À la retraite, Pierre Bruneau et sa conjointe n’ont pas fini de voyager
Michèle Lemieux
La dernière année et demie a été riche en événements de toutes sortes pour Pierre Bruneau. En novembre dernier, il devenait le premier lauréat du prix René-Lévesque, un honneur qui couronne une carrière exceptionnelle en journalisme. Le lecteur de nouvelles de TVA, qui a choisi de prendre sa retraite en juin 2022, se sent privilégié. Auprès de sa femme, Ginette, de leur famille et de leurs amis, il coule des jours heureux.
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Monsieur Bruneau, vous avez reçu deux prix importants alors que vous profitez d’une retraite bien méritée. C’est une année dont vous vous souviendrez longtemps?
Je ne pourrais pas demander mieux. Mario Dumont me disait en entrevue récemment que «les honneurs pleuvent sur Pierre Bruneau». C’est inattendu. Ça arrive alors que je suis dans la plus belle période de ma vie.
On vous a remis récemment un prix en journalisme, dont vous êtes le premier lauréat.
Oui, on avait annoncé ce prix en 2022 dans le cadre du 100e anniversaire de naissance de feu René Lévesque. Le gouvernement du Québec a décidé d’ajouter un prix pour le journalisme, tous médias confondus. Je suis le premier lauréat en effet. Je suis très honoré qu’on m’ait sélectionné. En plus, on est dans un contexte où ce n’est pas facile pour les médias.
Que symbolise le prix René-Lévesque pour vous?
Quand j’ai débuté dans ce métier, René Lévesque a été pour moi un exemple de rigueur, de passion et de compassion, des valeurs que j’ai véhiculées tout au long de ma carrière. Quand je suis arrivé à la radio en 1972-1973, j’ai souvent eu l’occasion de l’interviewer. Il était alors nouveau dans sa formation politique avec le Parti Québécois. Lorsque je suis arrivé à la télévision en 1976, c’était lors de son élection comme premier ministre du Québec. Il a été présent dans les débuts de ma carrière. Ça me touche énormément de recevoir cet honneur, mais je reste très humble. René Lévesque est plus grand que nature. Le prix représente quelque chose de plus grand que moi.
Étiez-vous entouré de votre famille et de vos proches lors de la remise du prix?
Le nombre d’invités était assez limité, mais tous les gens présents faisaient partie de ma famille, de mes amis, de la Fondation (Charles-Bruneau) et de mes collègues. J’ai été extrêmement ému de pouvoir réunir ces gens-là pour qu’ils puissent célébrer avec Ginette et moi. Durant toute ma carrière, Ginette a beaucoup contribué à ce qu’on garde l’équilibre et le cap sur mon travail, notre famille et la Fondation.
Vous avez choisi de prendre votre retraite il y a plusieurs mois. Est-ce toujours aussi merveilleux qu’au début?
C’est toujours aussi merveilleux! Nous sommes en train d’ancrer encore plus notre vie de retraités. Nous sommes des privilégiés. Je suis presque gêné de le dire, alors qu’on sent beaucoup de fragilité dans notre contexte social à l’heure où les fake news sont de plus en plus envahissantes. J’en suis moi- même victime! (On a utilisé le nom de M. Bruneau pour vendre des produits dérivés du CBD.) Des gens se servent de notre nom, alors que je ne suis en rien impliqué dans cette entreprise! On me dit président de cette compagnie, on usurpe mon nom et ma crédibilité. Avec l’intelligence artificielle, on est témoin du meilleur et du pire. Ça vient de différents pays, et on est incapable d’aller à l’origine de tout ça. Tellement de Québécois se sont fait prendre là- dedans! Dites-le à vos lecteurs: «Ne tombez pas là-dedans!» J’ai dû recevoir 2000 messages privés à ce sujet.
Outre ce désagrément, profitez-vous de la vie?
Il nous reste moins d’années actives où nous serons en pleine possession de nos moyens. Je vois tellement de gens autour de moi qui sont malades, qui passent des examens, qui subissent des interventions... Alors nous nous disons qu’il faut en profiter maintenant, car ça passe vite. Le temps file...
À quoi ressemble votre quotidien?
L’automne a été très occupé à la Fondation. Par ailleurs, avec toutes les difficultés que traversent les médias d’ici — comme on a pu le constater récemment avec les décisions difficiles qui ont dû être prises à TVA —, j’ai accordé plusieurs entrevues. Je suis encore très sollicité, notamment pour des balados. Sinon, je reste chez moi et je profite de la vie. Nous aimons beaucoup marcher, Ginette et moi. C’est important dans notre routine. Nous
faisons de la randonnée en montagne. J’aime aussi beaucoup la lecture. Avant, je lisais des dépêches, des communiqués de presse, des choses reliées à mon travail. Maintenant, je me plonge dans de bons romans ou de bonnes séries. Nous avons aussi l’occasion de luncher avec nos amis.
Avez-vous des projets de voyage avec votre conjointe?
L’hiver s’annonce: nous irons sans doute visiter des amis au chaud... (rires) Il nous reste encore beaucoup de pays à visiter. Les gens sont surpris que nous soyons partis en voyage pendant six mois et que nous ayons apprécié d’être ensemble, Ginette et moi. Ça dépend de l’intention avec laquelle on fait notre voyage. Si on part avec l’intention d’aller régler nos affaires en voyage... ça va mal! Ginette et moi, nous n’étions pas à Si on s’aimait! (rires) Nous n’étions pas là pour consolider quoi que ce soit, mais pour partager notre plaisir.
C’est la beauté du long terme dans une relation. Il ne reste que l’acceptation de l’un et de l’autre.
Nous connaissons nos défauts depuis longtemps, mais surtout nos qualités. Nous apprécions de pouvoir échanger. La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Nous vieillissons. Nous avons nos humeurs. Ginette a dû s’adapter à un retraité qui est plus envahissant dans sa vie. Nous nous sommes adaptés à ça comme à toutes les autres situations...
Pour connaître les 10 lauréates et lauréats des Prix du Québec qui ont contribué à l’essor de la culture et au rayonnement du Québec à l’échelle internationale cette année, rendez-vous au Québec.ca/prixduquebec. Pour en savoir plus sur la Fondation Charles-Bruneau: charlesbruneau.qc.ca/fr.
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