Le CH doit chasser la peur et devenir l'agresseur
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Jean-Charles Lajoie
Il était 21 h 20 lundi soir lorsque le Canadien s’est finalement pointé à Washington. Il a fallu le but de Cole Caufield pour ressusciter un CH jusque-là plutôt endormi, sans doute l’effet de la robustesse des Capitals qui ont tôt fait de brasser le CH sans retenue.
Washington a eu beau jeu de molester les hommes de Martin St-Louis, la complicité de Kendrick Nicholson et François St-laurent, les deux officiels en devoir était embarrassante. Qu’on laisse jouer davantage passe encore, ce sont les séries éliminatoires et c’est automatiquement autre chose, c’est différent et beaucoup plus intense...
À mon avis le livre de règlements, qui est dans les faits le même, devrait être appliqué de façon aussi rigoureuse en saison qu’en séries, mais là n’est pas la volonté de Colin Campbell qui a encore, des décennies plus tard, un ascendant important sur Gary Bettman. Et ainsi va la vie. Brendan Gallagher, au cœur d’une algarade, reçoit un double-échec directement au visage, un coup non seulement dangereux, mais carrément salaud. Nicholson a détourné le regard.
Et puis cette passe de Kaiden Guhle vers Patrik Laine en prolongation. «Patty» victime d’un double-échec de dos qui l’empêche de dévier la rondelle en fond de territoire des «Caps», à défaut de saisir la passe vive de son coéquipier.
Normalement la rondelle doit demeurer vivante puisque, sans se faire barrer la route, Laine est allégué être apte à faire progresser le jeu. C’est suite à la remise en jeu dans le territoire du CH qu’Alex Ovechkin a capitalisé pour mettre fin aux hostilités.
L’idée ici n’est pas de chercher des excuses en analysant le travail des officiels en devoir, mais l’idée n’est pas non plus d’ignorer la pure bêtise lorsqu’elle a un effet aussi important sur l’issue d’une rencontre.
Maintenant, dans quel état d’esprit se trouve le groupe de St-Louis? Ont-ils acquis en troisième période la conviction qu’ils peuvent rivaliser avec Washington? J’ose l’espérer.
Les Capitals ne sont pas aussi bons que leur dossier de saison régulière ne l’indique. Spencer Carbery a fait un véritable miracle avec ce groupe de joueurs dépareillés cette saison. Ses ouailles demeurent une cible de choix dans ce premier tour éliminatoire. À condition de chasser la peur...
Lundi soir, trop de passagers cherchaient une deuxième ceinture de sécurité à boucler afin d’éviter de se faire mal. Trop de gars évitaient de payer le prix.
L’apanage de leur jeunesse? De leur inexpérience? Possible. Mais cette peur doit être chassée sans délai afin d’éviter une sortie hâtive.
Alex Newhook n’a déjà pas beaucoup de mains. Lorsque celles-ci se raidissent quand le rapide attaquant entend venir le train, il devient absolument inutile.
Ç’a été difficile pendant deux périodes pour Lane Hutson et Caufield. Dans le cas d’Hutson, pas de surprises et pas d’inquiétudes pour moi. Il était clairement une cible et il a commencé son ajustement en cours de rencontre. Il sera meilleur à mesure que la série va progresser.
Dans le cas de Caufield, l’absence de toute autorité de Juraj Slafkovsky le sert très mal. Lorsque le «Tsar» a fait revoler dans les airs Caufield, pourquoi est-ce que le gros ailier n’a pas saisi l’occasion de se secouer les puces en même temps que celles du 8 de Washington? Je n’aime pas la seule réponse logique qui me vient: le Slovaque n’a pas ce chien en lui. Il ne comprend pas comment s’y prendre pour ressembler ne serait-ce qu’en peinture de Muriel Millard à Brady Tkachuk.
De leur côté, les vétérans sans reproches se sont manifestés trop tard dans la rencontre. Ils devront frapper plus vite et plus fort.
Tout n’est pas perdu loin de là. Washington est prenable. Au CH de briser le pacte de respect et de devenir l’agresseur à la bonne heure.