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Culture

53 ans d’amour pour Richard Séguin

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Daniel Daignault

2023-06-12T14:30:00Z
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Richard Séguin ne cache pas avoir été étonné lorsqu’on lui annoncé qu’il avait été choisi pour recevoir l’insigne de l’Ordre des arts et des lettres du Québec pour l’ensemble de son œuvre. L’événement a eu lieu le 29 mai dernier à Montréal, et l’occasion était belle de revenir sur son parcours et, bien sûr, de parler du bonheur qu’il éprouve toujours à exercer son métier.

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Richard Séguin voit cette reconnaissance comme une belle marque d’appréciation.

«Ç’a été une belle surprise, mais je n’ai pas tendance à penser à ce que j’ai réalisé. Je suis toujours plus dans les projets à venir. Je m’implique encore beaucoup avec le Sentier poétique et la Nuit de la poésie avec David Goudreault. J’ai du mal à regarder en arrière. C’est Marthe (sa conjointe) qui me rappelle que je suis rendu à mon 20e album!» dit-il en riant. 

Cet honneur récent s’ajoute aux beaux moments qu’il a vécus depuis septembre 2022. «Je venais de sortir l’album Les liens les lieux, et on a fait une grosse tournée durant toute l’année. On est partis en septembre, on a fait 82 shows et 40 000 km. On est allés partout et on a reçu un bon accueil. Les salles étaient complètes, et on avait une équipe de musiciens tellement généreux!» Par contre, il n’envisage pas de refaire une aussi grosse tournée dans le futur. 

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«On va peut-être faire des événements, mais une telle tournée, c’est trop exigeant. Cela dit, je suis content d’avoir vu tout notre monde; c’était des retrouvailles. Louise Portal est venue nous rejoindre; Hugo Latulippe est venu assister à un spectacle, et il était gêné parce que je fais l’une de ses chansons sur scène. Ça s’est fait dans la joie. Je pense qu’à 71 ans, on a l’avantage de savoir que, quand le bonheur passe, c’est là; on le réalise sur le moment. On avait tous cette conscience de se dire: “Ça va bien et ça se passe bien, c’est harmonieux.” On était au service de la musique.» 

Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu
Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu

Dans le monde de Vigneault    

L’artiste est devenu l’un de nos grands auteurs-compositeurs-interprètes au fil du temps, au même titre que Michel Rivard et Paul Piché, qui sont de la même génération. Richard aime raconter comment tout cela a débuté, et surtout dans quelles circonstances sa sœur Marie-Claire et lui ont été appelés à côtoyer Gilles Vigneault. «J’ai eu ma première guitare à 14 ans, et on a fait sa première partie quand on avait 16 ans, au Patriote, en 1968. En nous présentant, il disait: “À eux deux, ils ont 32 ans!” Nous avions gagné un concours, et le prix était de faire sa première partie durant deux semaines.»      

«On avait l’avantage, Marie-Claire et moi, de l’écouter nous parler de chansons après le spectacle. Gilles Vigneault nous racontait beaucoup de choses. Nous, on chantait du Félix, entre autres Notre sentier, et je me souviens qu’il nous faisait un peu la cosmologie des voyelles. Il nous expliquait tout ce que pouvait contenir la voyelle o, il disait que c’est le bouleau, l’eau, le corbeau, tout ça, c’est englobé. Il nous décrivait comment il faisait ses chansons. Pour nous, à 16 ans, c’était comme si on se faisait dire qu’il y a un chemin qui existe et qui s’appelle la chanson. Vigneault tassait le rideau pour qu’on voie ce chemin.» 

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Disons que, comme début de carrière, ils n’auraient pu demander mieux! «Après, ç’a été Les Séguin. On a sorti notre premier album à 20 ans (en 1973), et en même temps, on a acheté la terre à Saint-Venant. Ça fait 50 ans! Je dirais que tout s’est vraiment éclairci avec la trilogie des albums Double vie, Journée d’Amérique et Aux portes du matin. Tout mon monde musical, sur le plan de l’écriture, prenait forme comme je le voulais.» J’te cherche, Double vie, Ici comme ailleurs, Et tu marches, Tu reviens de loin, L’ange vagabond, Les bouts de papier, Sous les cheminées et Journée d’Amérique, voilà autant de titres qu’on retrouve sur l’un ou l’autre de ces albums qui ont forgé la légende. 

Trouver sa parole

Après toutes ces années, de quoi est-il le plus fier? «Je suis fier d’avoir donné la parole à du monde qui ne l’avait pas. D’avoir rompu le fil du silence de la génération de mon père et de mes oncles. C’était du monde qui ne parlait pas, des silencieux, des personnes qui implosaient. À partir de là, j’ai essayé de trouver ma parole, comment je pouvais m’exprimer. Il y a un dicton qui dit Tout a été dit, mais moi, je ne l’ai pas dit! C’est long de trouver son chemin. On est faits de beaucoup de monde. Je pense à ma sœur, qui a joué un rôle important dans ma vie, et à Marthe aussi, que j’ai rencontrée à 18 ans», ajoute-t-il. 

Malgré le temps qui passe, Richard Séguin reste toujours aussi passionné par son art. «Ce que j’aime dans l’écriture et la créativité, c’est que tu peux te faire une idée, mais il y a souvent quelque chose qui vient te surprendre. Tu choisis d’emprunter un chemin, mais il t’amène ailleurs, il te fait découvrir des choses.» 

Enfin, Richard jette un regard lucide sur la façon d’exercer son métier entre hier et aujourd’hui. «C’était plus facile à notre époque. Il n’y avait pas de médias sociaux ni cette obsession d’être là à tous les instants. Et la plus grande différence est qu’on était souvent en spectacle, on jouait dans les polyvalentes, les cégeps et même dans les petits cafés. On rencontrait les gens, et on a construit une fidélité avec eux.»

Pour suivre l’artiste, allez sur son site, richardseguin.info.

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