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L'article provient de Le sac de chips

8 preuves que Bernard Drainville a eu une année de schnoutte

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Photo portrait de Frédéric Guindon (Le Sac de Chips)

Frédéric Guindon (Le Sac de Chips)

2023-12-14T16:55:00Z
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L’an de grâce deux mille vingt-trois ne fut pas une année facile dans la vie du ministre de l’Éducation du Québec.

Dire que cette année en fut une de marde pour Bernard Drainville serait presque un euphémisme.

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Des observateurs un peu taquins l’ont même surnommé Burnout Drainville en raison de la dépression saisonnière qui afflige son règne de ministre et qui s’étire depuis son entrée en fonction en octobre 2022.

Dépassé par les événements à plusieurs reprises, le député de Lévis s’est parfois lui-même mis les pieds dans les plats, en plus d’être victime du mauvais sort pendant ses vacances estivales.

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Voici donc 8 preuves que l’an 2023 a été une annus horribilis pour le journaliste-devenu-politicien-redevenu-journaliste-redevenu-politicien:

La fin du 3e lien

Lors de la campagne électorale 2022, notre Bernard national avait pris la défense du projet pharaonique devant relier Québec à sa rive-sud en affirmant que l’attente était «infernale» sur les ponts existants.

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Mais le 20 avril 2023, son monde s’écroule: la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, confirme ce que le Journal de Québec dévoilait deux jours plus tôt. Le 3e lien serait un tunnel entièrement consacré au transport en commun, sans voies pour les voitures.

Les larmes aux yeux, Bernard doit annoncer à la population qu’il ne pourra pas réaliser sa promesse électorale.

«Si tu veux faire la démagogue, fais-la toute seule!»

Piqué au vif par une question à propos des frais de garde sur l’heure du midi à l’école de la députée libérale Marwah Rizqy, le bon Bernard s’est emporté avant de quitter le Salon bleu en colère.

La députée de Saint-Laurent aura eu le malheur de faire référence à l’abandon du projet de tunnel autoroutier entre Québec et Lévis, en disant: «Est-ce que le ministre nous parle vraiment d’imputabilité aujourd’hui, après le mégarecul?»

L’ire de Bernard fut alors soulevée.

Faut croire que Marwah avait pesé sur le bon piton.

​​«Tu compares vraiment la job d’enseignante à la job de député?»

Lors d’une rencontre à la Table éditoriale du Devoir, le chroniqueur Michel David a posé cette question à Bernard Drainville: «Pourquoi un enseignant au Québec ne peut-il pas être payé aussi cher que son homologue ontarien alors qu'un élu de l’Assemblée nationale sera mieux payé que n’importe quel député au Canada, à l’exception des élus de la Chambre des communes à Ottawa?»

David (et le reste du Québec) ne s’attendait certainement pas à la réponse du ministre de l’Éducation: «Tu compares vraiment la job d’enseignante à la job de député?»

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Ouch.

Même s’il jugeait la comparaison entre le métier d’enseignant et celui de député «un petit peu boiteuse» et un «tantinet démagogique», Drainville a néanmoins gaffé en dévoilant le fond de sa pensée.

L'élu caquiste a donc dû s’excuser.

Les feux de forêt en Sicile

Après un début d’année aussi mouvementé, il est probable que le bon Bernard espérait profiter de vacances estivales aussi paisibles que méritées.

Quoi de mieux, dans un tel cas, que fuir les tracas du quotidien en se laissant bercer par la dolce vita dans le sud de l’Italie?

Certainement pas FUIR DES FEUX DE FORÊTS!

Pourtant, c’est que le ministre de l’Éducation a dû faire lors de son séjour en Sicile, comme il l’a raconté à Richard Latendresse du réseau TVA.

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«Ce n'étaient pas les vacances qu’on espérait», a également résumé le député de Lévis, au micro de Louis Lacroix, du 98,5 FM.

La pénurie d’enseignants

Le 23 août, à une semaine de la rentrée en classe, le ministre de l’Éducation annonce qu’il manque 8558 enseignants, dont 1859 à temps plein.

Ce n’est pas la panique, mais...oui, c’est la panique!

«On se démène comme des diables dans l'eau bénite pour régler ça», dira le principal intéressé.

Des perches sont lancées aux retraités et aux personnes diplômées dans des domaines connexes à l’enseignement.

D’autres solutions sont envisagées, comme la réduction de la durée du bac en enseignement ou l’abolition de la sixième année.

Finalement, l’année scolaire débute à la fin août avec un adulte dans chaque classe...ou presque.

Le 5 septembre, 1331 postes étaient toujours à pourvoir.

Les toilettes mixtes

Le bon Bernard n’avait même pas encore fini de combler ses postes de profs vacants que, déjà, la controverse s’immisçait dans l’actualité sous la forme de toilettes mixtes.

Après que des toilettes mixtes eurent créé une polémique dans une école de l'Abitibi, le ministre de l’Éducation a dû rassurer l’ensemble de la population québécoise devant cette menace existentielle (NDLR: à lire avec un soupçon de sarcasme) que sont les toilettes mixtes.

«Il n'est pas question de transformer des toilettes des garçons en toilettes mixtes ou des toilettes des filles en toilettes mixtes», a annoncé Drainville avant de donner des exemples très spécifiques où, selon lui, des salles de bain pour tous constitueraient un calvaire pour les ados.

Si la gestion de ce dossier par Drainville a été saluée par de nombreux observateurs de la scène politique, il n’en demeure pas moins qu’aucun ministre de l’Éducation avant lui n’avait eu à prendre position sur cette question.

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La grève des profs

Dès la fin de l’année scolaire 2022-23, il semblait évident que l’automne serait mouvementé en ce qui a trait aux relations de travail entre le corps enseignant (et le personnel de soutien) et le ministère de l’Éducation (et, ultimement, le Conseil du Trésor).

La rentrée 2023 n’a fait que confirmer ce qui se tramait: les profs voulaient de meilleures conditions de travail.

Des manifestations ont d’abord eu lieu la fin de semaine. «Drainville, tu me draines», pouvait-on lire sur une pancarte lors de la marche du 23 septembre organisée par le Front Commun.

Puis, en novembre et décembre, c’est carrément la grève qui a été utilisée comme moyen de pression pour réclamer de meilleures conditions.

«Les profs toucheront 102 000$», a rappelé Drainville, un raccourci qui a fait sourciller bien des enseignants en grève, qui sont au courant que ce n’est qu’au 17e de 17 échelons qu’ils toucheront cette somme, soit après avoir mangé beaucoup de pain noir.

Le Journal de Québec
Le Journal de Québec

Toune d'automne

Le 15 novembre 2023, le Québec perd un monument lorsque Karl Tremblay, chanteur des Cowboys Fringants, rend l’âme après avoir lutté pendant trois ans contre un cancer de la prostate.

Des personnalités connues aux quidams, des plus jeunes aux aînés, tous célèbrent la mémoire de cet artiste inoubliable qui a marqué la culture québécoise du XXIe siècle.

Mais de tous les hommages, un en particulier ressort du lot, et pas nécessairement pour les bonnes raisons: celui de Bernard Drainville.

Lors d’un point de presse, le ministre responsable de la région de Chaudière-Appalaches décide de chanter, au grand étonnement de toutes les personnes présentes, le classique Toune d’automne en mémoire de Karl Tremblay. 

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Bernard Drainville chante «Toune d'automne» lors d'un très étrange point de presse, titrerons-nous.


Ce curieux moment inspirera d’ailleurs l’humoriste Ariel Charest, qui le reprendra à sa sauce.

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