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L'article provient de TVA Sports
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Dossier Kotkianiemi: «à Montréal, une erreur et c'est la fin du monde»

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Anthony Martineau

2021-09-07T12:09:02Z
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Le 23 juin 2018, quelques minutes après avoir sélectionné Jesperi Kotkaniemi en première ronde (3e au total) du repêchage de la LNH, le directeur général des Canadiens Marc Bergevin déclarait ceci : «Kotkaniemi est un centre naturel qui va couvrir les deux cents pieds de la patinoire. Pour nous, c’était le choix idéal.»

Un peu plus de trois ans plus tard, ce même Marc Bergevin a choisi, samedi, de ne pas égaler l’offre hostile des Hurricanes soumise à l’endroit de son «choix idéal». Kotkaniemi est donc désormais un joueur de la Caroline.      

Plusieurs personnes se demandent ce qui a mené à ce dramatique dénouement. Comment un jeune joueur duquel on espérait tant a pu si rapidement glisser dans l’estime des dirigeants du CH? 

Autre question étroitement liée à la précédente, qu’est-ce qui explique le manque de constance finalement devenu chronique dans le jeu du Finlandais? Ultimement, c’est fort probablement ce qui a convaincu Bergevin de laisser partir son attaquant, après tout.  

Âgé de 22 ans, l’ailier des Ducks d’Anaheim Maxime Comtois est né à peine quelques mois avant Kotkaniemi. Il comprend donc sa réalité de jeune joueur professionnel. Interrogé au sujet du départ de l’ancien no 15 des Canadiens, le Québécois, sans filtre, a choisi de concentrer son analyse autour d'un point bien précis: la fameuse pression liée depuis la nuit des temps au marché montréalais. 

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«Dans le cas de Kotkaniemi, les journalistes et les gens n’ont selon moi vraiment pas aidé. À Montréal, une erreur et c’est la fin du monde: on veut t’échanger ou te mettre dans les estrades. Honnêtement, je ne sais pas comment il s’est senti en débutant sa carrière là-bas. C’est beaucoup de pression. 

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

Selon le joueur des Ducks, tout s'est peut-être enchaîné trop vite pour «KK».

«De mon point de vue, il n’était pas supposé sortir troisième au total en 2018 et je pense que plusieurs ont été surpris de cette sélection. Les attentes à son endroit étaient immenses dès le départ et il a traîné ça par après. Ce n’est pas un endroit facile pour un jeune joueur.»

Ça rejoint un peu ce que Marc Bergevin disait lundi lors de son point de presse. Le CH aurait-il été gagnant à prôner la patience avec Kotkaniemi au lieu de le jeter dans «la gueule du loup» dès ses 18 ans? Probablement. Et surtout dans un marché comme celui de Montréal.

«Ce n'était pas le plus fort physiquement et il a dû travailler extrêmement fort pour être à niveau sur le plan de la force.»

Comtois, bien en verve, a étoffé son opinion en citant l’exemple d’un autre jeune joueur du CH, Nick Suzuki, qui, malgré un excellent rendement l’an dernier, n’a pas échappé lui non plus aux virulentes critiques. Dans son cas, cependant, il a su rebondir et se montrer plus constant que son ex-coéquipier. Mais chaque joueur et chaque tempérament sont uniques.

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«Même Suzuki, le premier centre de cette équipe, a été assez sévèrement critiqué lorsqu’il a connu sa petite léthargie. Mais c’est la vie à Montréal. C’est un marché qui peut intimider certains espoirs.»

Que réserve l’avenir à «KK»?      

Chez les Hurricanes, croit Comtois, Jesperi Kotkaniemi aura un «casting» intéressant pour se définir complètement en tant que joueur. C’est, avance-t-il, la prochaine étape dans le cas du grand gaucher qu'il respecte beaucoup, soit dit en passant.  

«Moi, je l’ai trouvé super bon en séries l’an dernier. Il a marqué de gros buts lors de moments importants et c’est souvent un bon indicatif de ce que le joueur est, au fond de lui, capable de fournir. La Caroline est un marché où l’attention médiatique est moindre et où il sera utilisé aux côtés de bons joueurs. Tout ça lui fera du bien.     

«Je pense qu’il a beaucoup de talent, mais qu’on doit lui laisser le temps de comprendre comment l’utiliser. Il est encore, tout comme moi, très jeune. Il faut être patient avec des joueurs comme lui.»

À Montréal comme à Raleigh, plusieurs piaffent d’impatience de voir le type de saison qu’aura Jesperi Kotkaniemi, ce joueur de centre dont la gestion et le développement auraient aussurément pu être mieux gérés par les Canadiens. 

Parce qu'en bout de ligne, que ce soit en raison de la pression ou de tout autre facteur, le Finlandais n'aura jamais répondu aux attentes dans l'uniforme bleu, blanc et rouge. Peut-être l'aurait-il enfin fait cette année? Malheureusement, on ne le saura jamais. 

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