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L'article provient de Le Journal de Québec
Santé

Manque de psychologues: à qui référer les personnes en détresse?

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Andréanne Larouche

2021-09-30T21:24:03Z
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Surchargés, les psychologues du Québec ne savent plus à qui référer les personnes en détresse pour des consultations. 

Chaque semaine, la psychologue Nancy Boisvert reçoit une quinzaine de nouvelles demandes pour des consultations. Or, il y a jusqu'à un an d'attente.

«Les gens me disent: vous êtes la cinquième, la sixième que j'appelle et personne n'est disponible, s’est-elle désolée. Je dois parfois leur dire d'aller à l'urgence s'ils sont trop inquiets. Mais je sais qu'à l'urgence, les médecins et les infirmières sont aussi débordés.»

La pandémie a non seulement exacerbé les troubles anxieux et dépressifs, mais elle a également engendré de nouveaux phénomènes. Plusieurs couples consultent en raison de leur divergence d'opinions au sujet de la vaccination contre la COVID-19.

«C'est très préoccupant. Je trouve qu'on a sous-estimé les impacts que la pandémie allait avoir et on n'a pas mis les moyens nécessaires en place», a confié Mme Boisvert.

Dans le réseau public, le délai moyen d'attente pour une première consultation est de 147 jours, soit d'environ cinq mois. Déjà, 10 finissants au doctorat en psychologie prêtent main-forte, mais le réseau de la santé aurait tout de même besoin d'au moins 15 psychologues supplémentaires.

Ce manque critique de psychologues a également des répercussions sur les médecins.

«Je fais de mon possible les suivre, mais je ne suis pas psychologue. J'essaie de faire de la psychologie à cinq cents et je me sens imposteure là-dedans (...) Ça augmente la quantité de médicaments qu'il faut prescrire, parce qu'on n'est peut-être pas aussi efficace pour dénouer des troubles anxieux», a souligné la docteure Johanne Gosselin.

Sous cette pression énorme, des professionnels de la santé tombent malades. Les psychologues demandent au gouvernement d'accorder autant d'importance à la santé mentale qu'à la santé physique et d'investir en conséquence.

«Il faut aussi se demander pourquoi on n'arrive pas à garder les psychologues dans le réseau. Il faut arrêter de faire de la gestion de crise ponctuelle, mais plutôt repenser le système de santé», a conclu la psychologue Nancy Boisvert.

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