Convoi de la liberté: plus de 1 M$ amassé sur un site apprécié de l’extrême droite
Agence QMI
Plus d’un million de dollars ont été amassés en 24 heures pour le « convoi de la liberté » à Ottawa, sur GiveSendGo, une plateforme de sociofinancement associée à l’extrême droite américaine.
• À lire aussi: Convoi de camionneurs: GoFundMe coupe officiellement les fonds aux manifestants d'Ottawa
• À lire aussi: «Convoi de la liberté»: une motion du NPD invite GoFundMe à témoigner
Une campagne liée au convoi à Ottawa est apparue sur le « site # 1 gratuit de sociofinancement chrétien », après que la populaire plateforme GoFundMe ait banni vendredi la collecte de fonds de plus de 10 millions de dollars.
Elle s’était alors retrouvée en violation des conditions d’utilisation du site web, qui interdisent notamment « la promotion de la violence et du harcèlement ».
Financement rapide
Sur GiveSendGo, la nouvelle collecte de fonds a jusqu’à présent récolté 1,2 million de dollars américains. Son objectif est d’en amasser 16 millions.
Samedi, l’entreprise se félicitait d’avoir réussi à amasser des fonds cinq fois plus rapidement que la plateforme GoFundMe, malgré des problèmes informatiques.
Le mouvement « Adoptez un camionneur », de l’initiative d’un certain groupe nommé Warroom Canada, a lui aussi une campagne active sur la plateforme basée à Boston. Plus de 300 000 $ américains ont été amassés en deux semaines.
« Leur capacité à attirer des dons si importants est impressionnante. [...] Il y a des réseaux beaucoup plus structurés que l’image chaotique qu’ils projettent », note Marcos Ancelovici, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sociologie des conflits sociaux.
La plateforme est devenue populaire en 2020 lorsqu’elle a hébergé une campagne de sociofinancement visant à payer les frais juridiques de Kyle Rittenhouse, qui a tué deux personnes lors d’une manifestation antiraciste en 2020 au Wisconsin. Il a depuis été acquitté de meurtres.
Elle a aussi accueilli des collectes de fonds liées à l’assaut du Capitole, en janvier 2021, dont une des Proud Boys, une organisation d’extrême droite désignée comme terroriste au Canada, qui souhaitaient acquérir de l’équipement de protection et de communication pour l’occasion.
D’autres stratégies
« Il y a toujours des moyens de transférer des fonds. Comme ce n’est pas balisé par un organisme de bienfaisance et qu’on n’est pas dans les règles qui encadrent cette gestion, ça peut être le far west », mentionne Daniel Lanteigne, président de l’Association des professionnels en philanthropie, section de Québec.
Plus de 2500 personnes ont notamment contribué à financer le convoi en participant à une collecte de fonds en bitcoins, qui a récolté jusqu’à présent près de 157 000 $.
De nombreux appels aux dons par virement bancaire sont aussi effectués en parallèle sur les réseaux sociaux.
Une Québécoise demande par exemple aux internautes de financer des activités de jeux gonflables pour les enfants sur place.
– Avec Nora T. Lamontagne et Anne-Caroline Desplanques