7 choses à savoir sur le scandale à Hockey Canada
Jean-Michel Clermont-Goulet
Après des mois à subir des pressions politiques et (surtout) financières, les têtes dirigeantes de Hockey Canada, dont son chef de la direction, Scott Smith, ont jeté la serviette et quitté l’organisation. Voici sept choses à savoir sur le scandale qui a mené à leur démission.
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Viol collectif en 2018
Hockey Canada est accusé d’avoir utilisé de l’argent public pour camoufler un viol collectif commis en 2018, en marge d’un gala de Hockey Canada qui s'est tenu à London, en Ontario.
En avril dernier, la victime, dont l’identité est tue, a tenté une poursuite au civil contre l'organisation, mais également contre huit joueurs juniors d’Équipe Canada. Elle demandait 3,55 millions $. Une entente à l'amiable a finalement été conclue en mai.
Plusieurs joueurs se sont dissociés de l'affaire
Depuis l'éclatement du scandale, plusieurs joueurs de l’équipe junior de l’époque ont affirmé publiquement ne pas faire partie de la liste de joueurs visés par la poursuite.
C'est le cas de l’ancien défenseur du Canadien de Montréal Victor Mete et du défenseur des Coyotes de l’Arizona Conor Timmins.
Cal Foote, Cale Makar et Dante Fabbro ont également assuré qu'ils ne faisaient pas partie des présumés agresseurs.
La Ligue nationale de hockey (LNH) pourrait toutefois sévir à l’endroit des huit joueurs présumément impliqués dans le viol collectif. Bien que leur identité demeure toujours secrète, la plupart d’entre eux évolueraient aujourd’hui dans la LNH.
Tous les commanditaires (ou presque) ont quitté la glace
Nike, Bauer, Canadian Tire et Tim Hortons: la plupart des commanditaires de Hockey Canada ont décidé de suspendre temporairement leur association avec la fédération nationale dans les dernières semaines.
Les commanditaires réclamaient un changement de culture au sein de l’organisation.
«Nous demandons que Hockey Canada fasse mieux et respecte son engagement de changer la culture du silence au sein de notre sport national. Elle doit tout faire pour le rendre plus inclusif et sécuritaire pour tous», écrivait Canadian Tire en juin dernier.
Des fédérations provinciales ont coupé les ponts
En plus des nombreux commanditaires, des associations provinciales de hockey ont décidé de suspendre leurs cotisations à Hockey Canada, comme Hockey Québec la semaine dernière.
Le président de Hockey Québec, Claude Fortin, a affirmé au Journal souhaiter un grand changement dans la culture de Hockey Canada.
Jusqu’à nouvel ordre, Hockey Québec n’enverra donc pas à l’organisme national la somme de 3$ par frais d’inscription de ses quelque 80 000 membres.
Les fédérations de hockey de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse ont mené elles aussi des démarches similaires.
La classe politique en beau fusil
À Ottawa, les élus n'ont pas été tendres à l'endroit de l’organisation.
«Le fait qu’ils ne comprennent pas que les gens ont complètement perdu confiance dans ce qu’ils sont en train de faire, ça prolonge le mal, soutenait le premier ministre Justin Trudeau jeudi dernier. Il est temps qu’ils partent.»
Pour sa part, la ministre des Sports, Pascale St-Onge, a salué «la bonne décision» des dirigeants démissionnaires, se réjouissant de ce «premier pas afin de restaurer la confiance des Canadiens» envers l'organisation.
Voici ma déclaration au sujet de la démission des dirigeants d’Hockey Canada : pic.twitter.com/IffiQM90nA
— Pascale St-Onge (@PascaleStOnge_) October 11, 2022
Gary Bettman n’en revient pas
La semaine dernière, le commissaire de la LNH, Gary Bettman, a affirmé ne pas être impressionné par la manière dont Hockey Canada a géré le scandale de viol collectif.
«Comme plusieurs, je suis très déçu de l’état des choses en ce moment, a-t-il affirmé. Je pense que la réponse de Hockey Canada a certainement besoin de travail [...]. Je ne suis pas sûr de comprendre pleinement pourquoi ils répondent de cette façon.»
Ce n’est pas la seule histoire de violences sexuelles chez Hockey Canada
Le viol collectif survenu en 2018 ne serait pas le seul squelette dans le placard de l’organisation. En juillet dernier, un journaliste de TSN a révélé qu’une histoire similaire serait survenue en 2003.
Selon le journaliste sportif, une demi-douzaine de joueurs se seraient filmés en train d’agresser sexuellement une jeune femme visiblement inerte lors du Championnat mondial junior, qui se tenait à l’époque à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Certains joueurs présents à l’époque ont tenu à se dissocier de l’affaire. Le gardien de but Marc-André Fleury, qui participait au championnat, a pour sa part décidé de garder le silence et de ne pas commenter l’histoire, selon La Presse.
− Avec les informations de l'Agence QMI