À 56 ans, Pascale Bussières ne s'attendait pas à travailler autant
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Maxime Demers
Peu d’actrices au Québec peuvent se targuer, comme elle, d’avoir traversé quatre décennies en multipliant les rôles majeurs au petit et au grand écran. À 56 ans, Pascale Bussières s’émerveille elle-même du chemin parcouru depuis qu’elle a été révélée en 1984 dans le film Sonatine. «J’ai parfois du mal à y croire parce que j’aborde encore chaque nouveau projet comme si c’était le premier», confie-t-elle en entrevue au Journal de Montréal.
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Même si elle foule des plateaux de tournage depuis déjà plus de 40 ans, Pascale Bussières considère que tout est à refaire à chaque fois. Elle cite l’exemple d’un film (Cap Farewell) qu’elle est allée tourner en Belgique plus tôt cette année.
«Je ne connaissais personne sur le plateau, relate-t-elle. C’était comme si j’arrivais dans une nouvelle destination que je ne connais pas.»
Mais comme c’est toujours le cas, ses années d’expérience lui ont permis de trouver rapidement ses repères.
«C’est sûr que j’ai acquis [au fil des années] une certaine aisance sur les plateaux, parce que je sais comment ça marche, un tournage. Ça ne me prend pas de temps pour être on. Mon muscle est bien entraîné. Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à travailler encore autant à 56 ans. Je suis assez ravie de ça. Je suis ravie d’être encore dans cette énergie-là et ce goût de travailler. Ça ne me lâche pas!»

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Inspirée par Columbo!
Dans la dernière année, Pascale Bussières a tourné dans deux films et deux séries télé, dont le thriller policier Corbeaux qui atterrira sur illico+ le 5 décembre.
Dans cette série de six épisodes, scénarisée par Pierre-Louis Sanschagrin (Contre-offre) et réalisée par Stéphane Lapointe (Avant le crash), l’actrice incarne une enquêtrice d’expérience qui doit faire une équipe avec une nouvelle jeune collègue (Mylène Mackay) pour mettre la main au collet d’un possible tueur en série qui signe ses meurtres en laissant des os de corbeaux dans la gorge de ses victimes.
«J’avais joué une policière dans la série Chaos et dans un film tourné au Luxembourg (Justice sur le net), mais être sur le mode de l’enquête, je dois dire que j’aime beaucoup ça, souligne Pascale Bussières.
Son inspiration pour son rôle dans Corbeaux? Nul autre que le détective interprété par Peter Falk dans la célèbre série policière Columbo.
«Ç’a l’air vétuste comme ça, mais je me suis vraiment inspirée de Columbo et de son côté un peu dubitatif où il y a de l’humour qui percole à travers l’horreur des scènes de crime. C’est un vieux loup qui a toujours l’air candide et naïf, mais qui finalement a une longueur d’avance. Comme lui, mon personnage dans Corbeaux est une vieille routière qui en a vu d’autres et qui ne se laisse pas démonter devant une scène un peu sordide.»
La formule du tandem de policiers formé par un vétéran et une jeune recrue a déjà été exploitée maintes fois au cinéma et à la télévision. Mais la série Corbeaux se distingue par le fait qu’elle est portée par deux personnages féminins qui ont chacun leur complexité. Après avoir consacré sa vie au métier d’enquêtrice, Clémence Bernier (Pascale Bussières) sent une pression de son entourage pour prendre sa retraite. À l’autre bout du spectre, la jeune Gabrielle Blanchette (Mylène Mackay) tente de faire ses preuves dans son nouveau poste à Québec.
«Ce sont des personnages à la croisée des chemins qui sont devant leurs propres contradictions», observe Pascale Bussières.
«Clémence sent qu’on la pousse vers la retraite. Mais son travail fait partie de ce qu’elle est. La perspective de ne plus faire ça, c’est comme de perdre une partie d’elle-même.»

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«Je me sens choyée»
Dans le milieu de la télé et du cinéma, on dit souvent que plus une femme vieillit, moins elle reçoit d'offres devant les caméras. Pascale Bussières se réjouit de constater que cette réalité ne l’affecte pas pour le moment.
«Je trouve qu’on est très chanceuses, les actrices, au Québec, parce qu’il y a beaucoup de femmes productrices, réalisatrices et scénaristes qui vont forcément écrire pour les femmes de tous les âges. On est plusieurs actrices de mon âge à travailler encore beaucoup, comme Maude Guérin, Suzanne Clément, Élise Guilbault, Anne-Marie Cadieux et Guylaine Tremblay, entre autres. Je pense qu’on est très choyées. Moi, en tout cas, je me sens extrêmement choyée.»
- La série policière Corbeaux sera diffusée sur la plateforme illico+ à compter du 5 décembre.
Pascale Bussières en six rôles marquants
Depuis que Micheline Lanctôt lui a confié le rôle principal de Sonatine, au début des années 1980, Pascale Bussières a joué dans une quarantaine de films et une trentaine de séries télé. Pour souligner son 40e anniversaire de carrière, l’actrice revient sur six de ses rôles les plus marquants au petit et au grand écran.
Sonatine, de Micheline Lanctôt (1984)

«J’ai justement revu le film l’année dernière avec Micheline [Lanctôt] assise à côté de moi. Sonatine, pour moi, c’est l’épiphanie, la révélation d’un monde parallèle. C’est pendant ce tournage que je me suis rendu compte que je pouvais faire ça dans la vie. Je me remets dans la peau de la Pascale de 13 ans que j’étais à l’époque, une enfant assez timide. Je pense que si je n’avais pas eu cette opportunité de tournage là, je ne serais pas [dans ce métier-là] aujourd’hui. Ça m’a vraiment sculptée.»
Blanche, de Charles Binamé (1993)

«Le tournage de cette série-là a été pour moi un grand bonheur et un grand privilège. Cette époque-là [les années 1990], c’était un peu l’âge d’or de la série télé au Québec. Contrairement à aujourd’hui, on avait beaucoup de temps pour tourner: un an pour 11 épisodes! C’était grandiose.»
Eldorado, de Charles Binamé (1995)

«J’ai revu le film à deux reprises récemment parce qu’il a été restauré par Éléphant et on dirait qu’il a été tourné hier tellement l’image est belle et lumineuse. Eldorado, pour moi, c’est la «rave nation», le Montréal des années 1990.»
Un 32 août sur terre, de Denis Villeneuve (1997)

«Je me gêne pas pour me vanter [d'avoir] joué dans le premier long métrage de Denis Villeneuve. Ça aussi, ç’a été un grand moment de liberté. C’était extatique. On était tous jeunes. J’ai encore des photos de Denis et André Turpin (le directeur photo) dans les dunes du Nevada en train d’essayer de cadrer un plan. Ils étaient tellement beaux! Denis était très concentré et en même temps, on était très conscients de ce qu’on vivait. Quel beau film. C’est d’une grande poésie. Denis n’a pas perdu ça».
Le papillon bleu, de Léa Pool (2004)

«Ç’a été une aventure de tournage épique, avec Léa [Pool] et [l’acteur américain] William Hurt, qui était dans de bonnes dispositions, même si c’était exigeant pour lui. On a tourné dans la forêt tropicale Rainforest, au Costa Rica. Belle rencontre avec les Indiens Bribris. J’étais enceinte de mon deuxième enfant, et mon premier a fêté son premier anniversaire là-bas. On devait être là-bas deux mois, mais ç’a finalement duré trois mois, parce qu’il y a eu un déluge et un glissement de terrain. C’était assez périlleux. Et il y avait beaucoup de serpents aussi [rires]!»
Ma vie en cinémascope de Denise Filiatrault (2004)

«Ç’a été un grand challenge pour moi [d’incarner Alys Robi], parce que c’était très loin de ma palette et qu’il a fallu que j’aille la chercher à l’intérieur de moi. Mais Denise [Filiatrault] m’a beaucoup aidée en me disant: ben oui, t’es capable! J’ai adoré cette expérience.»
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