À 36 ans, Marie-Lyne Joncas est dans une période de transformation
Michèle Lemieux
Sous des allures de fille frondeuse, Marie-Lyne Joncas cache une nature plus sensible qu’il n’y paraît. À 36 ans, l’humoriste et animatrice avoue se trouver dans une période de transformation. Fraîchement de retour de son aventure dans le désert marocain dans le cadre de la compétition Trophée Roses des Sables, elle tente de se défaire de sa carapace au travail et de mieux se protéger dans sa vie personnelle.
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Marie-Lyne, cet automne, on te voit à l’émission Le maître du jeu. Est-ce l’un des projets particulièrement intéressants auxquels tu as eu la chance de participer? Oui. Je suis tellement heureuse d’avoir fait ça! L’année dernière, Eve Côté, ma Grande Crue d’amour, a participé à la saison 1 et a même remporté les honneurs. Elle n’arrêtait pas de me dire à quel point ce projet était cool et que, si j’avais la chance d’y participer, je devais la saisir. J’ai donc écrit à Louis Morissette (qui coanime et produit l’émission) pour lui dire que je voulais faire la saison 2, et on m’a choisie. Je suis arrivée là en mode «Je veux gagner!». J’avais envie d’avoir mon nom sous celui d’Eve sur le trophée. Je trouvais ça cool que ce soit deux femmes et Les Grandes Crues qui gagnent les deux premières saisons. J’ai travaillé très fort. Vous verrez le résultat. C’est l’un de mes projets chouchous dans ma carrière.
C’est une chance de pouvoir vivre de si belles choses sur le plan de ta carrière...
Oui, c’est vrai, mais travailler dans ce métier, c'est fait de plein de choses. Pour y être, ça prend autre chose que du talent. Il faut aussi du dévouement et de l’investissement en début de carrière. Il faut également mettre plein de choses de côté pour se concentrer sur le métier. C’est ce que j’ai fait. En 2024, ça fera 10 ans que je suis sortie de l’École nationale de l’humour.
Ce sont quand même 10 années bien remplies!
Effectivement. J’ai commencé à dormir après la tournée des Grandes Crues, en décembre dernier. Sauf durant la pandémie, pendant six ans, nous n’avons jamais eu de jeudis, vendredis et samedis. Les étés, c’étaient les festivals et les numéros dans les galas. Quand on a terminé la tournée, j’ai mis l’humour de côté, tandis qu’Eve a décidé de faire un show solo. Est-ce que Les Grandes Crues reviendront sur scène éventuellement? Je n’en ai pas la moindre idée. Après avoir eu chacune un enfant peut-être?
As-tu d’autres projets au programme?
Oui. Je serai de retour à l’émission Les génies de la vitesse sur Z le printemps prochain, j’animerai la nouvelle émission Le grand chantier Rona à Noovo en 2024 et je travaille aussi à Tout le monde en parle. J’ai beaucoup stressé au début, car je ne suis pas quelqu'un qui est très à l'aise de donner son opinion. Je n’ai pas de filet, et on sait ce que sont les réseaux sociaux... J’accepte que des gens m’aiment et que d’autres ne m’aiment pas. J’accepte aussi de m’enfarger. Mais à TLMEP, l’auditoire est grand. Ça déborde de ce que tu peux dire: on commente aussi ton habillement, tes éclats de rire. Je préfère être celle qui pose des questions que celle qui confronte. J’ai beaucoup de plaisir à faire ça, même si c’est un terrain glissant. MC Gilles, par exemple, lui, ça ne le dérange pas de se faire ramasser...
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Pourtant, on t’imagine comme étant une fille capable d’en prendre...
Oui, dans ma carrière, je sais ce que je veux et où je m’en vais. Mais dans ma vie personnelle, je suis très fleur bleue. Je n’ai pas beaucoup d’ego. Je peux me faire marcher sur la tête dans ma vie personnelle, me faire avoir, me faire manipuler. Je suis très généreuse, j’ai un grand cœur. Je veux aimer et être aimée. Ça a beaucoup joué contre moi dans la vie. Je suis dans une période de transformation où je me permets d’être plus vulnérable au travail et plus dure dans ma vie personnelle. Ça vient avec la confiance.
En vieillissant, arrives-tu à équilibrer un peu ces deux femmes en toi?
Oui, j'enlève plus ma carapace au travail et j’en mets une dans ma vie personnelle.
Avec tes horaires, as-tu une vie personnelle?
Oui, j’ai de bons amis, une bonne famille. Ce n’est pas évident de rencontrer quelqu’un. Je n’ai pas envie de dater... J’avance dans la vie et on verra. Ça se passera quand ça se passera. Je n’ai pas envie de me presser. J’ai 36 ans et j’ai vraiment confiance que l’amour viendra et qu’il se construira.
À tes débuts, étais-tu plutôt carriériste et orientée vers ton métier?
Oui, mais ça se transforme tranquillement. Maintenant, je peux accepter ou refuser des offres, ou encore me consacrer à mes projets. Actuellement, je suis dans une phase ésotérique. J’essaie plein de choses: reiki, massage shiatsu, polarité, nettoyage d’énergie. Je me suis même fait faire ma carte du ciel. Je prends du temps pour moi. Je vais à mon chalet, je profite de mes amis, je lis, je monte des montagnes. Je suis active plutôt que de regarder des séries dans mon lit.
Es-tu toujours engagée pour le Défi Cyclo-myélome?
Oui, et je ne lâcherai jamais tant qu’on n’aura pas trouvé de remède. Le cancer du myélome multiple est une maladie incurable. On amasse des sous pour la recherche. Mon beau-père a été diagnostiqué il y a huit ans et il a reçu une greffe il y a sept ans. Il a eu une récidive en janvier, mais grâce à la recherche, on a vu que le volcan allait faire irruption. Il a fait de la chimio et reçu une greffe. Depuis, tout va bien. Depuis huit ans, les avancées sont spectaculaires! C'est un cancer difficile à détecter, car il ne fait pas mal.
Ton beau-père a été chanceux dans sa malchance...
Oui, car c'est un très grand sportif. Il avait mal à la hanche parce qu'il jogge. Il a retrouvé la forme! Quarante jours après la greffe, il faisait 25 km de vélo par jour. C'est un superhéros!
Est-il reconnaissant de tout ce que tu fais pour lui?
Bien sûr! C'est un événement qui nous a rapprochés. Mon beau-père n'est pas le seul se battre, nous nous battons tous ensemble. Il a écrit un livre, Parti courir, pour amasser des fonds pour le Défi. Ce sont des chroniques qu'il a rédigées et qui sont inspirées de ses courses. Mon beau-père est un ancien journaliste et animateur de radio. Nous nous adorons! Il est avec ma mère depuis 30 ans. Il n'y a pas vraiment eu d'autres hommes dans ma vie. Il est tellement fin! Il est là pour ma mère. Il m'a vraiment considérée comme sa fille à partir du jour 1...
Le maître du jeu, jeudi 20 h, à Noovo.
Tout le monde en parle, dimanche 20 h, à Radio-Canada.
Les génies de la vitesse sera diffusée le printemps prochain à Z.
Le grand chantier Rona sera présentée en 2024 à Noovo.
Infos sur le Défi Cyclo-myélome.
Le livre Parti courir, de Guy Ménard, est disponible en librairie.