Publicité
L'article provient de 24 heures

On répond à 5 questions sur le sous-variant BA.2, le «petit frère» d’Omicron

AFP
Partager
Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

27 janvier 2022
Partager

Le Canada a déclaré mercredi des dizaines de cas d’infections au nouveau variant BA.2, qui est en fait un sous-variant d’Omicron. Est-il plus contagieux ou plus virulent? Comment s’est-il développé? Faut-il s’inquiéter? Un expert répond à toutes les questions concernant cette nouvelle mutation.

• À lire aussi: De pandémie à endémie: qu’est-ce que ça veut dire et comment y arrive-t-on?

• À lire aussi: Résistant au vaccin? Plus virulent? On répond à vos questions sur l’inquiétant variant Omicron

Qu’est-ce que c’est, un sous-variant?  

Tout comme les autres variants, le sous-variant d’Omicron, nommé BA.2, est une mutation du virus. La différence, c’est que le sous-variant a évolué à partir d’Omicron et que, pour le moment, il n’a pas de nouvelles propriétés. 

«Un nouveau variant doit avoir des propriétés qui le distinguent du variant précédent. C’est pour ça [que BA.2] est considéré au même titre qu’Omicron et qu’il est maintenant sous investigation, mais qu’il n’est pas encore considéré comme préoccupant», explique Alain Lamarre, professeur-chercheur en immunologie et en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

AFP
AFP

Actuellement, le variant Omicron compte trois sous-lignées: la BA.1, qui est la lignée principale désormais dominante au Québec, la BA.2, le fameux petit frère dont il est question ici, et la BA.3. 

Publicité

Si c’est le premier sous-variant à faire autant jaser, ce n’est probablement pas le seul – ni le dernier – à avoir vu le jour. «C’est dans la nature même du virus de muter. Omicron n’est pas le dernier de la lignée», précise M. Lamarre.

En quoi est-il différent d’Omicron?  

L’une des principales différences avec Omicron, c’est qu’il présente des mutations dans la fameuse protéine du spicule (spike), «mais on ne connaît pas encore la signification de ces mutations-là».

• À lire aussi: Possible nouveau variant «Deltacron»: faut-il s’en inquiéter?

«Les données nous manquent pour pouvoir déterminer si ces mutations additionnelles confèrent des propriétés soit de transmission ou de virulence plus grande», ajoute l’immunologue et virologue.

Comment a-t-il été détecté?  

Ce qui a mis la puce à l’oreille des scientifiques, c’est que l’une des caractéristiques qui manquaient à l’ARN d’Omicron est réapparue dans le séquençage des cas d’infection à BA.2. 

• À lire aussi: Vous avez la COVID-19? Vous pouvez maintenant déclarer vous-même votre résultat de test

Comme ces caractéristiques sont aussi présentes dans l’ARN du variant Delta, les scientifiques ont probablement confondu le sous-variant avec lui. Des tests plus poussés ont déterminé qu’il s’agissait plutôt d’une mutation d’Omicron, malgré la présence de cette caractéristique-là.

AFP
AFP

Ainsi, Alain Lamarre estime que BA.2 est probablement passé sous le radar pour quelques semaines. C’est d’ailleurs pourquoi on dit qu’il est «furtif».

Est-il plus contagieux? Plus virulent?  

Pour l’instant, on n’en sait pas suffisamment pour pouvoir dire avec certitude si le sous-variant est plus contagieux ou plus dangereux qu’Omicron. 

Publicité

Détecté dans une quarantaine de pays, il est maintenant dominant au Danemark, où il compte pour environ 65% des séquences. Malgré tout, cela ne veut pas dire qu’il est plus contagieux qu’un autre variant, note Alain Lamarre.

• À lire aussi: 65% des personnes infectées à Omicron avaient déjà eu la COVID-19, selon une étude

«Il y a plusieurs autres facteurs qui peuvent expliquer pourquoi un variant se transmet plus rapidement qu’un autre dans une population donnée. Il n’y a pas d’évidence pour le moment qu’il va devenir dominant, mais il faut garder l’œil ouvert et le surveiller de près», dit l’expert. 

Au Royaume-Uni, l’un des pays où il a aussi été détecté, le sous-variant BA.2 ne semble pas être la souche dominante et ne semble pas prendre le dessus par rapport à Omicron. Même chose en Inde. 

Son arrivée au Québec change-t-elle les plans de déconfinement?  

En conférence de presse jeudi, le directeur national de santé publique par intérim, Luc Boileau, a dit suivre la situation du sous-variant de «très près», ajoutant qu’avec les données actuelles, il ne semble pas être plus virulent.

• À lire aussi: Vent de liberté: l’Angleterre laisse tomber le masque et presque toutes ses mesures sanitaires

«On ne croit pas que ça va basculer les plans de déconfinement, puisque si, tous ensemble, on progresse vers la vaccination, on devrait pallier le risque de ce nouveau variant qui prend de l’ampleur dans certains pays d’Europe», a-t-il indiqué.

«Nous croyons et nous sommes confortables de dire qu’avec la vaccination actuelle, on ne se fera pas surprendre comme avec Omicron», a-t-il poursuivi.

Alain Lamarre se veut aussi rassurant. «Pour le moment, il n’y a pas de panique à y avoir. On est habitué à en voir des variants. Ça part et ça vient», conclut-il.

Publicité
Publicité