«Je suis prêt à défendre ma patrie»: Serhii, 19 ans, les armes à la main en Ukraine
Texte: Stéphane Kenech, Photo: Adrienne Surprenant
Au cœur de la guerre qui met leur pays à feu et à sang, les jeunes Ukrainiens refusent de baisser les bras. Chacun à sa manière, ils ont choisi de participer à l’effort de guerre. Dans une série de photoreportages inédits, le 24 heures a choisi de vous raconter leurs histoires.
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Originaire d’Ivano-Frankivsk, dans le sud-ouest de l’Ukraine, Serhii, 19 ans, a commencé sa formation militaire à l’école des officiers de Lviv il y a trois ans. Alors que la guerre fait rage dans son pays, ce fervent patriote s'entraîne quotidiennement à manier les armes, et même à piloter des chars d’assaut. «Je suis prêt à défendre ma patrie», confie-t-il.
Serhii s’entraîne à Yavoriv, une base militaire à 25 km de la frontière polonaise. Dans la nuit du 13 au 14 mars, la Russie a bombardé ce camp d’entraînement où se trouvaient aussi des volontaires étrangers, tuant 35 personnes et faisant 134 blessés.
«Depuis, ma mère et ma copine sont inquiètes, mais, après cette attaque, j’ai encore plus de volonté de combattre», explique-t-il. Alors que la Russie cible de plus en plus la région de Lviv, la population redoute une offensive qui pourrait atteindre la ville.
Serhii est à la recherche d’un sac de couchage pour affronter le rude hiver. Prise d’assaut, l’armurerie du centre de la ville est en rupture de stock. Le magasin a fermé ses portes.
Serhii se dirige vers un autre magasin et déambule dans les rayons. «Ma mère est en sécurité en Italie, mais je souhaite apporter mon aide pour mon pays. C’est mon devoir», dit-il, déterminé.
Prochainement, il rejoindra sa garnison pour effectuer la relève. Un de ses amis sur une ligne de front l’appelle pour lui expliquer en détail le comportement de l’ennemi.
Pour patienter, il entre dans un centre de tir. Ici, des civils apprennent à manier une arme et à viser les cibles disposées à plusieurs mètres. «C’est bien que les civils apprennent à tirer, ils doivent aussi s’entraîner aux gestes de premiers secours», conclut-il.