À 78 ans, Raymond Bouchard ne songe pas à la retraite
Victor-Léon Cardinal
De Race de monde à Une affaire criminelle en passant par des dizaines d’autres séries, de films et de pièces de théâtre, Raymond Bouchard peut se vanter de figurer parmi nos acteurs légendaires. De retour au théâtre cet été Dans le placard, l’acteur de 78 ans nous parle de cette comédie irrésistible et trace le bilan de sa longue carrière.
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Cumulant plus de 55 ans de métier, Raymond Bouchard choisit désormais avec parcimonie les rôles qu’il désire défendre sur scène et à la télévision. «Je suis très heureux de revenir au théâtre cet été dans une comédie comme Le placard. J’ai la chance de travailler avec une super gang d’acteurs. De plus, c’est extrêmement gratifiant de faire rire le monde.»
Cette comédie théâtrale, présentée par Les productions Jean-Bernard Hébert, est une adaptation du film français Le placard, de Francis Veber, qui a connu un succès monstre au box-office en 2001. La pièce raconte l’histoire d’un comptable, François Pignon (Sébastien Dodge), qui, après une tentative de suicide, décide de se faire passer pour un homosexuel afin de ne pas se faire congédier par ses supérieurs.
«Il s’agit d’une histoire signée par le même auteur que Le dîner de cons et adaptée avec brio pour la scène par Alain Zouvi. C’est une pièce vraiment très drôle, avec des situations cocasses et des quiproquos. En ce qui me concerne, j’y tiens le rôle de Michel Aumont, qui est le voisin du personnage de François Pignon. C’est lui qui l’empêchera de se suicider et qui lui donnera l’idée de se faire passer pour un homosexuel.»
Dans cette pièce, Raymond Bouchard donne la réplique aux comédiens Sébastien Dodge, Hugo Giroux, Jean-Bernard Hébert, Marc- André Poliquin, Élodie Bégin et Myriam Poirier. Après les représentations prévues cet été au Théâtre de Rougemont et au Théâtre Le Patriote, à Sainte-Agathe-des-Monts, Le placard partira en tournée l’an prochain à travers le Québec. «On devrait amorcer cette tournée en mars 2024. J’ai déjà hâte de partir sur la route. J’aime beaucoup passer du temps dans des hôtels», affirme le vieux routier.
UN DÉBUT MARQUANT
Originaire de Québec, Raymond Bouchard cumule les grands rôles depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, en 1970. «Ma carrière a assez bien commencé! Avant même de finir mes études, je travaillais déjà ici et là comme acteur dans des petites troupes de théâtre. Je me suis rapidement défini dans mon milieu, et j’ai aujourd’hui la chance de compter plus de cinq décennies de carrière. C’est mon métier, c’est ma vie!»
Le comédien se souvient spécialement de son rôle marquant dans le téléroman Race de monde, signé par Victor-Lévy Beaulieu et diffusé à Radio-Canada de 1978 à 1981. «Je jouais le rôle de Jean-Maurice Beauchemin, le fils aîné de la famille. Ce dernier se caracté- risait par le fait qu’il avait comme juron “ostifi”. Ça avait tellement marqué les gens que, dans la rue, on m’interpellait souvent en m’appelant Jean-Maurice ou en me criant “ostifi”. C’est vraiment grâce à ce rôle que le grand public m’a découvert.» Dans ce téléroman, le comédien avait aussi l’occasion de donner la réplique au défunt acteur Paul Hébert, qui jouait son père et qui a été très important dans son parcours.
UNE CARRIÈRE LÉGENDAIRE
Au fil des ans, Raymond Bouchard a tenu plusieurs grands rôles à la télévision. Parmi eux, celui du patron Paul Vézina dans Scoop et celui de Raymond Laflamme, riche et ambitieux père de famille dans la série L’or et le papier. Ce dernier lui a d’ailleurs valu le Gémeaux du premier rôle masculin en 1990. L’acteur a par la suite su nous émouvoir dans d’autres rôles de père, notamment dans les populaires séries Annie et ses hommes et L’imposteur, diffusées à TVA.
«Mon dernier gros rôle à la télé a été celui de Marcel Dorais, un policier à la retraite dans la série Une affaire criminelle, disponible sur Crave. J’ai d’ailleurs été nommé comme acteur de soutien au Gala des prix Gémeaux pour ce rôle.» Raymond Bouchard se dit toujours aussi passionné par son métier. «Je trace un bilan plus que positif de ma carrière! J’ai eu la chance de réaliser tous mes rêves de jeunesse et de jouer dans des dizaines de pièces présentées dans les plus grands théâtres du Québec, dont le TNM, le Rideau Vert et Duceppe. J’aurais toutefois aimé tenir un jour le rôle-titre dans la pièce Le roi Lear, de Shakespeare. Je rêve toujours de relever ce défi, mais je commence à être un peu âgé pour ça. Une chose est certaine, j’ai toujours aimé exercer mon métier.»
LA RETRAITE, NON MERCI!
Cumulant plus de 55 ans de métier,Raymond Bouchard choisit désormais avec parcimonie les rôles qu’il désire défendre sur scène et à la télévision. «Je suis très heureux de revenir au théâtre cet été dans une comédie comme Le placard. J’ai la chance de travailler avec une super gang d’acteurs. De plus, c’est extrêmement gratifiant de faire rire le monde.»es années, j’ai refusé plusieurs offres. J’ai dorénavant envie de jouer des rôles pour lesquels je vais tomber en amour et que je vais avoir envie de faire. En ce moment, je m’amuse beaucoup dans ce que je fais. Pour moi, jouer au théâtre, c’est comme des vacances!»
Les deux filles de Raymond Bouchard, Isabelle, âgée d’une trentaine d’années, et Caroline, dans la quarantaine, ne partagent pas sa passion pour le jeu. «Elles n’ont pas suivi mes traces dans le milieu artistique. Ma famille se compose seulement de moi, ma sœur et mes deux filles. Je suis le seul à faire carrière comme acteur», conclut-il.
La pièce Le placard est présentée jusqu’au 5 août au Théâtre de Rougemont et du 9 au 19 août au Théâtre Le Patriote, à Sainte-Agathe-des-Monts. Pour plus de détails: theatrederougemont.com.