisais des aînés, les personnes vivant avec un handicap, l’isolement. C’est quelque chose qui est venu me chercher. Les enjeux sont énormes ici, le logement abordable, l’itinérance, l’économie, l’employabilité», dit-il.
Selon le site de projection Qc125, c’est le Parti libéral (41%) qui serait meneur dans la circonscription, suivi de près par le Bloc québécois (40%), et les conservateurs (13%), en date du 24 avril.
Un candidat «discret», selon le Bloc
Les prédictions n'inquiètent pas le député bloquiste sortant, Denis Trudel, qui représente la circonscription depuis 2019. Ce dernier estime que son rival libéral s'est montré particulièrement discret durant la campagne électorale.
«J’ai un adversaire absent, c’est ça qui est assez particulier! lance en riant le candidat bloquiste. Ce gars-là va avoir à se lever au parlement dans les quatre prochaines années pour défendre les enjeux de Longueuil et en ce moment personne ne l’a entendu. C’est assez préoccupant», souligne M. Trudel.

Il se dit déçu de ne pas avoir pu débattre de sujets importants avec son principal adversaire comme l’industrie de l’aérospatial, le logement abordable, la défense de la langue française et l’économie.
Pour sa part, la candidate du Nouveau Parti démocratique (NPD) dans la circonscription déplore que le Parti libéral n'ait pas mieux vérifié les antécédents de son candidat avant le lancement de la campagne. Nesrine Benhadj préfère toutefois concentrer son énergie vers les électeurs.

«Ça se joue entre le Bloc et les libéraux, alors mon rôle à moi maintenant c’est de pousser les gens à aller voter, peu importe le parti», soutient la femme de 30 ans, qui souhaite que le candidat élu se penche sur l’enjeu du logement.
«Ici c’est beaucoup de jeunes familles. On voit la crise du logement qui les affecte directement», confirme Mme Benhadj.
L’équipe de la candidate conservatrice Martine Boucher a refusé notre demande d’entrevue.
Au dernier scrutin, Denis Trudel avait remporté l'élection avec 41% des voix, une avance de trois points de pourcentage sur les libéraux.