À 49 ans, Geneviève Néron s’ouvre sur son rôle de grand-mère
Michèle Lemieux
Avec la série Les révoltés et l’émission Avec ou sans cash, Geneviève Néron signe un retour à la télé en force comme actrice et animatrice. Celle qui a trouvé l’amour à la fin de la quarantaine a aussi vu sa famille s’agrandir puisque sa fille a donné naissance à une belle fillette récemment. Bonheur, quand tu nous tiens...
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Geneviève, vous avez une belle rentrée cet automne. Heureuse de ce dénouement dans votre carrière?
Oui, je suis très reconnaissante. J’anime Avec ou sans cash qui rejoint mes passions pour les voyages et l’animation. Je peux faire ce que j’aime vraiment: aller à la rencontre des gens, apprendre et découvrir. Je fais ce projet avec un super bon ami, Guillaume Lambert. Ça aussi, c’est une chance incroyable! On m’a donné de beaux rôles cette année, notamment dans Les révoltés avec Pier-Luc Funk et Sarah-Jeanne Labrosse. J’ai adoré travailler avec ces deux acteurs formidables. J’ai retrouvé Louis Choquette à la réalisation. Ça me remplit de joie. C’est un beau rôle complexe avec de la douceur, mais aussi du caractère. Je joue une maman qui a une famille d’accueil et qui vit un grand déchirement.
Vous êtes aussi engagée dans des causes qui vous tiennent à cœur...
Oui, je travaille avec Dr.Clown depuis huit ans. Avec un autre artiste, je suis un clown pour les petits à l’hôpital; j’y vais chaque semaine. Depuis huit ans, je travaille aussi avec un organisme à but non lucratif, Le Bureau – Firme artistique (qui va à la rencontre du public pour partager les bienfaits de l’art à travers des projets), avec lequel j’ai créé un projet musical rassembleur baptisé Rossignol. Pour contrer la solitude et l’isolement chez les personnes âgées, on va à la rencontre de ces dernières dans des centres et des CHSLD.
C’est un projet magnifique!
C’est vrai. On porte des robes des années 1940 et des bijoux, et on apporte de la beauté et de la lumière aux personnes âgées. C’est un déambulatoire avec un ukulele et de petites percussions. Je demande des subventions pour ce projet que je présente gratuitement. Ça m’apporte tellement! Je poursuis aussi mon travail avec mes copains: je travaille avec 28 personnes entre 14 et 48 ans qui ont une trisomie 21. On crée chaque année un court métrage professionnel, qu’on présente au grand public. On vient de finir notre quatrième court métrage avec Rémi-Pierre Paquin et les 28 acteurs. C'est un film de gangsters qui s’appelle Le Furet. Il nous permet de voir toutes les facettes de ces gens.
Vous semblez dans une forme resplendissante...
C’est la première fois que toutes les sphères de ma vie sont comblées. Je suis tellement bien entourée! Je reçois de l’amour de partout dans ma vie. Il n’y a rien de négatif autour de moi. Je suis épanouie et amoureuse. Je vois beaucoup ma famille. Mes parents sont en forme. J’arrive d’un voyage de deux mois aux Philippines avec ma sœur. Si vous avez la chance de partir avec un frère ou une sœur, faites-le! On avait un budget modeste. Je crois qu’on a été seulement trois nuits à ne pas dormir dans le même lit... On ne s’est jamais chicanées. On a ri. Les gens pensaient qu’on était des jumelles — on se ressemble beaucoup.
Est-ce votre seule sœur?
Non, nous sommes trois filles. Je suis l’aînée. Ça faisait six ans que ma sœur préparait ce voyage. C’est elle qui m’a demandé de partir avec elle. J’étais si heureuse de pouvoir le faire. C’était le voyage de sa vie, il ne fallait pas se tromper... Aux Philippines, on trouve encore tout ce qu’on trouvait il y a 25 ans quand on voyageait. On a rencontré des gens heureux et curieux de nous rencontrer. Ils ne nous perçoivent pas comme des touristes. Ils ne veulent pas nous vendre des choses. Là-bas, tout le monde parle anglais, cela facilite la communication. J’avais mon ukulele avec moi et je faisais de la musique.
Une belle manière d’entrer en contact avec les gens!
Oui. On passait la soirée avec une famille, qui nous faisait goûter des choses. Nous chantions des chansons en français, nous racontions des histoires. C’était de beaux échanges. Les Philippins sont très accueillants. On est allées à la rencontre de la plus vieille femme tatoueuse au monde. Elle a 106 ans et c’est la dernière survivante de la tribu des Kalingas. Elle nous a fait un tatouage. Aux Philippines, j’ai vu les plus belles plages au monde... La nourriture est excellente. On mange du crabe, du poisson, des fruits de mer tous les jours! Tout ce que nous cherchions se trouvait aux Philippines.
Vous avez un amoureux qui vous encourage dans vos projets, même si vous vous absentez pendant des mois?
J’ai un amoureux formidable! Pour Avec ou sans cash, j’ai été partie pendant six mois l’an dernier... Alors, quand je suis ici, j’en profite. Ça m’a pris du temps avant de trouver mon amoureux. J’avais fin quarantaine. On dirait que toute ma vie, je m’étais préparée pour cette rencontre. Même chose pour lui. Nous nous sommes trouvés. C’est à la fois hyper passionné et hyper simple. Je suis arrivée à la maison... J’étais prête à recevoir cet amour et à le partager.
Un mot pour ce bel ajout à votre vie: vous êtes devenue grand-maman à 49 ans...
Oui. J’ai du mal à mettre des mots sur cette expérience... C’est mon petit chaton qui a eu un petit chaton. (sourire) Je deviens émue juste à en parler... Des gens me demandent si ça m’a dérangée de devenir grand-mère. Pour moi, c’est accéder à un beau statut. J’ai la position privilégiée de la famille! C’est de l’amour brut. Marianne a toujours été ma meilleure compagne de voyage. Depuis qu’elle est toute petite, on voyage ensemble. On a vécu plein de choses. J’ai des photos de nous deux, alors que je la transportais dans mon sac à dos. Ma fille avait trois ans, et j’avais l’air d’en avoir 12! (rires) Je suis en forme pour vivre cette belle aventure avec ma petite-fille. Je suis sûre que je vais voyager avec elle aussi. C’est pour cette raison qu’en ce moment, je suis pleine de gratitude. Je suis à une étape où je récolte plein d’amour et de réussites au travail. Les huit dernières années n’ont pas toujours été faciles. En tant qu’artiste, ce n’est pas toujours évident quand on traverse des creux.
Parce que vos projets à la télé marquent votre retour...
Vraiment. Je ne voulais pas attendre qu’on me choisisse, car dans ces moments, on peut se sentir rejeté. Je me suis demandé ce que je voulais faire. J’avais envie de travailler avec les personnes trisomiques. J’aime chanter, faire de la musique. Ça me fait du bien. Faire ça aussi pour une personne qui est alitée et qui l’apprécie, c’est une grande joie. Tout cela a fait que je n’étais plus dans l’attente. Et quand on n’est plus dans l’attente, les choses arrivent. J’ai eu de beaux cadeaux comme comédienne et comme animatrice.
Avec ou sans cash est diffusée le vendredi 21 h, sur Évasion.
Les révoltés sera déposée sur Club illico à raison de deux épisodes par semaine à partir du 21 septembre.
On verra aussi Geneviève dans la saison 2 de Portrait-robot, diffusée à TVA, le mardi 21 h.