À la découverte du métier de policier-plongeur dans une série documentaire
Steve Martin
Il ne faut pas avoir froid aux yeux pour pratiquer le métier de policier-plongeur. Dans cette série documentaire, la journaliste Marie-Christine Bergeron nous emmène pour la première fois à la rencontre de six gaillards qui ne craignent pas de se lancer dans une eau parfois glaciale quand leurs services sont requis.
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La vie ne tient parfois qu’à un fil. Un risque mal calculé, une voiture qui quitte la route, la glace qui cède sous les pieds d’un aventurier trop téméraire... Quand une rivière ou un lac prend la vie d’une personne et qu’on doit récupérer le corps, les autorités des quatre coins du Québec font appel à une toute petite équipe de six agents qui forment une escouade unique au sein de laquelle tous les maillons sont bien soudés.
Ces policiers, ce sont Eric Bélanger, Alexandre Ledoux, Bruno Lehoux, Maxim Morel, Jérôme Pellerin et Julien Turbide. Dans cette série documentaire forte en adrénaline, les membres de l’équipe nous proposent de les accompagner et d’apprendre à les connaître au fil d’une série d’affectations qui les mèneront, en l’espace de quelques semaines, de la Mauricie à la Manicouagan.
Des conditions extrêmes
Même si nous savons que les policiers-plongeurs existent, leur réalité quotidienne demeure un mystère pour la plupart d’entre nous. «Avant de faire cette série, je pensais que je connaissais les plongeurs parce que j’avais discuté avec certains d’entre eux au cours de mes 25 années de carrière, souligne la journaliste Marie-Christine Bergeron. Je croyais que n’importe quel policier qui savait plonger pouvait effectuer le travail, mais ce n’est pas du tout le cas. En fait, je me suis rendu compte que je ne connaissais absolument pas leur travail.»
En les accompagnant sur la route, la journaliste, qui a lancé le projet et s’est vu accorder une grande liberté par la Sûreté du Québec, a notamment eu l’occasion de vivre avec les six plongeurs des expériences dans des conditions extrêmes. «À Wetomaci, j’ai pu embarquer avec eux sur un Zodiac alors qu’il faisait moins 50 000 degrés à l’extérieur. J’avais le goût d’être n’importe où sauf sur l’eau! Pour eux, le froid, la chaleur, la force du courant, ça fait partie du quotidien.»
Au fil des épisodes, les plongeurs sont notamment appelés à localiser un véhicule submergé afin de découvrir si une dépouille s’y trouve et à se déplacer en Haute-Mauricie, où un avion a percuté des fils électriques. Ils doivent aussi se rendre à la Manicouagan à la suite du chavirement d’un bateau à bord duquel se trouvaient deux adultes et trois enfants. «Ça a demandé un travail incroyable, parce que c’est escarpé et hyper profond dans ce secteur. Maxim m’a expliqué qu’au fond de l’eau, c’était la noirceur totale. Avant les tournages, je croyais que, d’un appel à l’autre, les interventions pouvaient se ressembler, mais au contraire, chaque mission est très différente de la précédente.»
Différents et complémentaires Marie-Christine Bergeron évoque par ailleurs le cas d’un homme qui a choisi de fuir les policiers en passant par une rivière. Or il ne savait pas nager. On peut imaginer la triste suite. Malgré ces fatalités et le fait que composer avec la mort fait partie du métier, la journaliste affirme que chacun des membres de l’équipe a la force et la résilience nécessaires pour s’acquitter admirablement de tâches qui vont bien au-delà de la recherche de dépouilles.
«Il y a aussi toute la notion d’enquête policière, de scène de crime, de recherche de preuves, poursuit Marie-Christine. Et puis, il y a les familles qui les attendent et qui espèrent sur la berge pendant qu’ils effectuent leur travail. Oui, ils sont forts physiquement, mais ce sont aussi des êtres sensibles, et ils vont voir les gens. Ce sont six hommes incroyablement attachants qui ont la personnalité nécessaire pour faire partie d’une unité comme celle-là. Alex, c’est un gars calme, détendu, qui fait des blagues à l’occasion, alors que Maxim, c’est un petit nerveux qui parle vite, qui se déploie vite, qui fait tout vite! Bruno, le cartésien, est dans les chiffres et explique clairement les choses, Jérôme est un pro du VTT... Bref, ils sont hyper différents, mais ensemble, ils forment une méchante belle équipe!»
À voir sur la plateforme Vrai.
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