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Culture

À 50 ans, Antoine Vézina souhaite ralentir

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Patrick Delisle-Crevier

2023-11-22T11:00:00Z
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Celui qui, cet automne, a repris son rôle d’arbitre pour la deuxième saison de l’émission Le maître du jeu, à Noovo, nous a confié qu’à 50 ans, il a envie de ralentir et de prendre le temps de vivre, de jouer aux échecs et d'observer les étoiles. Antoine Vézina revient aussi sur sa carrière et nous parle du regard différent qu'il porte maintenant sur son métier.

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Antoine, comment ça va?
Je vais bien. J'ai passé un bel été avec les enregistrements de l'émission Le maître du jeu, et j'ai aussi eu beaucoup de temps pour moi. J'ai volontairement ralenti le rythme et ça a fait du bien. J'ai décidé de redevenir ma prioriété. À 50 ans, j'ai vraiment envie de faire plus de place pour autre chose que de travailler tout le temps. J'ai la chance d'avoir de beaux projets, et c'est un grand privilège, mais j,ai aussi envie de travailler moins.

As-tu l’impression que tu as trop travaillé à certains moments?
Non. Je suis comédien, donc je n’ai jamais eu l’impression de travailler fort toute ma vie. Peu importe ce que les autres vont dire, ce n’est pas si éreintant comme travail; j’ai toujours eu de beaux horaires. Je travaillais deux ou trois jours par semaine, toujours dans le plaisir. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir de patron, et ça aussi c’est agréable. Je suis gâté, mais j’ai tout de même envie de prendre soin de moi.

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Cette envie de prendre soin de toi, quelle forme prend-elle?
Il y a certaines choses que j’ai un peu mises de côté avec le temps, dont certains passe-temps qui me manquent, comme l’astronomie et les échecs. Ça fait beaucoup trop longtemps que je n’ai pas participé à des tournois d’échecs et ça me manque. Là, j’ai décidé de recommencer ma préparation. Pour l’astronomie, ça se passe la nuit, donc ce n’est pas facile à conjuguer avec les horaires. Il y a eu des périodes durant lesquelles j’avais l’impression de courir après les regards des gens, où je voulais à tout prix avancer dans ce métier. En vieillissant, ça change. 

As-tu eu la carrière que tu voulais?
Juste d’avoir une carrière, je suis content. J’ai étudié en théâtre avec plein de gens qui n’ont pas eu de carrière dans le domaine et qui n’ont pas eu la chance que j’ai eue. Le fait de pouvoir gagner ma vie en exerçant ce métier, c'est déjà beaucoup. Il y a plein de gens qui rêvent de faire ce métier-là, et je l’exerce, alors même si je n’ai pas souvent les premiers rôles au cinéma ou à la télévision qui me permettraient de montrer ma palette en tant qu’acteur, je m’en fous. J’ai fait beaucoup de deuxièmes rôles et de rôles de soutien, et j’adore ça. Tant mieux si ça permet à des gens de briller.

Souhaites-tu toujours avoir ce premier rôle un jour?
Non, pas tant. Si ça arrive, je vais le faire avec plaisir. Mais j’ai beaucoup moins de désirs que j’en ai déjà eus par rapport à ce métier. Plus jeune, j’en voulais et j’en voulais encore. Aujourd’hui, même un deuxième rôle me fait plaisir. Je ne m’attends à rien et je ne suis pas déçu.

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De quoi es-tu le plus fier dans ta carrière?
C’est une bonne question et, sincèrement, je ne le sais pas. J’espère du moins que j’ai une bonne réputation et que les gens aiment travailler avec moi, parce que c’est ça l’idée. J’espère être perçu comme un bon gars et que les gens ont du fun à travailler avec moi. C’est le plus important pour moi. 

Tu as toujours été dans la comédie, rarement dans le drame. On a l’impression que la ligne était mince et qu’il s’en est fallu de peu pour que tu fasses le saut en humour...
J’y ai sérieusement pensé, mais en même temps, c’est beaucoup de travail. J’ai été invité à faire des petits numéros ici et là. Mais je me suis rendu compte que j’étais beaucoup plus dans l’improvisation que dans l’idée de rendre un texte sur une scène. J’aime les plateaux de tournage et être comédien. J’ai essayé d’écrire des textes le soir et je me suis réveillé le matin en me rendant compte que ce n’était pas drôle du tout. C’est un art de faire ça. Et d’être sur une scène en solo, c’est un exploit. 

Tu as 50 ans. Comment vis-tu ton entrée dans cette nouvelle décennie?
C’est zéro choc, parce que sérieusement, j’ai l’air d’avoir 50 ans depuis fort longtemps. Là, je rattrape juste ma distribution en chiffres! Même à l’université, quand j’étudiais en théâtre, c’était moi qui jouais les pères de famille. J’avais déjà l’air plus vieux que les autres, parce que je perdais mes cheveux. Je n’avais rien d’un jeune premier, et j’ai vite compris que dans ma carrière, j’allais jouer des pères de famille, des policiers et des inspecteurs. Je le fais depuis que j’ai 25 ans. Là, je joue des personnages d’hommes de mon âge.

Tu es en couple avec la comédienne Tammy Verge depuis 20 ans déjà!
Oui, nous en sommes à 20 années d’amour. Nous avons eu une fille ensemble, qui a maintenant 14 ans. Elle est au secondaire, elle étudie en concentration théâtre et elle fait de l'improvisation. Je ne sais pas si elle fera ce métier un jour. Personnellement, que ma blonde fasse le même métier que moi, je trouve ça génial parce que nous nous comprenons et nous nous soutenons pleinement. Nous avons tous les deux des horaires atypiques, mais des fois, nous arrivons tous les deux à midi et nous avons le reste de la journée ensemble; ça aussi, c’est juste parfait. J’ai rencontré ma blonde à l’Université Laval, à Québec. C’est elle qui m’a convaincu de faire de l’improvisation. Je m’en allais complètement ailleurs, et l’improvisation a un peu changé ma destinée. Quelques années plus tard, nos chemins se sont recroisés et nous sommes tombés en amour. Je lui dois beaucoup, à cette femme.      

En terminant, quels sont tes projets?
Je coanime la deuxième saison du Maître du jeu, et nous avons beaucoup de plaisir à faire cette émission. Je suis aussi collaborateur à l’émission Véronique et les Fantastiques à Rouge. Cet hiver, je vais continuer de faire la narration de l’émission Un souper presque parfait, qui est de retour pour une 14e année, mais en format demi-saisons. La saison 4 de Contre-offre sera aussi diffusée. Et n’oublie pas que je travaille moins, et que je veux jouer aux échecs et observer les étoiles...      

Le maître du jeu, jeudi 20 h, à Noovo.
Véronique et les Fantastiques, du lundi au jeudi, de 16 h à 18 h, sur les ondes de Rouge.
Un souper presque parfait et la saison 4 de Contre-offre seront de retour cet hiver à Noovo.

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