À 40 ans, Gabrielle Destroismaisons fera un retour sur scène cet été
Michèle Lemieux
À 40 ans, dont plus de 20 ans de carrière, Gabrielle Destroismaisons considère sa vie personnelle et professionnelle avec beaucoup de reconnaissance. La chanteuse que le public a regardée grandir depuis ses 17 ans nous propose une version revisitée de son premier succès, Et cetera. Une chanson qui reflète le cheminement et la maturité de la femme qu’elle est devenue.
• À lire aussi: Gabrielle Destroismaisons revient sur son enfance
• À lire aussi: La culture québécoise des années 90 à l'honneur dans une nouvelle série documentaire
Gabrielle, tu seras tout l’été dans une revue musicale. Heureuse de ce retour sur scène?
Oui, je suis très heureuse de faire partie de Nos icônes, une initiative des productions Grand V. C’est la première création dont je fais partie depuis la pandémie. On entendra des chansons des plus grandes icônes de la musique, mais il y a aussi une histoire qui est tissée à travers ces titres. Nous sommes dans un vieux théâtre et nous retrouvons des objets qui ont appartenu à des artistes qui sont passés par là. Comme je joue un personnage, ça me fait sortir de ma zone de confort. C’est un très beau défi. Nous allons interpréter, entre autres, des chansons de Claude Léveillée, Robert Charlebois, Céline Dion et Lynda Lemay.
Pour marquer tes 20 ans de carrière, tu nous proposes une nouvelle version d’Et cetera. Qu’est-ce qui t’a donné envie de revisiter cette pièce?
J’ai commencé à l’âge de 17 ans, et cette chanson a toujours été présente dans ma vie. Je l’entends régulièrement à la radio, les gens m’écrivent à son sujet. Je suis remplie de gratitude, parce que je suis encore là après tant d’années. J’ai donc décidé d’offrir cette nouvelle version au public. C’est un second souffle, une version acoustique en lien avec la femme que je suis aujourd’hui. C’est un cadeau pour remercier mes fans de leur fidélité. Je me suis aussi impliquée dans la production de cette chanson, ce qui est une grande fierté pour moi.
As-tu d’autres activités au programme?
Oui, je suis porte-parole de la Société Saint-Vincent-de-Paul de Montréal. C’est la première fois en 175 ans que l’organisme a une porte-parole. Pour moi, c’est un engagement important. Je porte un message essentiel dans notre société, surtout par les temps qui courent. Bien des gens ont des besoins criants sur le plan alimentaire ou vestimentaire. En tant qu’aînée de six enfants, je peux dire que durant toute ma jeunesse, nous avons eu de l’aide alimentaire et vestimentaire, car nous étions une famille nombreuse. Nous n’avons manqué de rien, mais nous n’avions pas beaucoup d’argent. Je suis remplie de reconnaissance pour la manière dont ma mère voyait les choses. Elle voulait vivre simplement, à la campagne, et avoir des enfants. Nous n’avons manqué de rien, mais nous avons toujours eu de l’aide pour y arriver. Quand la société Saint-Vincent-de-Paul a entendu mon histoire, on m’a offert ce rôle et j’ai accepté avec joie, car mon vécu me permet d’en témoigner.
On ne doit pas avoir honte d’avoir besoin des autres.
C’est vrai, mais c’est difficile quand on est enfant. Je me souviens que je me comparais beaucoup à mes amies: mon habillement, mes lunchs, etc. Avoir besoin des autres, c’est humain. C’est beau que quelqu’un nous tende la main, mais c’est aussi beau de tendre la main.
Gabrielle, tu es rendue à 40 ans. Nous t’avons vue grandir!
Quand j’ai eu 40 ans le 29 décembre dernier, je me suis rendu compte que ma prochaine dizaine allait être 50... Cette idée m’est rentrée dedans! (rires) Je n’en reviens pas! Je réalise que le temps file à une vitesse incroyable et j’essaie d’en profiter le plus possible. Je m’organise pour être heureuse dans ma vie. Je vis à la campagne, j’ai fait un retour aux sources, je suis bien. Mon chum et moi avons deux chats. Nous essayons de savourer la vie qui coule, doucement.
Comment as-tu marqué le coup pour tes 40 ans?
Le 29 décembre, les gens sont souvent fatigués! (rires) Mais ç’a été parfait: j’étais chez ma mère, avec mes frères et sœurs, les chums, les blondes et leurs enfants. J’ai cinq neveux et nièces. Notre famille, les gens qu’on aime, c’est notre plus grande richesse. Le jour de mon anniversaire, nous avons fait un feu dehors et nous avons commandé de la pizza. C’était très simple, mais c’était parfait, car j’étais entourée de mon monde.
Crois-tu que vieillir soit un privilège?
Oui, c’est tellement vrai! Je suis consciente que plus le temps passe, plus je risque de perdre des gens que j’aime. Je veux profiter de mes proches. Quand je côtoie une personne âgée, je suis intéressée, je sais qu’elle a des choses à m’apprendre. C’est une transmission, un legs de la sagesse vers la jeunesse. Les personnes âgées sont des livres d’histoire vivants.
Ta mère est-elle un bel exemple sur ce plan?
Oui, et c’est une grand-maman extraordinaire. Je l’aime et l’admire tellement! Ma mère, c’est la douceur même, le don de soi incarné. Avec ses enfants, il n’y a jamais eu de coupure: elle est encore là pour nous. Elle est d’un dévouement incroyable...
Tes 40 ans pourraient sonner quelques urgences. As-tu le sentiment d’avoir des choses à accomplir?
En ce moment, je commence à penser à ma retraite... (rires) Je n’ai pas envie de prendre de retraite, mais c’est important de planifier la suite des choses. En général, les artistes ne pensent pas à ça. J’ai des rêves. Plus tard, j’aimerais avoir un immeuble à revenus. Je lis beaucoup sur les finances personnelles, j’ai beaucoup aimé l’ouvrage Père riche, père pauvre. J’écoute aussi des balados sur le sujet. Il me semble qu’à l’école, on n’apprend pas à s’administrer, alors je m’informe sur la question. Je pense qu’il y a une femme d’affaires en moi. À 40 ans, j’ai besoin de plus de sécurité qu’à 20 ans.
Peut-être qu’avec ton passé, tu ressens le besoin de te donner cette sécurité?
Oui, je sens que j’ai besoin de créer de la sécurité dans ma vie. Je trouve ça excitant! À 30 ans, je suis retournée à l’école pour terminer mon secondaire. J’aime continuer à me former, à me bâtir en tant qu’être humain. Pour moi, c’est très important. J’ai un gros été devant moi, mais je suivrai peut-être des cours. C’est important de s’éduquer, de continuer à apprendre. Pour moi, l’être humain est un diamant. Pour qu’il brille, il doit développer ses angles...
La revue musicale Nos icônes sera présentée au Théâtre Hector-Charland, à L’Assomption du 7 juillet au 5 août. hector-charland.com. On peut faire un don à la Société Saint-Vincent de Paul de Montréal au ssvp-mtl.org. On peut suivre Gabrielle sur ses réseaux sociaux.
À VOIR AUSSI : 14 romances nées sur un plateau hollywoodien: