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Culture

À 57 ans, Steph Carse souhaite fonder une famille

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Marie Poupart

2023-02-13T17:16:59Z
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Qui n’a pas dansé sur sa reprise d’Achy Breaky Dance? À 57 ans, celui qui a grandi à Mascouche a grandement cheminé depuis la sortie, en 1993, de son album de reprises de chansons country populaires, qui a connu un succès retentissant. Par la suite, Steph Carse a fait carrière aux États-Unis. Il habite à présent en Floride, avec sa femme, Natasha. Rencontre avec cet artiste de renommée internationale dont le but n’a jamais été de devenir populaire à tout prix, mais de toucher les gens.

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Vous en avez fait du chemin depuis votre hit Achy Breaky Dance en 1993!
Oui. Il faut dire que j’ai grandi avec un bagage musical très varié. Dans ma famille, on écoutait du country et du gospel, et mon père était un fan d’Elvis. Ma grand-mère, qui était aussi notre gardienne, chantait l’opéra, ce qui m’a permis de découvrir l’univers de la musique classique. Après le succès d’Achy Breaky Dance et de ma grande tournée canadienne en 1997, j’avais envie d’élargir mes horizons. Je sentais que j’avais autre chose à dire. J’ai donc décidé de partir pour Nashville.      

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Racontez-nous vos années à Nashville.
Ç’a été deux années difficiles, mais très formatrices. Je travaillais avec des gens réputés, dont Donna Summer. Malgré tout, pendant six mois, il m’arrivait de dormir dans mon auto, de me doucher au YMCA et de me contenter de menus à 1 $ chez Wendy’s. J’investissais tout l’argent que j’avais dans l’enregistrement de mes chansons. 

Mais vous avez tout de même dû faire beaucoup d’argent dans les années 1990, avec votre succès?
Je préfère ne pas revenir sur le passé... Je dirai simplement qu’à l’époque, au Québec, ce n’est pas moi qui récoltais l’argent... 

Vous ennuyez-vous de votre popularité de ces années-là?
Je n’ai jamais été à l’aise avec la popularité. J’ai toujours été très réservé. Être reconnu me dérangeait au point où je n’allais pas magasiner; c’est mon père qui faisait mes commissions. Si je devais y aller, je rentrais dans le magasin avec un casque de moto sur la tête... J’avais tellement peur de ne pas être à la hauteur face aux attentes des gens. 

En 1999, vous vous êtes pourtant retrouvé sur une scène à Vegas...
Eh oui! En 1998, par un concours de circonstances, Andrea Bocelli ne pouvant pas donner son concert à l’hôtel Portofino des Universal Studios d’Orlando, on m’a demandé de le remplacer au pied levé. Ma prestation m’a ouvert des portes. L’année suivante, je me suis retrouvé à Vegas, au Stardust, à chanter de la pop, de l’opéra-pop et des grands classiques pour une série de spectacles. Après, j’ai fait du in and out à Vegas, mais en 2013, j’ai décidé de réorienter ma carrière.

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Pour quelles raisons?
Je trouvais ces prestations très exigeantes vocalement. Pendant la journée, je devais m’abstenir de parler, et comme le climat est très sec à Vegas, je passais mes soirées dans un bain de vapeur... J’ai décidé qu’il valait mieux arrêter si je ne voulais pas perdre ma voix.

En 2006, vous avez lancé Reach Out, un album américain de pop et pop-opéra, qui vous a valu plusieurs prix...
En effet, à la suite de la sortie de l’album, j’ai produit un spécial télé, Reach Out, pour PBS, qui a remporté cinq prix au FMPTA (Florida Motion Picture and Television Association).

Et en 2013, vous avez travaillé sur un autre beau projet, qui vous a aussi valu les honneurs...
J’ai enregistré quelques chansons, puis tourné des vidéoclips. Par la suite, avec tout ce matériel, j’ai réalisé un spécial télé aux accents gospel pour PBS, My Shining Hour. Je raconte, à travers la musique, mon cheminement et ma relation avec Dieu. Cela m’a mené jusqu’en Israël et en Afrique. Il a fallu trois ans et demi pour terminer ce projet qui a représenté un grand tournant dans ma carrière, car j’ai reçu plusieurs Emmys: un à titre de producteur de My Shinnng Hour et un pour l’arrangement de la chanson Amazing Grace utilisée dans ce spécial. J’ai aussi remporté d’autres Emmys pour divers projets.

Sur le plan personnel, vous avez vécu de grands moments au cours des dernières années...
Tout à fait. En 2017, j’ai rencontré la femme de ma vie et, pourtant, je n’y croyais plus. Comme je suis un bourreau de travail, je me disais que mon rôle dans la vie était uniquement de travailler. D’autant plus que j’avais déjà été échaudé sur le plan amoureux. Finalement, lors d’une soirée de collecte de fonds, j’ai fait la rencontre de Natasha. Huit mois plus tard, nous étions mariés. Dès notre première poignée de main, nous avons ressenti quelque chose d’indescriptible. 

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Souhaitez-vous fonder une famille?
C’est mon plus grand rêve maintenant! J’ai passé mon temps à dire que je ne souhaitais pas avoir d’enfant dans ce monde qui va plutôt mal, et qu’à la rigueur, je pourrais adopter. Finalement, j’ai rencontré la bonne personne avec qui fonder une famille. Nous aimerions avoir deux enfants.

Qu’est-ce qui vous a surtout attiré chez Natasha?
Je l’ai trouvée magnifique. J’ai été attiré par le son de sa voix, douce, dès notre première rencontre. Elle était tellement sincère dans ce qu’elle disait! (Natasha prononçait ce jour-là une conférence sur les victimes de trafic sexuel, qu’elle aide à se rebâtir sur le plan financier.) C’est une femme douce, mais très forte également. 



Vous avez décidé de vous installer en Floride au début des années 2000, n’est-ce pas?
En effet, après Nashville, j’ai choisi Orlando, là où le travail m’a mené à une certaine époque. C’est le rêve de bien des Québécois de vivre dans le Sud, et depuis longtemps, je sais que je suis allergique à l’hiver. En 2010, je suis devenu citoyen américain.

Dans votre vie et dans votre travail, Dieu occupe une place importante...
J’ai grandi dans la foi, mais je ne suis pas un gars d’église. Je lis la Bible, car je considère que c’est un fabuleux livre d’instruction. Dieu fait aussi partie de ma vie. Je ne suis pas en guerre contre l’Église, mais je trouve qu’elle ne représente pas toujours bien ce que le Christ est venu faire parmi nous.

En 2016, vous avez fondé un organisme à but non lucratif, Y iCount, pour venir en aide aux jeunes. Vous parlez d’intimidation dans vos conférences dans les écoles et dans des vidéos. En avez-vous été victime personnellement? Enfant, j’étais très introverti et timide. J’étais toujours tout seul dans mon coin, alors on en a profité. De plus, comme ma mère tenait à la maison un foyer pour personnes atteintes de déficience intellectuelle, on s’est moqué de moi. En 2015, quelqu’un m’a envoyé la lettre d’un jeune garçon qui s’était suicidé parce qu’il était victime d’intimidation, et ça m’a beaucoup touché. L’intimidation est un grave problème, et c’est encore plus vrai à l’ère des réseaux sociaux. Alors, j’ai décidé de m’impliquer.

Dans la chanson et la vidéo de Break Every Chain, vous parlez de personnes qui ont des problèmes de dépendance à l’alcool et aux drogues. Est-ce une expérience que vous avez vécue?
Il y a des gens dans ma famille qui ont dû combattre ces problèmes. Moi, j’ai arrêté de boire il y a six ou sept ans. Je trouvais que je buvais trop de vin. Je pouvais vider une bouteille à moi tout seul et je ne voulais pas vivre un jour avec les mêmes problèmes que les autres. Aujourd’hui, je me sens libéré de ne plus boire.

Où vous voyez-vous dans cinq ans?
Je me vois jouer au baseball avec mon petit garçon! Je suis certain que je serai un bon père. Je serai ferme, mais en même temps très doux...

Pour plus d’information sur la carrière et les projets de Steph Carse.

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