7 questions à la populaire humoriste française Nora Hamzawi, qui offrira son premier spectacle au Québec à L’Olympia de Montréal mardi


Sarah-Émilie Nault
Humoriste, comédienne et auteure françaises, Nora Hamzawi fait un tabac en montant sur les plus grandes scènes de France. Son premier voyage au Québec marque sa première présence sur une scène canadienne et cela l’enchante. Le Journal s’est entretenu avec l’artiste de 41 ans qui sera à L’Olympia de Montréal mardi.
Pour les Québécois qui ne vous connaissent pas encore, parlez-nous un peu de vous. «Je dirais que je suis une sorte de miroir des gens, de l’intimité des gens. J’aime parler de l’intime et j’ai une obsession pour la joie. Je suis comédienne, mais je suis surtout une auteure et une humoriste qui aime dédramatiser les choses.»
À quoi peut-on s’attendre de votre spectacle à L’Olympia de Montréal? «Quand j’ai commencé à écrire, je me disais que le monde n’était pas réjouissant. Ce qui m’intéressait n’était pas de parler de ces problèmes (guerre, climat, politique), mais plutôt de comment cela influence notre intimité. Aller vers la névrose et la drôlerie. Le côté apocalyptique qui mène vers la drôlerie. J’aime aussi me servir de ce qui se passe sur scène et dans la salle. Je suis très à l’écoute du public pour créer des moments uniques.»
Votre spectacle est en nomination aux Molières en France (l’équivalent des Olivier). Votre réaction? «C’est à la fois super, mais aussi opaque, car avec 4000 votants, l’enjeu est de se dire: ont-ils vraiment eu l’occasion de voir mon spectacle? Alors, on essaie de présenter le spectacle au plus grand nombre de gens. Mais, oui, j’adore les prix, j’adore les trophées, alors c’est plutôt joyeux! On saura l’issue le 28 avril.»
Une femme de 41 ans qui vit à notre époque doit aborder des sujets féministes? «Mon objectif est que les choses soient incarnées, que ce soit de la drôlerie et de l’identification. Je suis une femme seule sur scène, donc mon propos est forcément féministe. Mais, j’ai envie de ne pas trop intellectualiser tout cela.»
Être une femme qui parle fort en 2025 en France, c’est comment? «J’ai le sentiment qu’en France, il y a encore du travail à faire. Mais je vois une différence tout de même. La manière médiatique de me présenter a changé. Il y a 10 ans, on qualifiait mes spectacles de girly. Maintenant, on dit féministes. Il y a aussi plus de spectateurs masculins. Cela me réjouit, en tant que femme de 40 ans, de voir des hommes de tous âges se marrer. Mais ça reste un métier qui est très masculin. On sent bien qu’à texte égal, une femme se prendrait des commentaires négatifs plus facilement. Toutefois, je me considère comme assez chanceuse.»

Vous partagez une grande complicité avec l’actrice et réalisatrice québécoise Monia Chokri. Comment vous êtes-vous connues? «Elle avait vu le film Doubles vies à Cinémania et m’avait écrit sur les réseaux. Je l’admirais déjà, alors j’ai été heureuse. Nous sommes allées boire un café ensemble à Paris et nous avons depuis une amitié amoureuse, un truc très familier. Elle est très vite devenue comme une sœur. Elle a rencontré ma famille et mes amis. Elle est brillante et extrêmement drôle. C’est une femme d’une grande intelligence qui sait faire preuve de beaucoup d’autodérision. J’adorerais travailler avec elle.»
Ce sera votre premier voyage au Québec?
«Oui et c’est très excitant! J’ai toutes les bonnes adresses qu’on m’a mises de côté dans mon téléphone. Des petits restos que m’ont conseillés Monia et son amie actrice Magalie [Lépine-Blondeau].»
–Nora Hamzawi sera en spectacle à L’Olympia de Montréal mardi prochain.