À 65 ans, Dominique Bertrand est grand-mère pour la première fois
Michèle Lemieux
Le 1er mars dernier, à l’aube de ses 65 ans, Dominique Bertrand accueillait une petite-fille, qui insuffle un nouvel élan à sa vie. Enthousiaste face à ce nouveau rôle, l’auteure, qui nous présente son plus récent roman, Des jardins secrets remplis d’orties, est toute à sa joie de gâter cette petite princesse prénommée Mathilde.
• À lire aussi: Josée Deschênes se confie sur son bonheur d'être grand-mère
Dominique, vous nous présentez un nouvel ouvrage.
C’est mon quatrième livre, mais mon troisième roman. J’ai choisi d’explorer les moments de désespoir où, alors qu’on a l’impression qu’il ne nous reste plus rien à vivre, la vie nous envoie un rayon lumineux, et on retrouve goût à la vie. J’ai permis à mes personnages de vivre le fantasme qu’on a tous, quand on est normalement constitué, de se faire justice soi-même. C’est évidemment un fantasme qu’on n’actualise pas, parce qu’on ne peut pas le faire, mais l’auteure s’est permis de le faire. (sourire) C’est un roman sur l’entraide. On peut avoir l’impression que les gens ne s’en sortiront pas mais, au final, il y a toujours un rayon de lumière qui arrive par la bonté ou la bienveillance de quelqu’un. Dans la vie, on ne s’en sort jamais seul. Ceux qui croient pouvoir y arriver font fausse route. Il faut accepter l’aide des autres et ouvrir son cœur pour s’en sortir.
Quels sont les thèmes abordés?
Des thèmes difficiles, dont l’inceste et la violence faite aux femmes et aux enfants. Je suis contente de la manière dont les personnages m’ont inspirée. Souvent, ce sont eux qui dictent à leur auteur comment écrire. Je suis partie d’une femme, Clara, qui avait envie de fuir ce qui la rendait malheureuse, sans savoir où cela allait la mener. Finalement, quand on prend le risque de changer, des choses se produisent. Le roman donne le courage de changer, d’aimer, de prendre sa vie en main. Le livre fait réfléchir sur notre société et sur ce qui devrait être changé.
La résilience dont font preuve vos personnages vous rejoint-elle?
Oui, j’ai vécu des choses vraiment difficiles, et il a fallu que je prenne ma vie à bras-le-corps si je voulais la poursuivre. Il fallait que je change, que j’aille dans une autre direction. J’avais peur de cet inconnu, mais je l’ai affronté et j’ai survécu. On est toujours plus forts qu’on le pense. Même lorsqu’on croit qu’on va s’écraser à jamais, on a la force de surmonter le pire. On sous-estime généralement notre instinct de survie. Il faut lui faire confiance.
Y aurait-il une suite à ce projet?
Oui puisque Zone 3 a acquis les droits de mon roman pour en faire une adaptation télévisuelle pour une série. Pour une auteure, c’est vraiment agréable de voir ses personnages prendre vie à l’écran. Et j’ai déjà un autre projet d'écriture au programme.
À tous ces projets s’ajoute une autre grande joie: la naissance de votre petite-fille.
Oui, elle est née le 1er mars dernier, à 5 h 45 du matin. Mathilde est mignonne comme tout, belle comme un cœur! La mère et l’enfant sont en forme, et la grand-mère est folle de joie! Même si mettre un enfant au monde est naturel, on n’aime pas que notre enfant souffre. J’ai trouvé l’attente difficile, car l’accouchement a été long. J’avais hâte que ça se termine! Rosemarie est une très bonne mère. Nicolas, le papa, a été impeccable. Il a été calme, patient, rassurant. Je souhaite à toutes les nouvelles mamans un papa aussi fin que lui. Comme c’était le lancement de mon livre la veille, c’est lui qui m’a tenue informée de l’évolution de la situation. Rosemarie et Nicolas sont tellement heureux ensemble... Ce n’est que de la joie pure.
Vous sentiez-vous prête à devenir grand-mère?
Oui. Avant même que Mathilde naisse, j’étais déjà tout équipée: siège d’auto, parc, lit, chaise haute. Je ne voulais pas que ma fille soit obligée de tout déménager quand elle vient à la maison ou lorsque je garde le bébé. Pour moi, l’arrivée de cette petite était une belle nouvelle. Chez nous, nous ne sommes que des filles. J’ai une sœur qui a trois filles, dont une a deux filles, et j’ai une fille qui a une fille! Nous allons catiner Mathilde, et cette enfant sera particulièrement gâtée.
Comment Rosemarie vous a-t-elle annoncé cette belle nouvelle?
Nous étions au chalet. Elle tenait un petit sac contenant une petite boîte. Je pensais que c’était des macarons, mais en fait, c’était deux chaussettes blanches de bébé. J’ai tellement pleuré... Ma mère, qui aura 92 ans, était avec nous. Nous pleurions tous. J’avais très hâte de tenir cette enfant dans mes bras. Devenir grand-parent, c’est rajeunissant. Ça nous fait revivre l’enfance de notre enfant. Ça redonne un sens à des événements et des fêtes. J’entrevois les prochaines années avec une joie infinie. Mathilde a déjà un tiroir chez moi avec des couronnes dedans...
Des couronnes?
Oui, des couronnes de princesse! Quand elle aura l’âge, elle pourra choisir sa couronne quand elle viendra chez nous. Ça annonce le genre de grand-mère que je compte être... (rires) Ce sera ma petite princesse. J’ai élevé Rosemarie seule. Je l’ai déjà avisée: je ne veux pas qu’elle m’impose de règlements. Si la petite veut manger des biscuits dans le lit ou que nous regardions un film tard en soirée, ça ne me dérangera pas. Avec moi, elle pourra même obtenir un morceau de Kit Kat avant le souper!
N’est-ce pas le propre des grands-parents de gâter sans avoir la responsabilité d’éduquer?
Effectivement. On est là pour l’aimer et lui donner ce que les autres ne lui donnent pas. J’ai vu ma mère agir avec ma fille: elle la gâtait tellement! Je me souviens de Rosemarie, qui me disait: «Mais grand-maman, elle veut, elle!» (sourire) Elle n’avait pas à l’élever, mais à lui faire plaisir et à lui permettre des choses qui ne sont pas toujours permises. C’est un amour inconditionnel. Il y a une liberté dans ce lien, liberté que la parentalité ne nous donne pas.
Votre mari est-il déjà grand-père?
Oui, il a six petits-enfants de ses deux fils. Mathilde, c’est ma première. Comme Rosemarie habite à trois rues de chez moi, elle est souvent à la maison. Elle a vu la relation que j’ai eue avec ma mère: nous avons toujours été proches. Il en est de même pour Rosemarie et moi. Dans la maternité, c’était important pour elle d’avoir sa mère tout près...
Le roman Des jardins secrets remplis d’orties est en vente.
Dominique sera dans les différents Salons du livre.
On la suit sur les réseaux sociaux.