À peine élu, un député de Québec solidaire visé par des commentaires racistes sur les réseaux sociaux
Jean-Michel Clermont-Goulet
«Pro-charia», «dangereux», «sale intégriste antiblanc»: à peine élu, le nouveau député de Québec solidaire dans Maurice-Richard, Haroun Bouazzi, a fait l'objet d'insultes racistes et islamophobes sur les réseaux sociaux.
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Lundi soir, le Québécois d’origine tunisienne a remporté l’élection dans la circonscription montréalaise de Maurice-Richard avec 10 633 votes, selon les résultats officiels d’Élections Québec. C'est 2343 voix de plus que sa rivale caquiste, Audrey Murray, qui a terminé deuxième.
À la suite de sa victoire, Haroun Bouazzi s'est fait accuser sur les réseaux sociaux (la plupart du temps par des internautes dont l'identité est cachée) d’être contre le Québec, les droits des femmes, et d'être en faveur de la charia, la loi islamique.
Des islamistes dans la haute finance.
— maggy de chantal (@maggydechantal) October 4, 2022
Haroun Bouazzi, vice-président adjoint de la Banque de développement du Canada.
«L'argent et le vote ethnique.»
Mais chut !! sinon vous êtes mis à la porte.#polqc https://t.co/zrbgCbAIen pic.twitter.com/yHyfMBr2nH
Bien sûr que non…@HarounBouazzi est un islamiste pro-charia qui croit que les femmes doivent être voilées pour pas l’exciter
— Dan Daoust 👀 (@TiDan20) October 4, 2022
LE LOBBY ISLAMISTE CHEZ QUÉBEC SOLIDAIRE - Après l’ex-candidate voilée Ève Torres, Bouazzi prône la censure des discours « islamophobes ». Québec solidaire est devenu un parti islamo-gauchiste. En rappel : Haroun Bouazzi, candidat de QS dans Maurice-Richard, a défendu la charia. pic.twitter.com/dSkOYxqGcS
— @serge (@lon_sl) October 3, 2022
La co-porte-parole de QS et députée réélue dans Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé, s'est portée à la défense du nouvel élu.
«Le formidable Haroun Bouazzi a mérité sa place à l’Assemblée nationale. La haine et l’islamophobie n’ont aucune place au Québec», a-t-elle écrit sur Twitter, invitant les élus et les citoyens à dénoncer le «climat toxique» de la twittosphère.
Le formidable Haroun Bouazzi a mérité sa place à l’Assemblée nationale. La haine et l’islamophobie n’ont aucune place au Québec.
— Manon Massé (@ManonMasse_Qs) October 4, 2022
Je nous invite collectivement en tant qu'élus et citoyens à dénoncer ce climat toxique et accueillir chaleureusement notre nouveau collègue. https://t.co/cmOoPrGcIk
Le député caquiste et ministre sortant responsable de la Lutte contre le racisme, Benoit Charette, a qualifié les propos haineux à l'endroit de Haroun Bouazzi de «déplorables», en plus de souhaiter «la plus cordiale des bienvenues» à l’Assemblée nationale à son nouveau collègue.
De son côté, Haroun Bouazzi a commenté l'affaire dans un court gazouillis, sur son compte Twitter, dans lequel il réitère qu'il n'allait pas se laisser distraire «par du bruit».
Les urgences sont nombreuses : crise climatique, écoles publiques délabrées, crise du logement, système de santé à l’agonie, pénurie de main d’œuvre… Je ne me laisserai pas distraire par du bruit. #polQc
— Haroun Bouazzi (@HarounBouazzi) October 4, 2022
Qui est Haroun Bouazzi?
Haroun Bouazzi est né d’un père tunisien et d’une mère française. Il s'est établi au Québec au début des années 2000, alors dans la vingtaine. À 21 ans, il a entamé des études à l'université Polytechnique Montréal. Il est détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en génie informatique.
En 2012, il a fondé l’Association des Musulmans et des Arabes pour la Laïcité au Québec (AMAL-Québec), qui travaille à combattre le racisme, l’islamophobie, et qui désire donner une voix aux Québécois de culture arabe ou musulmane «qui aspirent à la construction d’une société inclusive, bâtie sur des principes démocratiques, égalitaires et laïques», peut-on lire sur le site web de l’organisme.
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a reconnu son engagement en 2015 pour défendre et promouvoir la Charte des droits et libertés de la personne.
En 2016, il a demandé au gouvernement du Québec, avec d'autres personnalités comme Will Prosper et Gérard Bouchard, d'instaurer une commission d’enquête sur le racisme systémique.
− Avec les informations du Devoir